Stratégie du choc

Durant les deux mois de confinement, les exploiteurs nous ont tous servis le même discours. Que tout cela c’était pour notre bien, notre santé. Ils ont ainsi justifié les patrouilles des brutes en uniformes et leurs pouvoirs de verbaliser, la vidéosurveillance et les drones.

Tout ces déguisements langagiers disparaissent rapidement dans les faits. Ainsi le 2 avril, la mairie de poitiers expulse un squat dans la rue des herbeaux. L’insalubrité est invoqué pour mettre des personnes à la rue.
Le 8 avril, c’est l’expulsion de la ZAD de la Dune, avec le soutien de 70 zélés citoyen·nes réunis en milice. Pas de confinement et de “distanciation sociale” pour les serviteurs de l’ordre et du pouvoir.
Au nom de la lutte contre l’épidémie et la protection des personnes, la police a tué au moins 11 personnes durant le confinement, selon le décompte de désarmons-les, et des milliers d’autres ont été blessés.

Les crises sont à chaque fois l’occasion d’une restructuration de la domination, de son amplification. L’occasion d’aller plus loin, de serrer encore plus le collier, d’accélérer les transformations en cours. Naomi Klein a théorisé cela en parlant de stratégie du choc. Travail, cours et procès en visioconférence, brigades sanitaires pour venir fliquer encore plus nos vies. Et surveillance accrus grâce aux mouchards électroniques, smartphones et autres objets connectés. Ils comptent sur la puissance du choc sur nos vies, sur notre apathie pour avancer sans opposition.
Mais à l’image de la quadrature du net, qui a remporté une victoire contre l’utilisation des drones de reconnaissance, nous sommes là, et nous continuons la lutte.

Expulsion de la ZAD de la Dune

Brétignolles sur mer. Vendée. Entre Saint-Gilles-Croix-de-Vie et les Sables d’Olonnes. Un port à « impact positif ». Une nouveauté, vanté par son maire Christophe Chabot.
La dune disparaît, la terre éventrée, une carrière d’eau douce rejetée dans l’eau salée. Sans oublier une faune et une flore saccagée. Un projet vieux de 17 ans va voir le jour dans cette commune.

Le « débroussaillage » – abatage de dizaines de cyprès centenaire – de la dune a commencé début octobre. Au même moment une manifestation d’opposant.e.s au port rassemble 2500 personnes et décision est prise d’occuper le terrain. Une ZAD née le 6 oct 2019. Des cabanes, un phare, des tours poussent sur le tracé du port. Des réquisitions populaires, des manifs, des tags, des chants, des débats, de la mixité choisie rythment nos journées.

En plein état d’urgence sanitaire, le 8 avr 2020, la ZAD de la Dune est expulsée à grand renfort de gendarmes, PSIG, hélicoptère et drones… La vingtaine de copaines présente sur place a été nassé.es dans les champs puis embarqués pour contrôles d’identité prolongés en GAV. Iels ont été dispatchés dans les commissariats du département. Certain.e.s sont sorti.e.s très tard dans des villes qu’iels ne connaissent pas. Relaché.es en pleine nuit, loin de tout.
Même soir, les services techniques de la ville aidés par des “bénévoles” (comprendre des Bretignollai.se.s) ont incendié.es les cabanes, laissant nos affaires personnelles à l’intérieur. Ravageant tout ce qui était sur place.
Zadette, la compagne truie, est décédée 24h après les expulsions

Puisque nous refusons la construction de ce port infâme et élitiste ainsi que tous les projets industriels, puisque nous refusons le coup d’état pandémique qui suivra la crise du coronavirus, puisque nous refusons le monde qu’ielles veulent nous imprimer à coups de matraques, notre détermination ne sera jamais entamée par quelques cabanes brûlées. Nous continuerons a nous battre partout et toujours contre leur capitalisme imbécile, fantasmatique et violent.
RDV le 29 juin au Waterstock du collectif des bassines !
Nous sommes la réalité d’un monde en perdition. Les mauvais jours finiront.