L’île du carnet en lutte

En Loire-Atlantique, sur l’île du Carnet, (où une lutte victorieuse antinucléaire empêcha la construction d’une centrale entre 1977 et 1997), le Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire prévoit d’établir une zone industrielle de 110 hectares (soit 880 piscines olympiques), l’estuaire de la Loire ayant été massacré par l’implantation de raffineries et industries agrochimiques à perte de vue ces dernières décennies.
Total, Yara, EDF, Cargill désireux de s’engager dans la «croissance verte» désirent s’implanter sur ce futur «ecopark».

Afin de préserver cette zone et les 116 espèces protégées par ce «projet» (l’un des «72 clé en main» pour «réindustrialiser la France» Merci E. Macron) et empêcher les «mesures écologiques compensatoires» qui impacterons au final: 395 hectares; la ZAD du Carnet, s’est créée le 31 août 2020.
Epaulée par le collectif Stop Carnet(qui luttait déjà contre la bétonnisation de cette zone humide), la jeune ZAD résiste, construit, discute, projette, s’autonomise et conteste ! Plus loin que cet énième projet, le prototype d’éolienne présent sur site à été stoppé et réquisitionné car nous dénonçons plus généralement l’enfumage qu’est la «transition écologique».
Nous sommes alliés au Village Du Peuple, qui lui résiste pour sauver des mêmes industriels fossiles et chimiques 58 hectares, de l’autre côté de l’estuaire à la petite Lande de Donges.

Il y a actuellement 4 lieux occupés, le VDP de Donges (expulsable depuis le 06/10/20), P1, la Saule, et le Vent avec des algéco, constructions et yourtes en tout genre. Une cabane en non-mixité est présente. Un grand sleeping est en train de se bâtir.

Nous désirons tisser des liens avec d’autres luttes, telle que la Montagne d’or, et l’Amassada, via des discussions et projections en présence d’opposant.es. Venez discutez et nous enrichir de vos expériences.

Pérennisons ensemble cette ZAD face aux menaces d’expulsion et l’hiver qui approche, l’île du Carnet et ses habitant.es ont besoin de soutien matériel et humain.

Pour plus d’informations sur le projet et les besoins actuels, n’hésitez pas à venir voir le site de la ZAD: zadducarnet.org.

No bassaran

Les actions contre les bassines ont pris différentes formes, ciblant aussi bien les bénéficiaires de cette absurdité destructrice que les différents pouvoirs qui la finance et la rende possible.

Août 2018 : Sabotage d’enrouleur et de câbles d’irrigation de deux irriguant à Amuré et Bourdet dans les deux-sèvres en période de restriction d’eau. L’un des irriguants, Thierry Géant est élu municipal à Amuré.

Juillet 2020 : – tag « Non aux bassines » sur la maison de l’agriculture à les ruralies, près de vouillé. La chambre d’agriculture des deux-sèvres promeut le projet des bassines.
– un tag « Non aux bassines !! » sur la mairie d’Amuré revendiqué par des tritons masqué.e.s.

Août 2020 :
– Réunion d’informations sur le sujet à Poitiers

Septembre 2020 : – inscriptions sur la route lors du passage du tour de france
– sabotage de matériel d’irrigations (notamment une rampe et une pompe) chez des éleveurs irriguants qui vont profiter de la construction d’une bassine

Octobre 2020 : – Manifestation à Epannes contre les bassines

Des ronds dans l’eau

Disparition en masse des insectes, augmentation des températures, pollution des cours d’eau (comme celle causée par l’usine Carembar à Lencloître en 2018), augmentation des désastres climatiques en nombres comme en amplitude… Nombre de ces changements sont déjà irréversibles et sont la conséquence directe de la société capitaliste. Pourtant certaines personnes continuent de nier les faits et s’obstinent à persévérer dans cette voie destructrice. Dans la région Nouvelle-Aquitaine, cet aveuglement prend notamment la forme des bassines.

Alors c’est quoi une « bassine » ? Il faut visualiser environ 10 hectares clôturés par des murs de terre d’une dizaine de mètres de haut, le tout tapissé de plastique.
Pour quel usage ? Il s’agit de piller l’eau des nappes phréatiques durant l’hiver, et donc d’assécher en partie les cours d’eau qui en dépendent, pour la réutiliser durant l’été. C’est une manière pour les gros propriétaires (ceux capables d’utiliser plusieurs hectares de terres agricoles pour creuser des trous) de ne pas respecter les règles d’irrigation, règles qui leur permettent déjà d’arroser n’importe comment. Ce captage et ce stockage ne sont rien d’autre qu’une privatisation de l’eau. Le tout est bien évidemment financé à 70 % par les différentes administrations prétendument chargées de faire respecter les quotas.

Les cultures irriguées sont principalement celles qui servent à nourrir le bétail (par exemple le maïs qui en plus n’est pas adapté au climat local). Non seulement les bassines permettent à quelques gros propriétaires de continuer à s’enrichir en s’appropriant les cours d’eau, mais elles s’inscrivent directement dans la déjà longue liste des subventions dissimulées au bénéfice de l’industrie de l’élevage. Une industrie responsable d’au moins 10 % des émissions de gaz à effet de serre, de la déforestation et aussi de la pollution des cours d’eau. De manière générale, l’agriculture qui profitera des bassines est l’agriculture intensive. Cette même agriculture qui ravage les sols, empoisonne le vivant à coup de pesticide.

Les bassines font partie d’un ensemble de dispositifs, des éoliennes industrielles à la voiture électrique, qui servent de miracles technologiques pour dissimuler le mur dans lequel cette société nous entraine. Les bassines ne sont nullement une manière de s’adapter, mais une tentative couteuse de nier la réalité et de perpétuer un système voué à disparaitre. La question étant de savoir si nous voulons ou non disparaitre avec lui.Toutes ces prétendues tentatives ne nous sauveront nullement, au contraire même, elles ne feront que rendre l’inévitable choc plus brutal encore. C’était déjà hier qu’il fallait arrêter la machine, mais il n’est jamais trop tard pour commencer.

Derrière l’écran

Là-bas dans les montagnes se dressent des créatures titanesques. Des monstres de métal qui dévorent le sol. De gigantesque rabots qui couche après couche détruisent jusqu’à l’idée même de la vie. Immenses outils au service de la faim sans fin de ce monde qui réclame à chaque instant de plus en plus de jus, jusqu’à passer toute la planète au presse-agrume.
Et tout ça pour quoi ? Pour quels buts ? Pour produire, encore et toujours, du nécessaire comme du superflu. Pour éclairer les hangars sordides où s’entassent la protéine animale, pour faire fonctionner les usines à bombes, pour illuminer les écrans et dessécher les rétines. Des trous dans la terre, des trous dans les crânes. Les vallées disparaissent innondées par les barrages tandis que nous nous noyons dans l’actualité.
Les vibrations de ces monstruosités remplacent les battements de nos coeurs. Partout s’impose le rythme des méchanismes et des algorithmes. De la chaîne de montage jusqu’à nos vies sentimentales, notre temps appartient aux horloges. Et chaque jour qui passe sous leur règne nous rapprochent d’elles. Nos gestes deviennent des automatismes, nos pensées des routines.
Là-bas dans la plaine courent sur le sol des centaines de kilomètres d’oléoducs. Veines toujours luisantes du léviathan. Pour propulser la locomotive qui nous conduit à l’abîme.