C’est le 9 septembre que le tour de france est passé à poitiers. Un spectacle sans critiques tant l’unanimité semble de mise, du côté des politiciens de Poitiers Collectif comme parmi les journalistes du cru. Il y en a pourtant des choses à dire sur la petite entreprise de Marie-Odile Amaury et sa famille (452e fortune de France).
Tout d’abord ce spectacle est loin d’être gratuit puisque c’est plus de 750 000 € qui sont déboursés pour satisfaire aux exigences de l’entreprise qui gère le tour de France. Un coût qui représente plus de la moitié du budget prévisionnel en travaux de voirie et stationnement du plan vélo pour la période 2016-2020. Des travaux qui peuvent aller jusqu’à l’absurde, par exemple en démontant des aménagements routiers puis en les reconstruisant une fois le spectacle terminé, comme pour le rond point de l’avenue de Nantes. Cela aura pu être des vélos pour toustes, des pistes cyclables pour les usages de tous les jours, ce sera du goudron luisant pour l’unique passage de sportifs et leur cour de motos, voitures et ses kilomètres de camions publicitaires.
Le but de tout ce spectacle est avant tout de vendre des heures et des heures de publicité. Les cyclistes sont ainsi des panneaux publicitaires ambulants et les noms des équipes sont composés de marques. Ces noms d’entreprises sont martelés sans cesse durant toute la durée de la compétition. Conduisant à oublier que ce sont ces entreprises. Groupama-Française des jeux, ce n’est pas seulement une équipe, ce sont deux entreprises et marques s’enrichissant sur les plus pauvres. Groupama (assurance-banque) arnaque notamment ses clients à travers des assurances obsèques. Quand aux jeux de hasard, ils ne font qu’appauvrir celleux qui y jouent.
Après avoir démontré leur virilité dans cette absurde compétition, les pathétiques champions du jour, pourront recevoir leur « dû » décerné par des femmes réduites à satisfaire les fragiles égos masculins ou à distribuer d’inutiles et polluants gadgets publicitaires. C’est la seule place accordée aux femmes sur le tour de France.
Ce que vend le tour de france, ce n’est pas le vélo populaire mais une pratique bourgeoise élevée au rang de divertissement. Le vélo, à la pointe de la technologie, devient un objet de luxe. Rien à voir avec un usage quotidien comme moyen de déplacement. Le passage du tour de france, présenté comme une vitrine du vélo, aura servi surtout à refaire les routes servant aux voitures. Sans diminution de la place prise par la voiture, d’autres modes de déplacements ne peuvent pas se développer, même pas le vélo.