Portrait d’un capitaliste : Bernard Arnault

Bernard Arnault est née en 1949 dans la bourgeoisie française. Son père dirige une entreprise de travaux publiques suite à son mariage avec la fille du patron. Entreprise dans laquelle Bernard sera évidemment engagée après ses études à polytechnique. De même que ses 5 enfants seront engagés au sein du groupe à des postes de direction.
Dans les années 80, en utilisant la fortune familiale, il rachète une entreprise textile en faillite. Il touchera d’importantes aides de l’état en échange de « sauvegarder l’emploi ». Il ne respectera évidemment pas ses promesses, et il faudra 10 ans et l’intervention de l’Union Européenne (alors CEE) pour qu’il rembourse la somme initiale (sans les intérêts ni l’inflation donc).
En octobre 2022, sa fortune personnelle est estimée à 159 milliards d’euros. Ce qui est pas mal dans un pays où le budget de l’état est de 400 milliards. Une fortune en très grande majorité basée sur la mode, l’alcool, les parfums, les cosmétiques et les bijoux. Un empire qui va donc de sephora à dior, du cognac aux montres de luxe en passant par les moteurs pour yatchs.
Pour construire une telle fortune, il faut évidemment utiliser tous les moyens possibles. Chaque histoire de ses entreprises est un témoignage de l’exploitation, de la violence et de l’horreur du système capitaliste. De l’entente sur les prix au travail forcé, de la surveillance des opposants et journalistes par la police à la collaboration avec des états génocidaires. De sephora qui utilise le travail en prison, à dior fondé par un industriel enrichie par la collaboration avec les régimes nazis et pétainistes ainsi que la colonisation. Sans oublier évidemment l’entreprise louis vuitton, qui fabriquait, entre autre chose des bustes de pétain pendant la 2nd guerre mondiale.
Car c’est bien sur l’exploitation que se construit la richesse. L’année 2022 a été marquée par plusieurs grèves en france au sein de LVMH et ses sous-traitants, notamment suite à l’annonce d’un bénéfice net de 12 000 000 000 €, en augmentation de 55% en un an. En mai 2022, une grève à été déclenché à l’usine Arco (maroquinerie de luxe) de Châtellerault. C’est dans cette usine que sont notamment cousus une partie des sacs à main vuitton. Suite à cette grève, les salaires ont été augmentés de 128 euros bruts mensuels…
Au-delà de la question syndicaliste de la gestion de la répartition des richesses, certaines voix font entendre d’autres demandes. Comme celle de l’autogestion des moyens de production. Mais dans le monde que nous souhaitons, y-a-t-il de la place pour de la maroquinerie de luxe, autogérée ou non ?

Un des outils de la reproduction quotidienne du système capitaliste, c’est le travail. Ce rapport social, qui fait que jour après jour, les ouvrières retournent fabriquer des sacs pour les bourges en enrichissant leurs patrons. La critique du capitalisme ne peut pas se contenter de dénoncer les profits des uns et la misère des autres, elle doit attaquer les racines mêmes du problème. Une organisation ouvrière qui ne remet pas en question le travail devient inévitablement un organe de la co-gestion du système capitaliste.
Mais il n’est pas seulement question de retomber dans une dichotomie facilement trompeuse entre travail nécessaire et inutile/superflu. Car dans le système capitaliste, bien souvent le travail est à la fois nécessaire ET inutile. Personne n’oserait remettre en question l’utilité sociale des cancérologues pourtant leur nécessité est bien souvent le produit du travail inutile des buralistes.
L’anti-capitalisme nécessite une réflexion critique radical sur le rôle actuel des différents métiers, c’est à dire sur l’organisation qu’ils perpétuent et étendent. Raser les prisons sans détruire l’idéologie carcéral qui les construisent ne sert qu’à donner du travail au secteur des travaux publics.