Les syndicats marchent au pas

Il suffit que les marchands de babioles du centre-ville aillent se plaindre dans la presse le 17 décembre des manifestations pour que magiquement, non seulement la coordination n’appelle à aucune manifestation avant le 9 janvier mais aussi pour que le trajet des suivantes évite le centre ville et se contente de longer les grands boulevards. Le pire est atteint lors de la manifestation du 16 janvier qui part des trois-cités et se finit au parc de blossac.

Il n’y a rien d’étonnant à cela quand on réfléchit posément aux rôles de ces associations. Les principaux syndicats ne sont avant tout que des structures de co-gestion du système capitaliste. Parce que leur défense des travailleureuses en tant que travailleureses et non en tant qu’individu les empêche de critiquer radicalement le travail. On peut ainsi voir des syndicalistes demander le maintien d’une usine, aussi polluante soit-elle, aussi abrutissant que puisse y être la vie qu’on y mène, parce qu’elle fournit des sacro-saints emplois.

De plus, l’immense majorité des syndicats n’ont ainsi aucun problème à admettre des flics, des magistrats ou des matons. Comme par exemple la CGT pénitentiaire, qui sévit à la taule de vivonne. Les prétendues grèves des matons ne pénalisent jamais leur employeur (l’état) mais toujours les prisonnier.eres et leurs proches. Comment donc s’étonner que des organisations qui défendent nos bourreaux tentent ensuite de pacifier notre hostilité à leur encontre. Et ça c’est quand ielles ne décident pas de jouer d’eux-mêmes aux flics à travers les fameux services d’ordres.

Solidarité avec les rebelles de la forêt

Parce quee nous pensons que la solidarité doit s’affranchir des frontières, nous diffusons cet appel à la solidarité avec une lutte en Allemagne ainsi qu’une photo qui nous est parvenue par mail.

[squat.net]

Le 10 novembre a commencé l’expulsion de la forêt de Dannenröder (Allemagne), squattée depuis septembre 2019. La police a attaquée de nombreuses cabanes perchées dans les arbres. Ces cabane, situées sur le couloir de construction du tronçon d’autoroute A49, visent notamment à empêcher l’abattage des arbres et donc à empêcher la réalisation de l’autoroute.
À cause des interventions quotidiennes des flics, plusieurs personnes sont blessées, parfois gravement. D’autres ont été arrêtées et quelques unes ont étés jetées en prison.En envoyant des centaines de flics occuper la zone et procéder à l’expulsion, l’état (propriétaire de DEGES, entrepris e qui construit le tronçon) se met comme toujours au service de ceux qui recherchent à tout prix à faire du fric sur la vie.
Cette décision ne nous surprend pas et réaffirme notre volonté de lutter contre le capital et pour une écologie radicale, sans concessions !
Nous qui vivons en ville, exprimons notre solidarité la plus chaleureuse aux rebelles de la forêt, et n’oublions pas que si nos luttes prennent des formes différentes, elles se retrouvent dans des pratiques communes, celles des groupes auto-organisés, des barricades et des assemblées horizontales, contre l’oppression, l’exploitation, et pour la liberté !
Envoyez vos messages de soutien à solidaritynoborders@@@riseup.net, en précisant si les photos peuvent être publiées sur internet ou juste transmises aux ami.es.

Qui sème la misère récolte une volée de pierres, écolos, déters et révolutionnaires !

Ce n’est pas seulement en Allemagne que les forêts sont rasées pour laisser la place aux infrastructures du capitalisme ou transformées en usine à bois, mais partout dans le monde. Nous pensons notamment aux coupes rases dans la forêt de Scévolles, près de Loudun ou encore à la tentative infructueuse d’installation d’une usine à pellets à Bugeat. Nous n’oublions pas non plus les 13 zadistes condamnés récemment en appel dans la lutte contre le CGO à Strasbourg.

