Solidarité avec les rebelles de la forêt

Parce quee nous pensons que la solidarité doit s’affranchir des frontières, nous diffusons cet appel à la solidarité avec une lutte en Allemagne ainsi qu’une photo qui nous est parvenue par mail.

[squat.net]

Le 10 novembre a commencé l’expulsion de la forêt de Dannenröder (Allemagne), squattée depuis septembre 2019. La police a attaquée de nombreuses cabanes perchées dans les arbres. Ces cabane, situées sur le couloir de construction du tronçon d’autoroute A49, visent notamment à empêcher l’abattage des arbres et donc à empêcher la réalisation de l’autoroute.
À cause des interventions quotidiennes des flics, plusieurs personnes sont blessées, parfois gravement. D’autres ont été arrêtées et quelques unes ont étés jetées en prison.En envoyant des centaines de flics occuper la zone et procéder à l’expulsion, l’état (propriétaire de DEGES, entrepris e qui construit le tronçon) se met comme toujours au service de ceux qui recherchent à tout prix à faire du fric sur la vie.
Cette décision ne nous surprend pas et réaffirme notre volonté de lutter contre le capital et pour une écologie radicale, sans concessions !
Nous qui vivons en ville, exprimons notre solidarité la plus chaleureuse aux rebelles de la forêt, et n’oublions pas que si nos luttes prennent des formes différentes, elles se retrouvent dans des pratiques communes, celles des groupes auto-organisés, des barricades et des assemblées horizontales, contre l’oppression, l’exploitation, et pour la liberté !
Envoyez vos messages de soutien à solidaritynoborders@@@riseup.net, en précisant si les photos peuvent être publiées sur internet ou juste transmises aux ami.es.

Qui sème la misère récolte une volée de pierres, écolos, déters et révolutionnaires !

Ce n’est pas seulement en Allemagne que les forêts sont rasées pour laisser la place aux infrastructures du capitalisme ou transformées en usine à bois, mais partout dans le monde. Nous pensons notamment aux coupes rases dans la forêt de Scévolles, près de Loudun ou encore à la tentative infructueuse d’installation d’une usine à pellets à Bugeat. Nous n’oublions pas non plus les 13 zadistes condamnés récemment en appel dans la lutte contre le CGO à Strasbourg.

L’île du carnet en lutte

En Loire-Atlantique, sur l’île du Carnet, (où une lutte victorieuse antinucléaire empêcha la construction d’une centrale entre 1977 et 1997), le Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire prévoit d’établir une zone industrielle de 110 hectares (soit 880 piscines olympiques), l’estuaire de la Loire ayant été massacré par l’implantation de raffineries et industries agrochimiques à perte de vue ces dernières décennies.
Total, Yara, EDF, Cargill désireux de s’engager dans la «croissance verte» désirent s’implanter sur ce futur «ecopark».

Afin de préserver cette zone et les 116 espèces protégées par ce «projet» (l’un des «72 clé en main» pour «réindustrialiser la France» Merci E. Macron) et empêcher les «mesures écologiques compensatoires» qui impacterons au final: 395 hectares; la ZAD du Carnet, s’est créée le 31 août 2020.
Epaulée par le collectif Stop Carnet(qui luttait déjà contre la bétonnisation de cette zone humide), la jeune ZAD résiste, construit, discute, projette, s’autonomise et conteste ! Plus loin que cet énième projet, le prototype d’éolienne présent sur site à été stoppé et réquisitionné car nous dénonçons plus généralement l’enfumage qu’est la «transition écologique».
Nous sommes alliés au Village Du Peuple, qui lui résiste pour sauver des mêmes industriels fossiles et chimiques 58 hectares, de l’autre côté de l’estuaire à la petite Lande de Donges.

Il y a actuellement 4 lieux occupés, le VDP de Donges (expulsable depuis le 06/10/20), P1, la Saule, et le Vent avec des algéco, constructions et yourtes en tout genre. Une cabane en non-mixité est présente. Un grand sleeping est en train de se bâtir.

Nous désirons tisser des liens avec d’autres luttes, telle que la Montagne d’or, et l’Amassada, via des discussions et projections en présence d’opposant.es. Venez discutez et nous enrichir de vos expériences.

