Quel chemin ?

A Sainte Soline en 2023, comme à Sivens en 2014 contre la contruction d’un barrage, l’état a montré qu’il était prêt à aller loin, à mutiler, à tuer (Rémi Fraisse), à mettre dans le coma (Mickaël et Serge), pour sauvegarder l’idée d’une agriculture irriguée, essentiellement au service de l’élevage intensif. Dénoncer la violence de l’état et de ses sbires, se réjouir des égratignures infligée à la face de l’ordre et soutenir le besoin, l’envie, la légitimité d’aller se fritter avec les keufs, ne doit pas empêcher d’avoir un regard critique sur comment on en arrive là. « Celui qui s’engage sur la route et prend un mauvais virage ne va pas là où il a l’intention d’aller mais là où la route le mène. » [E. Malatesta]
Ce qui questionne à Sainte Soline, et ce depuis le premier rassemblement en octobre 2022, c’est pourquoi avoir pris cette route ? Pour quels objectifs et par quel moyen elle a été tracée.
Sur la page des Soulèvement De La Terre, le but publique affiché du 25 mars est d’« impacter concrètement les projets de bassines et leur construction ». Comme en octobre, le chantier est vide, grillagé mais vachement mieux défendu. Au max il y a quelques pompes et canalisations à saboter. D’ailleurs, maintenant on dit : « désarmer » pour que ça passe mieux dans les médias, ça fait moins véner, tous le monde peut donc se l’approprier, mais en contre partie est-ce que ça ne dissocie pas le bon sabotage du mauvais sabotage ? Des sabotages de bassines, il y en a 13 de dénombrés à ce jour. Les seuls cas de répression connus liés à cela, c’est lors de manifs. Des arrestations ont eu lieu pour des sabotages en direct ou après les manifs suites aux recherches des keuf (analyse photos et vidéo, plaque immatriculation, relevé téléphonique…). Donc dans la situation actuelle, pourquoi aller chercher à « impacter » les projets de bassines sous l’œil des keufs et des caméras (des nid à merde qui ne font que donner des infos au flic au passage) ? Pourquoi rassembler des milliers de personnes à la même heure au même endroit pour cela ? Pourquoi choisir une bassine in-dégradable ? Stratégiquement ça ne tient pas la route, il se serait passé quoi s’il n’y avait pas eu de keuf ? On comprend vite que le but, c’est d’aller mettre un drapeau au fond d’un trou de cailloux pour dire : on a gagné ! Quel impact concret sur le projets de bassine de Sainte Soline ? Aucun. Gagner quoi ? La grande bataille médiatique, peut-être. Compter, tester, montrer le poids des partisan.es, peut être. Ça maîtrise la com’ aux SDLT, à la perfection, ça sature les réseaux d’info, les murs d’affiches, les portes paroles des SDLT et de Bassines Non Merci 79 sont de tous les plateaux et journaux. D’un côté ça permet de se rappeler qu’il n’y a pas que la réforme des retraites dans la vie et ça tant mieux. Mais de l’autre, ça joue sur un terrain glissant, celui d’utiliser les moyens des capitalistes et des collabo du pouvoirs tout en ayant un discours anti-système. A quel moment ça va faire des compromis pour continuer de rayonner ? Les SDLT ratissent large et brouillent les lignes politique avec des mots qui parlent à leurs partenaires politiques et citoyennistes (LFI, EELV, NUPES, CGT, Solidaires, YFC, NPA…) et un lexique communiste, pseudo-anarchiste qui font fantasmer les plus radicaux. Faut plaire à tous le monde, pour composer et se rallier sous le même drapeau pour dire « Nous sommes, toutes et tous ensemble, les Soulèvements de la Terre.». Mais ce qui questionne le plus c’est : « On ne dissout pas un mouvement »… ha bon, c’est pas une organisation avec des buts de lutte précis. Si c’est un mouvement c’est quoi l’idéologie, et là est-ce qu’on pourrait parler concrètement d’idée alors. Mais ça ce n’est pas possible, jamais, selon les organisateurices il n’y a pas d’idéologie derrière les SDLT. Non non, l’appellisme1 n’existe pas, n’en parlons plus. Comment peut-on débattre ou critiquer quelque chose qui dissimule autant ses buts et ses visions politiques ?
Et il y a de quoi être méfiant.e ou en tout cas à minima se questionner sur les intentions quand on sait que certaines têtes connues des SDLT (et non pas toutes les petites mains recrutées pour faire tourner l’événement) sont en effet les même qui ont orchestré des manipulations sur l’ex-zad de NDDL. On ne change pas une équipe qui gagne. Ce sont donc « Celleux là qui ont signé avec la préfecture de Loire-Atlantique pendant que d’autres se frittaient contre les flics sur les sentiers, les barricades et dans les champs pour que cette zone reste hors emprise d’état. Celleux-là qui poursuivaient une propagande sur zad nadir en avril 2018 appelant à venir défendre la zad… tout en occultant toute information sur les tractations en cours avec la préfecture dans le but de s’accaparer les terres squattées. Résultat : des gen-tes qui déboulent, s’exposent aux armes des flics, subissent arrestations, mutilations et autres délices propres aux affrontements avec les terroristes d’état. Celleux là qui démontaient les barricades de leurs voisin-es, à leur insu, mettant en danger les occupant-es des lieux concernés, et arguant que «les barricades attirent les flics» sic! Celleux là qui tout en appelant à faire des dons pour l’achat des terres de la zone pour en faire des terres communes n’ont eu de cesse de privatiser des espaces cultivés […] «terres communes» qui n’ont de commun que le nom. »2. Celleux là qui parlent encore de LA zad, comme d’un lieu de lutte encore vivant, alors qu’iels sont rentré.es dans une agriculture légale et marchande, qu’il s’y développe des activités socialo-commerciales (comme une colo pour 500 balles sponsorisées par la CAF), en faite ça lutte juste pour se faire une place au soleil. Alors quand on voit que ça maîtrise bien la stratégie pour ne pas se mouiller, on se demande si iels étaient en première ligne face aux keuf ou bien au chaud à gérer leurs troupes ? Quand on voit comme ça maîtrise les magouilles politiciennes, on se demande quels sont les enjeux cachés ? Avoir assez de pouvoir pour peser dans le game politicien, se faire élire (ou tenter comme le porte parole de BNM 79). Quand on voit le grand écart entre le discours vénèr et la réalité du monde qu’iels créent, on se demande à quoi iels rêvent ?
En tout cas pas aux luttes féministes apparemment quand on lit « la lutte contre les violences sexistes sur de tel évènement étaient quasiment au niveau de l’impensé dans notre organisation. ». Ça résume bien qu’il y a des priorités, déso pour les personnes sexisées. D’ailleurs il est rageant de voir que toutes les questions de soins et de solidarités (médic, psy, anti-sexisme, validisme, gestion des gosses) sont portés majoritairement, encore et toujours, par des personnes sexisées. Que les grands et beaux discours et la manœuvre générale sont l’apanage des mecs. Chez leurs acolytes de BNM 79, c’est pas mieux, pas de souci pour les mains au cul en soirée, la réponse est « faut se renforcer et se faire une bulle ». Bon courage. Pas de place pour l’anarchisme non plus car « anarchiste » devient une insulte. Bref, à fouiller dans le marais on en ressort que de la vase.