Cortège de fete

Depuis plusieurs semaines, on se retrouve chaque samedi en centre ville contre l’ordre policier et la société qui en a besoin. On se retrouve nombreux.ses et déter. Et ça fait plaisir! Ça fait plaisir de voir de moins en moins de gens qui filment et de plus en plus de personnes qui leur disent d’arrêter cette pratique qui nous met en danger. Plaisir de voir que certaines caméras ont été repeintes. Ça fait plaisir de voir autant de personnes qui ne se reconnaissent plus dans les promenades syndicales et préfèrent les manifs sauvages, largement plus vivantes. Les sauvages ne sont pas des moments folkloriques mais sont un moyen concret de perturber le dispositif policier. Les trajets convenus avec la préfecture permettent aux flics de se préparer aux mieux et donc de limiter notre action. La police peut dévier le trafic, stationner à des endroits clés ou nous bloquer l’accès à certaines rues.
Face à un dispositif policier poitevin très lourdement équipé par rapport à nous, notre force repose en partie sur notre imprévisibilité. Une sauvage qui reproduit semaine après semaine les mêmes parcours et tente vainement d’accéder à des endroits inaccessibles perd de de sa spontanéité et donc une partie de ce qui fait sa force : sa capacité à contourner le dispositif policier.
Un autre élément qui fait notre force, c’est la solidarité. Si nous courons, si nous nous dispersons, si nous nous scindons dès les premiers tirs de lacrymo, nous allons laisser des compas isolé.es derrière nous. C’est ces moments là que la police va utiliser pour arrêter des manifestant.es, ce qui à conduit à une GaV samedi 12 décembre. Ne pas courir mais marcher vite pour éviter des mouvements de panique, se regrouper et attendre pour permettre aux blessé.es de reprendre des forces, nous permettent d’être solidaire.

 

Soutien aux 7 de Toulouse

[…] Mardi 15 septembre, des personnes se sont baladé.e.s dans le quartier des Minimes (Mazade) à Toulouse et ont recouvert les murs d’affiches et de tags contre la police, la justice, le confinement imposé, l’Etat et le patriarcat. Suite à la dénonciation d’un voisin, les flics débarquent et arrêtent 7 personnes.
Trois jours plus tard, ils/elles sont condamné.e.s à deux mois de prison ferme pour « dégradations en réunion », « identité imaginaire », « refus de signalétique et de prélèvement ADN ». Suite à cette audience, une autre personne sera poursuivie pour « outrage à magistrat » et sera condamnée à trois mois de sursis. Ces condamnations, si elles sont rudes, n’ont rien d’étonnantes. La police et la justice n’aiment pas que l’on s’en prenne à eux et/ou que l’on déjoue ses tentatives d’identification. Bras armé de l’Etat, ils font comme d’hab leur sal taff d’enfermer, d’humilier, d’essayer de briser tout élan de révolte et de subversion.ferme bien sa gueule et subisse en silence. […]

Le 26 septembre 2020, à la MAF (Maison d’arrêt des femmes) de Seysses.

Salut le dehors,
On vient d’achever une semaine de flou, d’inquiétude et d’incertitude, par rapport à nos choix (avoir tenu les identités, nié les faits, accepté la compa, refusé l’adn et la signalétique…)
Mais aussi en partie grâce au précieux soutien de l’extérieur, nous tenions à réaffirmer ces choix qui ont été difficiles à prendre à 7 sans communications ni avocat.
Nous ne sommes pas là JUSTE pour des tags et des affiches.
On est là pour nos choix, pour nos idées, parce qu’on est anarchistes, parce qu’on a craché sur leurs gueules jusqu’au bout. Et même si le jugement a été dur, on a rien lâché! Ce n’est pas une injustice à nos yeux parce qu’on ne croît pas en la justice. Quelques soient nos actes, nous ne serons jamais innocentes, ni victimes!
C’est important pour nous de réaffirmer ça parce que c’est important pour nous et qu’en plus, pour la plupart des gens ici, nos actes paraissent absurdes, ce qui rajoute de l’isolement à l’enfermement. D’ailleurs, les juges, les flics et les matonnes le savent très bien, et n’ont de cesse de jouer sur ça.
On espère que cette lettre puisse nous redonner de la force et en redonner à toutes celles qui, peut-être, feraient des choix similaires. A y bien penser, si c’était à refaire, nous referions pareil :)
Encore une fois, contre les juges les flics et les maton-n-es, CRÈVE L’AUTORITÉ!!
Aujourd’hui, on écrit à 2 mais peut-être bientôt à 7! Big up à nos 5 compagnons, si loin et si proches!

