Depuis les année 60 les campus hors sol poussent dans les champs comme des champignons. La pensée sectorisée n’a aucun problème à reléguer les étudiant.es et/ou les pauvres aux confins des villes surtout à l’air de la mobilité tout bagnole. Poitiers n’y coupe pas. Les étudiant.es boursiers et étrangers ne pouvant pas se faire payer un appart en centre-ville, sont isolés dans cette non-ville qu’est le campus. Un entresoi où se juxtaposent les chambres aseptisées ou dégueux de quelques mètres carré, entouré de pelouse et de parking. Dans certaines fac, les espaces collectifs de sociabilisation étudiantes ressemblent à des couloirs où traînent quelques sièges et peut-être des tables si vous avez de la chance. Pas de quoi faire rêver. Après mai 68, la délocalisation des facs à un autre avantage, pacifier les centres-villes de la terreur étudiante. Loin des yeux, loin des peurs et plus de pavés sur les campus. Certaines domaines restent dans le centre de poitiers, ceux notamment qui ont un peu de prestige : la fac de management, celle de droit (master) bien ancré à droite et pas vraiment enclin à faire du grabuge et science politique (master) qui vont se faire assagirent par leurs voisin.es. Reste l’ovni des sciences humaines, secteur connu pour sa forte politisation et mobilisation lors des mouvements étudiants. Isolée des autres facs, avec des Unité de Formation et de Recherche (UFR) coupés en 2, une partie sur le campus et une partie en centre ville. Séparer les filiaires et les UFR, ça complique les rencontres, les prises de décisions et l’entraide entre filiaires. Autre moyen de couper court aux révoltes, les associations entre UFR aux tendances politiques historiquement opposées, exemple local : géo avec psycho, histoire et socio… C’est le cas à Renne également où la philo est avec le pole de sciences dures. Tout bénef pour l’administration, diviser pour mieux mater. Mais on peut aller encore plus loin, comme à Nanterre en 2001, où l’administration est allée jusqu’à construire des murs intérieurs pour séparer certains bâtiments. Tout ça dans le but de contrôler les mouvements et donc d’éviter les rassemblements. Ces séparations s’intègrent aussi dans la logique de privatisation de l’université, chaque UFR étant appelé à assurer sa propre autonomie com-merciale. Les facs suivent la tendance actuelle sécuritaire, faire flipper pour mieux enseigner. On notera des vigiles de plus en plus présents dans les facs pour contrôler les cartes étudiantes (pour éviter notamment que des personnes extérieures puissent aider lors des mouvements de facs), les sacs… voir même veiller à la « bonne tenue » des examens comme à Nancy (car ça a peur du bordel) ou comme avec les keuf aider à expulser des facs occupés. Avec le covid et la dématérialisation des cours, c’est la télé-surveillance qui prend le relais avec les examens surveillés par ta propre webcam. Vaut mieux pas avoir d’ordi ou dire que t’a pas de cam car certains dispositif relèvent du flicage de haut niveau : surveiller automatiquement les étudiants et leur environnement, et notamment de scanner la pièce à 360 degrés, voir ce qu’il y a sur ton bureau d’ordi, ne pas pouvoir sortir pisser.