Pérennisons ensemble cette ZAD face aux menaces d’expulsion et l’hiver qui approche, l’île du Carnet et ses habitant.es ont besoin de soutien matériel et humain.

Pour plus d’informations sur le projet et les besoins actuels, n’hésitez pas à venir voir le site de la ZAD: zadducarnet.org.

Stratégie du choc

Durant les deux mois de confinement, les exploiteurs nous ont tous servis le même discours. Que tout cela c’était pour notre bien, notre santé. Ils ont ainsi justifié les patrouilles des brutes en uniformes et leurs pouvoirs de verbaliser, la vidéosurveillance et les drones.

Tout ces déguisements langagiers disparaissent rapidement dans les faits. Ainsi le 2 avril, la mairie de poitiers expulse un squat dans la rue des herbeaux. L’insalubrité est invoqué pour mettre des personnes à la rue.
Le 8 avril, c’est l’expulsion de la ZAD de la Dune, avec le soutien de 70 zélés citoyen·nes réunis en milice. Pas de confinement et de “distanciation sociale” pour les serviteurs de l’ordre et du pouvoir.
Au nom de la lutte contre l’épidémie et la protection des personnes, la police a tué au moins 11 personnes durant le confinement, selon le décompte de désarmons-les, et des milliers d’autres ont été blessés.

Les crises sont à chaque fois l’occasion d’une restructuration de la domination, de son amplification. L’occasion d’aller plus loin, de serrer encore plus le collier, d’accélérer les transformations en cours. Naomi Klein a théorisé cela en parlant de stratégie du choc. Travail, cours et procès en visioconférence, brigades sanitaires pour venir fliquer encore plus nos vies. Et surveillance accrus grâce aux mouchards électroniques, smartphones et autres objets connectés. Ils comptent sur la puissance du choc sur nos vies, sur notre apathie pour avancer sans opposition.
Mais à l’image de la quadrature du net, qui a remporté une victoire contre l’utilisation des drones de reconnaissance, nous sommes là, et nous continuons la lutte.

Expulsion de la ZAD de la Dune

Brétignolles sur mer. Vendée. Entre Saint-Gilles-Croix-de-Vie et les Sables d’Olonnes. Un port à « impact positif ». Une nouveauté, vanté par son maire Christophe Chabot.
La dune disparaît, la terre éventrée, une carrière d’eau douce rejetée dans l’eau salée. Sans oublier une faune et une flore saccagée. Un projet vieux de 17 ans va voir le jour dans cette commune.

Le « débroussaillage » – abatage de dizaines de cyprès centenaire – de la dune a commencé début octobre. Au même moment une manifestation d’opposant.e.s au port rassemble 2500 personnes et décision est prise d’occuper le terrain. Une ZAD née le 6 oct 2019. Des cabanes, un phare, des tours poussent sur le tracé du port. Des réquisitions populaires, des manifs, des tags, des chants, des débats, de la mixité choisie rythment nos journées.

En plein état d’urgence sanitaire, le 8 avr 2020, la ZAD de la Dune est expulsée à grand renfort de gendarmes, PSIG, hélicoptère et drones… La vingtaine de copaines présente sur place a été nassé.es dans les champs puis embarqués pour contrôles d’identité prolongés en GAV. Iels ont été dispatchés dans les commissariats du département. Certain.e.s sont sorti.e.s très tard dans des villes qu’iels ne connaissent pas. Relaché.es en pleine nuit, loin de tout.
Même soir, les services techniques de la ville aidés par des “bénévoles” (comprendre des Bretignollai.se.s) ont incendié.es les cabanes, laissant nos affaires personnelles à l’intérieur. Ravageant tout ce qui était sur place.
Zadette, la compagne truie, est décédée 24h après les expulsions

Puisque nous refusons la construction de ce port infâme et élitiste ainsi que tous les projets industriels, puisque nous refusons le coup d’état pandémique qui suivra la crise du coronavirus, puisque nous refusons le monde qu’ielles veulent nous imprimer à coups de matraques, notre détermination ne sera jamais entamée par quelques cabanes brûlées. Nous continuerons a nous battre partout et toujours contre leur capitalisme imbécile, fantasmatique et violent.
RDV le 29 juin au Waterstock du collectif des bassines !
Nous sommes la réalité d’un monde en perdition. Les mauvais jours finiront.