A tou.te.s les personnes emprisonné·e·s / enrajé·e·s / déterminé·e·s à construire un futur meilleur, qu’ielles soient d’Algérie ou d’ailleurs.
Rugir. Eclater. Faire sauter ces murs de charbon, noirs de dépit, de résignation.
Ouvrir des lignes d’horizon, faire danser les sourires, dont cette révolution a pris si tendrement le nom.
Paré·e·s de l’étoffe de la liberté, iels marchaient droit·e·s, sans rouge au front, sur les décombres de ce pouvoir arbitraire. Iels prenaient les boulevards. Hakim, Djalal, et les autres, étaient conscient·e·s qu’iels encourageaient le vent à devenir tempête, à prendre sa place, gonflé d’envies de changement.
Depuis trop longtemps, le plomb pesait sur les épaules des survivant·e·s, raclant le fond des abysses de son encre colossale, et dévorant tout espoir. Les yeux rivés vers le bleu, certains, certaines, avaient tenté l’ailleurs. Mais combien de temps tiendraient-iels loin des leurs, dans la grisaille et le sentiment, souvent, d’être de trop ?
Quand survient la balafre. La tâche électorale. Celle qui abîme encore un peu plus, réouvre la plaie. Que le sang coule, mais cette fois, pas gratuitement. « On veut qu’il serve de ciment pour construire. » Voici le cri d’alarme de la Révolution. Pour Agir, pour Nous, pour pouvoir Dire. Haut et fort, se faire entendre. Rugir.
Le verdict tombe. « Atteinte à l’unité de l’Etat ». La prison comme nouvel horizon. À travers les fissures, les écailles de peinture du pénitencier d’El-Harrach, un murmure, un sifflement. L’heure arrive. Celle où les enfants du vent que vous êtes retrouveront le tourbillon. La vie, à laquelle on s’accroche, « aussi difficile soit-elle, toujours plus belle est-elle », peut-on lire quelque part, gravé sous la peau d’un détenu, prête à éclater
père sonne