Pour leur écrire :
https://nantes.indymedia.org/articles/51162

textes trouvés sur nantes.indymedia.org

Des médias dépendants

Suite à l’assassinat de Georges Floyd aux Etats-Unis et aux manifestations contre les violences policières appelés notamment par le comité Adama, cette question des violences policières refait son apparition dans les médias en France au mois de juin. Tout le monde en parle, et des expressions comme « violence systémique » et « racisme structurel » pour qualifier les keufs existent dans les médias.
Mais cela ne dure pas. Début juillet, Darmanin devient ministre de l’intérieur et reprend la défense aveugle des bleus, tout en parlant « d’ensauvagement », terme piqué à l’extrême droite, pour remettre en avant la fable de l’insécurité galopante. Et les journalistes suivent. Alors qu’en juin, des habitant·es racisé·es des quartiers populaires interviewés demandent justice, un mois plus tard d’autres demandent plus de police. L’ordre est rétabli.

Mais comment passe-t-on, en quelques jours, d’une situation médiatique à son contraire ? Rapide analyse et critique des médias en France.

Le secteur de la presse est dans les mains des plus riches et des plus puissants. Selon des chiffres de 2017 publié par bastamag1, huit milliardaires et deux millionnaires se partagent les principaux médias, qui représentent 90 % des quotidiens nationaux vendus chaque jour, 55 % des parts d’audience télé et 40 % de celles des radios. Parmi eux citons Bernard Arnault, à la tête du groupe de luxe LVMH, et patron des Echos et du Parisien, Patrick Drahi, principal actionnaire de SFR et à la tête de Libération, L’Express, BFM-TV, RMC, Martin Bouygues, PDG du groupe de construction et de télécomunication Bouygues, dont fait partie le groupe TF1. En plus, les principaux revenus de la presse proviennent de la publicité, et donc des grands groupes capitalistes.

Pour travailler dans ces rédactions, il ne faut donc pas fâcher les financeurs. Mieux même : il faut leur plaire. Et ça se ressent dans le choix des journalistes mis en avant, aussi appelé éditorialistes. Ce sont toujours les mêmes, qui passe d’un média à l’autre sans problème, grâce à leur docilité, leur idéologie mortifère, et leur défense des puissant·es. Deux exemples, pas avares pour défendre les puissants et dénoncer les plus faibles : Nicolas Demorand est notamment passé par Libération, Europe 1, RTL, France 5, Canal + et France inter. Natacha Polony est elle entre autres passée par France 2, Canal +, Europe 1, France inter et Marianne. Les autres journalistes doivent bien souvent garder leurs idées dans leur poche et s’adapter à la ligne éditoriale édictée.

Les puissant·es à la tête de ces médias les gèrent comme leurs autres entreprises : à coup de suppression d’emplois et de hausse de productivité. Cette industrialisation entraîne une uniformisation des sujets : tout le monde parle de la même chose, tout le monde interroge les mêmes personnes, tout le monde a les mêmes les mêmes angles et points de vue : réactionnaire et dominant. Et les personnes ne voulant pas s’adapter doivent partir, comme le montre ce qui s’est passé à Itélé (aujourd’hui CNews) en 2016, suite aux changements consécutif à rachat du groupe Canal+ par Bolloré : 100 journalistes sur 120 ont démissionné.

La concentration des médias aux mains d’une oligarchie, ainsi que la monopolisation de la parole par les éditorialistes, porte-voix de leur maître·sses, a pour conséquence une droitisation toujours plus poussée de la presse. A tel point que les élus du rassemblement national, constamment invités à s’exprimer par tous les médias, apparaissent presque comme les personnes les plus modérées sur les plateaux de CNews ou LCI.

En juin, à la sortie du confinement, les violences policières sont un sujet mondial. Les manifestations se multiplient partout aux Etats-Unis et un peu partout dans le monde, dont en France. Les journalistes sont obligés de s’emparer du sujet. Iels le font à leur manière, en faisant mine de s’interroger, et adoptent tou·tes le même angle : celui de la comparaison avec la situation étasunienne, pour en conclure qu’en France, ça n’a rien à voir. On a pu y voir une brèche, la suite nous a refroidi. Le terme ensauvagement s’installe au ministère de l’intérieur, qui ordonne une opération de police à Grenoble sur la base de vidéos extraites d’un clip de rap. Parce que l’insécurité n’augmente pas vraiment, il faut agir au nom du sentiment d’insécurité, véhiculé par les médias. La boucle est bouclée, le serpent se mord la queue.

Le champ médiatique est verrouillé. Il n’y a rien à attendre des grands médias, dont le seul but, en plus d’engranger les profits, est de justifier et faire perdurer le capitalisme et les autres systèmes de dominations.

