vener

Depuis tout·e petit·e je pige pas ce monde, chaque jours je suis confronté·e à cette incompréhension.
J’ai cette question en tête depuis bien longtemps
Pourquoi ne naît on pas libre ?
Et pourquoi n’est on pas libre de ne pas donner la vie ?
Ben parce qu’on est pas libre de disposer de notre corps comme on veut.
Je me sens enfermé·e et ça me brûle de l’intérieur.
Obliger d’aller à l’école, obliger de travailler, obliger de payer encore et encore au prix de ma liberté ! Ma liberté d’ailleurs de ne pas procréer sans jugement, ni injonction, elle est où ?
J’ai lu et je lis encore des témoignages sur le refus d’ivg, que dans certains pays c’est encore un crime. Que suivant quel guignols sont au pouvoir cette liberté d’avorter est retirée.
Je me rappelle de ce jour ou je me suis dis bon ça fait assez longtemps que je veux pas de gosse on va se renseigner sur comment virer tout le bazard et être tranquille une bonne fois pour toute.
Ben j’ai pleurer en lisant les témoignages des nombreuses personnes dotées de ce sacro saint utérus qui se sont vues refuser une opération qui ne regarde qu’elleux. LE combat, la violence des propos des « professionnels » et la remise en question*
permanente de leur choix. J’ai eu peur longtemps, j’en ai parlé autour de moi timidement de ce choix. Trop souvent jugé·e avec cette fameuse phrase «Mais tu changeras d’avis».
Ce à quoi je répondais : «C’est pas parce que j’ai un utérus qu’il doit forcément servir.»
J’aurai voulu naître libre de vivre ma vie comme je l’entends, d’apprendre à mon rythme les choses qui m’intéressent et ne pas être jugé·e pour mes choix. A quoi bon procréer encore aujourd’hui, le monde brûle dans tous les sens du terme.
Je veux pas faire naître un enfant dans ce monde, je le hais déjà assez pour que cet enfant ai à le subir lui aussi.
C’est égoïste de penser à faire des enfants encore aujourd’hui. C’est quoi la vie qu’on leur offre si iels ne disposent même pas de la liberté de disposer de leur propre corps ?
Le monde dans lequel on vit me consomme et me consume mais ne m’éteins pas.
Mais ce n’est pas une impression, c’est une vie mortifère avec des bribes d’espoir…
Des camarades aussi enragé·es que moi m’offrent cet oxygène qui me manque. Des noms de professionnels sous le manteau, des personnes a pénis qui passent sur le billard pour une vasectomie. Avec comme retour de bâton les nombreux jugement sur la perte de leur virilité… mais au moins c’est un peu plus simple quand on a un phallus. Ça aide un peu celleux qui n’ont pas accès aux privilèges du zgueg a risquer de moins tomber dans les dédales de cette quete des spécialistes. Qui peut etre voudront bien sous conditions multiple te faire l’honneur de disposer de ton corps comme tu l’entends. Mais cela ne calme pas ma rage, ni ne règle le problème de cette société patriarcale. Ce sont des miettes de liberté pour tout cet océan de merde que porte sur le dos ces milliards de personnes à utérus qui veulent simplement se débarrasser d’un poids en plus.
J’ai envie de tout péter, crier, réveiller ces gentes qui valorisent le discours pro vie ou qui se sont résignés à accepter que la vie c’est ça.
Je n’accepte pas, je n’abdique pas et je souhaite que les générations à venir puissent choisir comment iels vivront leurs vies.

Pour les enfants que je n’aurai pas mais pour ceux qui sont déjà la et qui subissent déjà ce monde ma colère ne s’éteindra pas.

Vener