Quelle idée pourrie que de prendre en charge l’écriture de cet article alors que je fume. Ca a surement bien fait marrer les autres du torchon qui elleux n’y touche pas. Merci bien. Me voila à lire cette brochure avec un double poids sur les épaules : résumer 80 pages en XXX signes et arrêter de fumer sinon ça prouvera juste que cette brochure est merdique. Me voila à commencer la lecture, on me dit bien de continuer à fumer jusqu’a la fin du texte, je m’exécute, et continu de m’enfiler mes petites clopes par-ci par-là. Parce que je fais partie de cette catégorie de fumeur.euses-qui-fume-pas-trop-que-quand-ielle-le-veux-qui-arrete-quand-ielles-le-veulent-evidement. Dès le départ on me dit que c’est nulle comme conception, la dépendance est déjà là et ce sera même pire que les « vrai » fumeureuse pour arrêter. Chouette, j’ai hâte.
La brochure est la réécriture « militante » d’un bouquin, donc au moins c’est inclusif, épargné de croyances mystiques ou de sauce « développement personnelle ».
La méthode se base sur quelques trucs simples :
Se dire que c’est facile et être sûre que ça va marcher !
Etre heureux.ses d’arrêter !
Ne jamais reprendre !
La dépendance à la nicotine est un des sevrages des plus simple, trois semaines max pour ne plus sentir un effet de manque et des effets physiquement infimes (un peu la sensation du ventre vide). Le plus tenace c’est la dépendance psychologique. Et oui le tabac c’est surtout un conditionnement mental.
La brochure parle surtout de pourquoi tu as besoin de fumer et comment on est conditionné. Sans tomber dans le « si je ne fume plus, je serais trop sain.e, vive les salsifis et la salle de sport tous les jours », ça te démontre comment la clope te vend un plaisir coupable.
Qu’on te fous bien dans le crâne des choses complètements fausses que tout le monde a totalement assimilé : la clope détend (heu non c’est un excitant, ce qui te détend c’est d’assouvir ton besoin de nicotine), la clope rend magique les moments chouettes du quotidien (ya aucun effet euphorisant dans la clope, c’est dans ta tête et qui a déjà eu un orgasme en clopant ? ), la clope ça te plaît en goût (heu nan ça te flingue tes papilles ; et fanchement ta première clope elle avait quel goût ? )…
Fumer va avec son lot d’images publicitaires qui te vendent du rêve plus ou moins subversif, le mythe de la liberté et la sensation de braver les interdits (quel.le fumeureuse ne sent pas sa liberté de cloper entravée quand on lui dit que c’est non fumeureuse), une image de mec virile ou de meuf indépendante/sexy (génial c’est des rôles qu’on adore). Fumer c’est un conditionnement social, on croit avoir besoin de ça pour appartenir à un groupe, pour avoir l’impression d’exister… En gros en fumant on construit une histoire, sa petite histoire pour continuer.
Une fois que tu sais que tout ça c’est dans ta tête et que tu ne l’as pas choisi, moi ça me donne juste envie de dire merde. On en reparle la prochaine fois.
Un des facteurs de reprise, c’est tes clopes à toi, à vous mes copaines fumeureuses, à cette ambiance la clope c’est cool, à nos réu aquarium, aux pauses que seule toi va prendre, aux lieux amis qui éloigent la question… Pt’être que tu penses que c’est mon choix de vouloir arrêter de fumer mais nan t’es aussi concerné, alors est-ce qu’on peut commencer à en causer collectivement et à être écouté aussi. cimer.