1/ https://www.bastamag.net/Le-pouvoir-d-influence-delirant-des-dix-milliardaires-qui-possedent-la-presse (retour au texte)

Pensée anarchiste : J’aurais jeté cette bombe moi-même

Lucy Parsons (1851-1942) s’est battue toute sa vie pour la liberté, que ce soit par ses écrits dans The Alarm ou The Liberator, mais aussi en fondant l’Industrial Workers of the World (IWW), un des plus grand syndicat états-uniens de la fin du XIXe siècle. Dans ce texte de 1886, elle prend la défense des anarchistes de Chicago condamnés à mort suite à l’affaire de Haymarket Square. Parmis eux, son époux Albert Parsons.

Vous demandez-vous pourquoi il y a des anarchistes dans ce pays, dans cette grande terre de liberté, comme vous aimez l’appeler ? Allez donc à New York. […] Faites le compte des myriades d’affamés ; du nombre croissant des milliers de sans-logis ; comptez donc tous ceux qui travaillent plus dur que des esclaves et vivent de moins encore, avec moins de confort que les esclaves les plus démunis. […] Ils ne sont pas objets de charité, ils sont les victimes de l’injustice flagrante qui imprègne le système de gouvernement, et de l’économie politique qui prédomine de l’Atlantique au Pacifique.
[…]
Vous avez entendu parler d’un certain rassemblement d’Haymarket. Vous avez entendu parler d’une bombe. Vous avez entendu parler d’arrestations et d’arrestations suivantes par des inspecteurs.
[…] Les bombes de dynamite peuvent tuer, peuvent assassiner, comme le peuvent les mitrailleuses Gatling. Supposez que la bombe ait été lancée par un anarchiste. Le rassemblement d’Haymarket Square était un rassemblement pacifique. Supposez, lorsqu’un anarchiste a vu les policiers arriver sur place, avec le meurtre dans leurs yeux, déterminés à briser ce rassemblement, supposez qu’il ait lancé cette bombe ; il n’aurait enfreint aucune loi. Voilà ce que serait le verdict de vos enfants. Si j’avais été présente, si j’avais vu ces policiers assassins s’approcher, si j’avais entendu cet ordre insolent de dispersion, si j’avais entendu Fielden dire « Capitaine, c’est un rassemblement pacifique », si j’avais vu les libertés de mes concitoyens foulées aux pieds, j’aurais jeté cette bombe moi-même. … Je méprise le meurtre. Mais lorsqu’une balle de revolver d’un policier tue, il s’agit bien plus d’un meurtre que lorsque la mort résulte de l’explosion d’une bombe.
[…]
La découverte de la dynamite et son utilisation par des anarchistes est une répétition de l’histoire. Quand la poudre fut découverte, le système féodal était au faîte de sa puissance. Sa découverte et son usage engendrèrent les classes moyennes. Sa première détonation sonna le glas du système féodal. La bombe de Chicago a sonné la chute du système salarial du dix-neuvième siècle. Pourquoi ? Parce que je sais qu’à l’avenir plus aucune personne intelligente ne se soumettra au despotisme. Elle signifie la dispersion du pouvoir. Je ne dis à personne d’en user. Mais ce fut une réalisation de la science, non de l’anarchie, faite pour les masses. […]

Il fut démontré au procès que le rassemblement d’Haymarket n’était le résultat d’aucun complot, mais advint de la façon suivante. La veille du jour où les esclaves salariés de l’usine McCormick firent grève pour la journée de travail de huit heures, McCormick, de son luxueux bureau, d’un seul coup de crayon tenu par ses doigts oisifs et ornés de bagues, avait privé 4.000 hommes de leurs emplois. Certains se sont réunis et ont bloqué l’usine. … Les policiers furent envoyés et ils tuèrent six esclaves salariés. Et cela, vous ne le saviez pas. La presse capitaliste passa cela sous silence, mais elle fit grand bruit de la mort de quelques policiers. Alors ces fous d’anarchistes, c’est ainsi qu’ils furent appelés, pensèrent qu’un rassemblement devrait être tenu pour réfléchir sur le meurtre des six camarades et discuter du mouvement des huit heures. Le rassemblement se tint. Il était pacifique. Quand Bonfield ordonna à la police de charger ces pacifiques anarchistes, quand il hissa le drapeau américain, il aurait dû être flingué sur le champ.
[…]
Laissez les enfants des travailleurs placer des lauriers sur le front de ces héros modernes, parce qu’ils n’ont commis aucun crime. Brisez le double joug. Le pain c’est la liberté et la liberté c’est le pain.