Les SDLT sont en train de devenir LA référence en matière de lutte environnementale. Les têtes pensantes « ne peuvent ignorer que, si iels organisent un mouvement de masse fort bien médiatisé, le gouvernement prévoit en parallèle un dispositif répressif à la hauteur de la mobilisation qu’il craint….donc ils mettent le paquet, comme ils nous ont mis le paquet à NDDL pour les expulsions en 2018 ou, graves blessures et mutilations ont ponctué nos journées pendant plusieurs semaines… »3. Faire de la prévention pour partir en manif et éviter de trop prendre chère ne suffit pas à éviter le carnage, lutter c’est aussi prendre soin et penser en amont aux gens. Savoir ce qui est prévu quelques petites heures ou minutes avant, pour pas mal de monde, ne suffit pas à faire des choix, lutter c’est aussi donner la liberté d’agir et de penser et ne pas prendre les gens pour des pions. La menace de dissolution et les images accablantes de Saintes Soline leurs on permis de recueillir un important soutient de personnalités et à l’international. On parle d’accaparement des terres, mais peut-on parler d’accaparement des luttes ? On voit qu’avec Saintes Solines pas mal de personnes répondent présentes et sont enthousiasmées à l’idée de trouver un chemin vers les luttes, notamment quand elles sont guidées. Est-ce qu’il y aura encore la possibilité d’imaginer d’autres forme de lutte, d’autres chemins à tracer et de donner à chacun.e la possibilité de tracer le sien.

