Impunité organisée

Se trouver des excuses est une pratique habituelle de celleux qui ont le pouvoir. Lorsqu’il s’agit de violences sexuelles, cela devient pour les violeurs un véritable art de la manipulation mentale. La conduite des victimes de leurs violences sont scrutées, inspectées sous tout leurs aspects. De la longueur de la jupe à l’état d’ébriété supposé, des sms envoyés aux regards échangés. Et l’agresseur alors peut utiliser tout les registres de la culpabilisation pour forcer le silence. Et quand cela ne suffit pas, il saura trouver chez les membres de sa classe des soutiens de poids. D’autres hommes, politicien⋅nes, cinéastes, éditeur⋅rices, écrivain⋅es pour le dédouaner. Et dans un immense exercice de groupe, se dédouaner, accuser les victimes. Se dédouaner de continuer à éditer les récits d’abus sexuels sur mineurs de Gabriel Matzneff, de récompenser le violeur Roman Polanski. Un grand cercle de bourgeois de merde qui se serrent les couilles. Si il y a bien une solidarité qui n’est pas morte, c’est bien celle des exploiteurs.

Dans les médias dominants, ils pourront y vomir leurs pathétiques excuses de crocodiles, aller y inverser les rôles. Ils deviennent victimes de cabale de la part de personnes présentées comme folles, comme menteuses déséquilibrées qui cherchent de l’argent en même temps qu’un quart d’heure de gloire. Et les lois, les tribunaux, les jugements que leurs alters-ego politiciens nous présentent comme la seule preuve de leur culpabilité sauront les blanchir. Car les juges, les députés, les sénateurs, les procureurs sortent du même moule comme nous le rapelle le classement sans suite des agressions commises par Denis Baupin. Ou encore la cavale très tranquille du pédocriminel Roman Polanski. Ou la protection des pédophiles par l’église catholique. Et c’est bien pratique : tant qu’ils ne sont pas jugés, ils sont présumés innocents, et la justice et très lente dans ce genre d’affaire. De plus, la prescription des faits permets parfois d’échapper à tout jugement, comme c’est le cas pour Polanski, qui a violé Valentine Monnier en 1975.

C’est ce même esprit de solidarité de classe que l’on voit à l’oeuvre dans la loi de prolongation de l’état d’urgence sanitaire et qui protège les gouvernants, des maires aux ministres, de poursuites contre eux. Aujourd’hui comme hier, la loi n’est qu’un outil au service de la domination. Jérôme Cahuzac qui planquait près de 15 millions d’euros provenant de la corruption par des entreprises du secteur médical reçoit une peine de deux ans de prison ferme. Deux ans qu’il effectuera sous bracelet électronique dans sa villa de corse. Les braqueurs du bureau de tabac des Couronneries ont pris 3 ans de prison pour zéro euro de butin et pour eux, il n’y aura pas d’aménagement.