17 : Sévice publique

Aux États-Unis, le meurtre de Georges Floyd par des policiers fin mai a lancé une grande vague d’actions contre le racisme et la violence policière. Cette révolte a su trouver des échos aussi en France, dans le cadre de la lutte contre les « violences policières ». Mais qu’es que c’est une « violence policière » ? Est-ce seulement quand les bourreaux en uniforme tuent ? Est-ce seulement quand la vermine assermentée frappe, blesse ou mutile ?

Ou est-ce que tout cela n’est-il que l’aboutissement logique et prévisible de toute une institution conçue pour dominer ? Si cela est-le cas, alors il est vain de penser que ce sont quelques caméras, quelques formations, quelques changement de tête qui suffiront à y mettre fin.

Aujourd’hui comme hier, la police est au service de la domination. Elle est à la fois le produit et l’outil au service d’un système raciste, capitaliste, patriarcal, LGBTophobe. C’est le même uniforme qui hier déportait les juifs et aujourd’hui enferme les migrants dans les CRA, rase les campements et les torture. C’est la même mentalité de brutes sadiques qui hier ratissait les rues d’Alger pour imposer dans le sang l’ordre colonial et qui aujourd’hui harcèle les habitant·es des quartiers populaires. Et de tout temps, c’est la même matraque au service des exploiteurs. Selon les chiffres du ministère de l’intérieur, qui ne prennent pas en compte l’usage des grenades lacrymogènes ou assourdissantes, l’usage des armes non létales a été multiplié par neuf entre 2009 et 2018. Ce ne sont pas les manifestations qui sont plus violentes mais la police.

Le système policier, judiciaire et carcéral n’est une menace que pour celleux que l’état veut garder sous contrôle, celleux dont les désirs sont dangereux pour la domination. C’est pour cela que les policiers violeurs du Quai d’Orsay, qui avaient été soutenu au moment de leur procès par leurs collègues, sont aujourd’hui libre(1) mais que des centaines de Gilets Jaunes révolté.es ont été enfermé.es dans les geôles de l’état.

La police dit lutter contre les agressions sexuelles et les violences conjugales, mais ce sont bien des flics qui régulièrement violent des prostituées(2) et qui frappent/Sviolent leurs compagnes sous la menace de leurs armes de service(3). Ce sont bien les flics à la cervelle pourrie par la culture du viol et le machisme qui participent à diffuser cette mentalité dans la société. Et c’est bien Gérard Darmanin, actuel ministre de l’intérieur, qui est accusé de deux viols.

La police dit nous protéger du vol, pourtant c’est bien elle qui vient intimider, gazer et matraquer celleux qui se font chaque jour voler leur force de travail par les exploiteurs. Ce sont les salariés des raffineries qui subissent la police, pas les propriétaires de TOTAL. Pourtant, c’est bien la fortune de ces derniers qui est bâti sur le vol et l’exploitation. C’était les esclaves que la police traquait dans les Antilles, pas les esclavagistes. Ces derniers ont même eu droit en 1848 à des indemnités financière pour « compenser les pertes économiques que la fin de l’esclavage entraînait pour eux »(4).

La guerre contre la drogue qui remplit les geôles, est surtout une excuse pour criminaliser la pauvreté et procéder à un harcèlement raciste. Ce n’est pas la dangerosité des produits qui est criminalisé mais les profils des consommateurices et vendeur·euses. C’est pour cela que ce sont les plantations de cannabis qui sont détruites, mais pas les vignobles de Bernard Arnault (Henessy) ni les usines de la famille Ricard.

Les délits et les crimes qu’elle utilise comme excuse pour justifier son existence sont les produits même du monde merdique qu’elle défend et étend. Si l’on veut mettre fin aux violences policières, il faut mettre fin à la police et au monde qui en a besoin. Le monde que nous portons dans nos cœurs, ce monde de liberté, ne peut pas exister tant que l’horizon sera bouché par les commissariats, les tribunaux et les prisons. Tout cela doit disparaître pour qu’enfin l’avenir s’ouvre réellement à nous.

