Emmaüs aime bien le travail gratuit. L’association bénéficie déjà de nombreuses dérogations au droit du travail pour les membres des « communautés ». Entre autres, les compagnonn.es d’emmaüs ont un salaire horaire inférieur au smic et n’ont pas le droit au chômage. C’est vers une autre réserve de main d’œuvre payé moins que le smic que s’est tournée bruno vautherin : les détenu.es. Directeur de l’association La ferme à l’air libre, membre de la nébuleuse associative fondée par l’abbée pierre.
Dès septembre 2022, c’est à Maisoncelles, une ferme près de Lusignan, que les détenus pourront « préparer leur retour à la liberté », comme le dit si bien le futur directeur de cette taule alternative. C’est à dire travailler pendant 6 à 18 mois dans les champs et plantation sans recevoir ni formation reconnu ni véritable salaire : 550 € pour 26 heures hebdomadaires. Les légumes ainsi produit serviront à financer le bagne agricole et les salaires de leurs « encadrants » et seront selon toute vraisemblance vendue en partie dans les magasins biocoop du coin, vu qu’ils sont partenaires de l’opération.
Et comme les bonnes idées viennent rarement seules, Bruno Vautherin fait aussi appels aux bonnes âmes qui souhaiteraient bénévolement jouer les matons de service, pour « assurer le lien et la vie de ce lieu ».
Ce genre d’initiative conduit à augmenter mécaniquement le nombre de places en détention car les 12 places crées à Maisoncelles ne seront supprimées d’aucune prison de France. Cette ferme bio s’insère donc dans la logique global de l’augmentation des structures d’enfermement en france : constructions de prisons, de CRA, déploiement du bracelet électronique (la prison à la maison)…