Les grands retournements

Mi-mars, la vie normale s’est arrêtée. La faute à la pandémie de Covid 19, une maladie rendue possible par le mode de vie toujours plus capitaliste et industriel de nos sociétés.
Alors que Macron clamaient que nous étions en guerre – en guerre contre lui oui ! – il imposait le confinement, pour empêcher la propagation du virus, tout en forçant des millions de personnes à continuer à travailler sans protection.

Des retournements se sont alors opérés.
Les exploité⋅es d’hier sont devenu⋅es les héro⋅ïnes d’aujourd’hui : infirmières et aide-soignantes, éboueurs, caissières, ouvrier⋅es… Et on s’est rendu compte que les plus valorisé⋅es dans le monde normal ne servaient à rien : iels étaient hors-jeu, et pourtant le monde continuait de tourner.
Des millions de personnes se sont retrouvées à ne plus pouvoir travailler tout en continuant à être rémunérés. Et ont pu se rendre compte que la vie « d’assisté⋅e », ce n’était pas forcément boire de la bière toute la journée en pyjama devant la télé.
L’argent magique, en fait, ça existe. Y’en a des milliards. Des milliers de milliards même, qui apparaissent en deux cliques.

Le confinement a été une période difficile et compliquée, et elle a des conséquences négatives sur des millions de personnes, toujours plus précarisées, exploitées, opprimées. Il est aussi le moment d’une brèche dans ce monde mortifère. L’impossible, l’inconcevable même d’hier est devenue une réalité aujourd’hui. Comme le fait de stopper presque entièrement l’économie pendant plusieurs semaines sans que le monde s’écroule. Maintenant, tout le monde sait que c’est possible.

Cette brèche, elle peut se refermer si nous restons seul⋅es dans notre coin. Le choc a été violent et ses secousses continuent. On ne pourra y faire face si on est isolé⋅e. Repensons collectif. Organisons-nous pour élargir la brèche et péter les murs qui nous cloisonnent depuis trop longtemps à coups de pioches. Soyons déter’ et solidaire, vénèr’ et réfractaire !