1 : https://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/viol-au-36-les-deux-policiers-liberes-en-attendant-leur-proces-en-appel_2065958.html

2 : https://www.nouvelobs.com/societe/20070907.OBS3784/viol-de-prostituees-un-crs-accuse-sa-hierarchie.html

3 : Silence, on cogne de Sophie Boutboul, Alizé Bernard

4 : https://lejournal.cnrs.fr/articles/quelles-reparations-pour-lesclavage

Stratégie du choc

Durant les deux mois de confinement, les exploiteurs nous ont tous servis le même discours. Que tout cela c’était pour notre bien, notre santé. Ils ont ainsi justifié les patrouilles des brutes en uniformes et leurs pouvoirs de verbaliser, la vidéosurveillance et les drones.

Tout ces déguisements langagiers disparaissent rapidement dans les faits. Ainsi le 2 avril, la mairie de poitiers expulse un squat dans la rue des herbeaux. L’insalubrité est invoqué pour mettre des personnes à la rue.
Le 8 avril, c’est l’expulsion de la ZAD de la Dune, avec le soutien de 70 zélés citoyen·nes réunis en milice. Pas de confinement et de “distanciation sociale” pour les serviteurs de l’ordre et du pouvoir.
Au nom de la lutte contre l’épidémie et la protection des personnes, la police a tué au moins 11 personnes durant le confinement, selon le décompte de désarmons-les, et des milliers d’autres ont été blessés.

Les crises sont à chaque fois l’occasion d’une restructuration de la domination, de son amplification. L’occasion d’aller plus loin, de serrer encore plus le collier, d’accélérer les transformations en cours. Naomi Klein a théorisé cela en parlant de stratégie du choc. Travail, cours et procès en visioconférence, brigades sanitaires pour venir fliquer encore plus nos vies. Et surveillance accrus grâce aux mouchards électroniques, smartphones et autres objets connectés. Ils comptent sur la puissance du choc sur nos vies, sur notre apathie pour avancer sans opposition.
Mais à l’image de la quadrature du net, qui a remporté une victoire contre l’utilisation des drones de reconnaissance, nous sommes là, et nous continuons la lutte.

Expulsion de la ZAD de la Dune

Brétignolles sur mer. Vendée. Entre Saint-Gilles-Croix-de-Vie et les Sables d’Olonnes. Un port à « impact positif ». Une nouveauté, vanté par son maire Christophe Chabot.
La dune disparaît, la terre éventrée, une carrière d’eau douce rejetée dans l’eau salée. Sans oublier une faune et une flore saccagée. Un projet vieux de 17 ans va voir le jour dans cette commune.

Le « débroussaillage » – abatage de dizaines de cyprès centenaire – de la dune a commencé début octobre. Au même moment une manifestation d’opposant.e.s au port rassemble 2500 personnes et décision est prise d’occuper le terrain. Une ZAD née le 6 oct 2019. Des cabanes, un phare, des tours poussent sur le tracé du port. Des réquisitions populaires, des manifs, des tags, des chants, des débats, de la mixité choisie rythment nos journées.

En plein état d’urgence sanitaire, le 8 avr 2020, la ZAD de la Dune est expulsée à grand renfort de gendarmes, PSIG, hélicoptère et drones… La vingtaine de copaines présente sur place a été nassé.es dans les champs puis embarqués pour contrôles d’identité prolongés en GAV. Iels ont été dispatchés dans les commissariats du département. Certain.e.s sont sorti.e.s très tard dans des villes qu’iels ne connaissent pas. Relaché.es en pleine nuit, loin de tout.
Même soir, les services techniques de la ville aidés par des “bénévoles” (comprendre des Bretignollai.se.s) ont incendié.es les cabanes, laissant nos affaires personnelles à l’intérieur. Ravageant tout ce qui était sur place.
Zadette, la compagne truie, est décédée 24h après les expulsions

Puisque nous refusons la construction de ce port infâme et élitiste ainsi que tous les projets industriels, puisque nous refusons le coup d’état pandémique qui suivra la crise du coronavirus, puisque nous refusons le monde qu’ielles veulent nous imprimer à coups de matraques, notre détermination ne sera jamais entamée par quelques cabanes brûlées. Nous continuerons a nous battre partout et toujours contre leur capitalisme imbécile, fantasmatique et violent.
RDV le 29 juin au Waterstock du collectif des bassines !
Nous sommes la réalité d’un monde en perdition. Les mauvais jours finiront.