 

1 / Terme utilisé pour désigner un ensemble flou d’autoritaires post-situationnistes dont les références idéologiques assez sont la revue Tiqqun (1999-2001), l’Appel (2003) et les ouvrages du Comité invisible. Et qui évidemment ne s’auto-désigne jamais clairement, préférant souvent se dire « autonome ». On conseillera notamment L’appelisme vu comme ensemble de pratiques contre lesquelles il faut s’organiser.

2 – 3 / tiré de la brochure Lutter et/ou se faire manipuler au nom d’une lutte ?
Soulèvements de la terre versus état, même combat ! trouvable sur nantes.indymedia.org

…/ Des bouts de phrases et infos proviennent également des textes : Crapules & Assassins (dans la prairie, 25 mars 23) et [06/03/2023] Jouer à la guerre, jouer au pion parus sur nantes.indymedia.org

Nous sommes tous les camarades du S

A l’heure où nous écrivons ces lignes, notre camarade Serge se trouve dans le coma depuis 15 jours et son pronostic vital est toujours engagé. Nous tenons à remercier chaleureusement tous les camarades dont l’intervention rapide a permis de le maintenir en vie et celles et ceux qui le soignent au meilleur de leurs moyens aujourd’hui. Nous remercions également toutes les personnes qui, d’une manière ou d’une autre, ont fait part de leur solidarité à destination des blessés et des enfermés du mouvement.

Nous assistons, de loin, aux différentes tentatives de récupération par des politicards pour faire leur beurre sur la situation de Serge. Ils se dépouillent pour faire de nos luttes un tremplin afin de renforcer leur position dans le jeu politique. Et pour ça, ils veulent qu’on se tienne sage. Pourtant, ils savent pertinemment que l’État et les bourgeois, dont ils font partie, sont déterminés à ne rien lâcher.

Cette situation n’est pas nouvelle. Elle est mondiale, de la France à la Chine, de la Colombie à l’Iran. Partout, l’espoir des miettes s’estompe. Nos conditions de vie se dégradent aussi vite qu’ils s’enrichissent et partout où on se soulève, nous ne rencontrons plus que la répression et la violence de l’État comme réponse. Dire que le capitalisme n’a d’horizon que la mort, la guerre, la destruction, c’est prendre acte que la solution pour en finir se trouve du côté des luttes contre notre exploitation, des débordements, de nous.

Après des semaines de lutte en France, les directions syndicales et politiques peinent à défendre leur stratégie de maintien de l’ordre face aux millions de prolétaires qui ont donné de leur temps, de leur corps voire de leur vie pour gagner. Nous refusons leur défaite programmée et pour ça, à plein d’endroits, des formes d’organisations ont émergé pour nous permettre de prendre l’initiative et de renforcer la lutte, par les assemblées, par les occupations, par les manifs, par les grèves, par les blocages, par les sabotages. L’essentiel pour nous, c’est de construire l’unité à partir de celles et ceux qui refusent la division de la lutte et qui font aujourd’hui face à l’État. Ce qu’ils ont fait à Serge, ce qu’ils ont fait à tous les blessés et les enfermés, il n’y a pas moyen que ça passe.

Dans cette perspective, nous appelons à poursuivre les actions pour renforcer le mouvement et à les dédicacer à tous les blessés et les enfermés d’ici et d’ailleurs. De nombreuses banderoles ont fleuri dans les cortèges et sur les murs. Des métros portent le nom des blessés. Des chansons sortent. Des occupations et des sabotages se multiplient. Continuons.

Nous demandons également à toutes celles et ceux qui en France et autour du monde se reconnaîtront dans cet appel à faire de la semaine du 1er mai une semaine intensive d’actions contre l’État et le capital : au travail, dans les cortèges, sur les ronds-points, en dédicace à tous nos camarades blessés, tués et enfermés, d’ici et d’ailleurs, d’hier et d’aujourd’hui, qui ne peuvent pas y participer. Non pas dans un sens symbolique ou mémoriel mais bien dans l’objectif de lancer, relancer ou continuer les luttes auxquelles nous participons. Parce que ça aurait pu être n’importe lequel d’entre nous qui luttons, NOUS SOMMES TOUS LES CAMARADES DU S !

