Bash BAC

Il y a parmi les organisations dite de gauche une rhétorique qui revient à chaque fois que les manifestations ont une allure autres que celle de procession religieuse au son des cantiques syndicaux, c’est celle des « agents provocateurs ». Il y aurait dans les cortèges des flics infiltrés qui ne seraient là que pour casser afin de « discréditer la manifestation ». Bien évidemment qu’il y a des policiers infiltrés dans les cortèges ou organisations et il faudrait parfois être aveugle pour ne pas les voir, mais faire croire que derrière chaque casse il y a la main de la police, c’est sombrer dans le complotisme.
Ce ne sont pas les dégradations qui affaiblissent le mouvement, mais celleux qui se mettent en retrait dès qu’une banque est redécorée. Celleux qui aiment la masse quand elle reste sagement dans la nasse. Celleux qui font semblant de ne pas comprendre pourquoi des banques, des agences immobilières ou des magasins de luxe sont attaqués. Les révolté.es d’hier comme d’aujourd’hui n’ont jamais eu besoin d’une quelconque provocation policière pour s’attaquer aux causes de leurs malheurs, et pas seulement de manière symbolique.
Si ces organisations tiennent ce discours pacificateur, ce n’est pas parce qu’elles y croient mais pour tenter de garder le contrôle de la contestation. Et si ce discours sert la propagande de l’état qui veut séparer les « bon.nes » des « mauvais » manifestant.es, c’est parce que ces gestionnaires de la colère veulent un jour être aux manettes de l’état. Si ils condamnent l’assaut contre la domination, c’est parce que le monde qu’ielles veulent n’en sera pas débarrassé.

Des pavés dans le ciel, des étoiles dans les vitrines.