À la mi-mars se tiendront dans toute la France les élections municipales. Et comme pour chacun des rituels du cirque démocratique, les vendeurs de bonnes paroles vont de logements en logements, rôdent sur les marchés, distribuant promesses et prospectus. On pourra alors, en laissant glisser ses yeux sur le papier glacé, rêver un peu de l’avenir que l’on nous vend. Comme lorsqu’on achète des jeux à gratter. S’imaginer un autre futur, façonné par des bouts de papier. Les élections sont depuis longtemps rejetées par celles et ceux qui souhaitent vivre sans chef.fes, et de plus en plus par le reste de la population. Pourtant, lorsqu’il s’agit des municipales, un autre discours s’immisce dans les belles paroles. Et certain.es en arrivent presque, à mots couverts, à appeler à voter voir même à participer à ces élections-là.
Pourtant les municipalités ne sont pas des institutions à part, ce sont elles aussi des structures au service de l’ordre établi. Armement de la police municipale, installation de caméras de vidéo-flicage, aménagements urbains au service des plus aisés, bétonisation… Tout cela n’est pas le résultat d’une couleur politique plus qu’une autre mais la réalité de l’exercice du pouvoir. Équiper les serviteurs, contrôler les réfractaires, favoriser son groupe social, marquer l’exercice du pouvoir dans le paysage.
On ne peut pas concevoir notre libération au sein des structures conçues par et pour la domination. Toute structure de contrôle, toute organisation qui prétend vouloir régenter nos vies doit être détruite pour nous permettre d’exister. Celles et ceux qui veulent décider pour nous ne peuvent être nos copaines.
Comme pour la loterie, la fortune et le pouvoir de quelques-uns passent par le vol de toutes les autres. Alors cessons de participer à ces mascarades, de laisser d’autres choisir pour nous, cessons de rêver et passons à l’action. Désertons les bureaux de vote. Agissons ici et maintenant pour apporter dans ce monde celui que nous portons dans nos cœurs.