Ni or ni maître, Montagne d’or et consorts

6 830 km. C’est la distance qui sépare Poitiers de Cayenne, chef lieu du département de Guyane. 6 830 km, c’est 310 fois Poitiers-Vivonne, alors pourquoi parler ici de la ville du mythique bagne plutôt que de celui de la Vienne ?

C’est que là-bas, dans la forêt se trouve une montagne, une montagne d’or qui fait frémir tous les conquistadors du XXIe siècle. Alors dans les bureaux, les avides préparent la conquête de la forêt. Une immense machinerie humaine et mécanique qui détruira la forêt comme ceux qui y vivent, qui réduira la vie à un lac de cyanure. Tout ça pour quelques paillettes d’or, pour des bijoux, des lingots et quelques soudures.

Mais ce qui se déroule en Guyane, ce n’est pas seulement la création d’une énième mine d’or, la perpétuation et l’extension de l’industrie de l’extraction, toujours prêt à ravager la terre et celleux qui y vivent. Ce qui se déroule là-bas, c’est la continuation du massacre, une autre salle de l’abattoir que certains nomment société.

« Avec l’intention de nuire à la Montagne d’or et au monde qui en a besoin, cet ouvrage est écrit par des individus profondément hostiles à toutes formes d’autoritarisme. C’est avec cette sensibilité que sont abordés la conquête du sous-sol de la Guyane réputée riche en or, son sol, sa géographie, ses populations et multiples réalités sociales. Voyageant de ronds-points en villages, de bureaux d’études en sites miniers, c’est une part de ce pays et de ses complexités qui tente d’être mise en mots avant de tirer les fils d’un entrelcas macabre : ceux de l’extraction minière qui s’intensifie sur ce territoire. »

Les éditions du couac, 190 p., septembre 2019
4 euros prix distro, 6 euros librairie
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