Vive la révolution !

PS : Nous relayons sur le blog lescamaradesdus.noblogs.org et les différents réseaux, l’ensemble des initiatives en dédicace aux blessés et enfermés qui pullulent un peu partout. Pour qu’on relaie les initiatives locales, envoyez les svp à s.informations@proton.me. Si des assemblées/groupes pensent mettre en place des actions fraîches pour la semaine d’action et après, faîtes le nous savoir.

Les camarades du S

solidarité

Repris de la première lettre de prison et d’une affiche en solidarité disponible sur sansnom.noblogs.org

Un compagnon anarchiste, Ivan, a été arrêté en région parisienne le 11 juin 2022 par des flics de la Sous-Direction Anti-Terroriste de la Direction centrale de la police judiciaire. Il est actuellement inculpé pour six incendies de véhicules qui ont eu lieu à Paris et Montreuil entre janvier et juin, souvent revendiqué en solidarité avec des anarchistes en prison. Les flics ont mis en place des filatures, installé une caméra dans l’entrée de son immeuble, intercepté son courrier pour lui et une autre personne (non inculpée).

Vous pouvez lui écrire en taule à : Ivan Alocco
n°46355 MA de Villepinte
Avenue Vauban
93420 Villepinte

Repris d’un tract plus détaillé expliquant la situation disponible sur indymédia.lille

En avril 2020, Boris, un compagnon anarchiste a incendié sur le Mont Poupet (Jura) les antennes-relais des quatre opérateurs de téléphonie mobile, ainsi que celles des flics et des gendarmes. Il a été incarcéré en septembre 2020 à la prison de Nancy, puis condamné en avril 2021 à quatre ans de prison dont deux fermes. Dans une lettre publique écrite depuis la taule, il a défendu haut et fort son acte par sa volonté de s’opposer à travers l’action directe à la numérisation croissante de nos vies, avec tout le contrôle, les ravages environnementaux et sociaux qu’elle implique. En août 2021, il a été grièvement blessé dans un incendie de cellule, et se trouve depuis aux mains du pouvoir médical.
Alternant entre le coma artificiel et la semi-conscience pendant quelques mois, Boris n’a pas pu faire ses choix. Les médecins n’ont pas manqué de se tromper sur les diagnostics, mais toujours avec une assurance sans faille. Récemment Boris a été transféré dans un service qui ne correspond ni à sa situation ni à ses besoins. Profitant de sa tétraplégie actuelle, et malgré le fait qu’il est en état de parler, lucide et combatif, les médecins ont décidé de ne pas le réanimer si une nouvelle infection grave survenait. Ce n’est alors qu’en protestant et en faisant écrire des lettres qu’ils ont dû prendre en compte sa volonté de survivre et reprendre un minimum de soins actifs.
Mais cela est évidemment devenu peu à peu inacceptable pour le pouvoir hospitalier. C’est ainsi que tout un ensemble d’autoritaire ont décidé de le punir. Suite à un signalement d’une médecin et d’une assistante sociale, le parquet de besançon (le même chargé de l’affaire des antennes brûlées) et une juge ont décidé de mettre Boris sous tutelle renforcée. C’est la section département une association d’origine vichyiste, l’UDAF qui aura désormais la main sur l’ensemble de son courrier, ses comptes et ses ressources futures.
L’exploitation et la mise au pas des personnes considérées comme « fragiles » ou « anormales » est un business subventionné et un rouage bien ancré, que font tourner toute une clique de détenteurs d’autorité et de bonnes intentions paternalistes. C’est aussi contre la dépossession à l’œuvre de toutes et tous qu’il s’agit de lutter,
Solidarité active avec Boris, de la manière que chacun chacune trouvera la plus adéquate…

Étude de cas : Animal1st

Réalisé par le Collectif Anti-Rep de Poitiers et Environ (lacarpe.noblogs.org)

Le 28 janvier 2022 se déroulait le procès de neuf militant·es antispécistes de l’association Animal 1st, perquisitionné·es en même temps en juin 2021. Ielles étaient accusé·es de_: tags sur des exploitations agricoles entre 2019 et 2020, de sabotages de miradors de chasse et d’avoir évité à sept agneaux de finir en repas.
L’affaire est le produit de deux ans d’enquête par la cellule Déméter de la gendarmerie. Une cellule crée dans le but explicite de défendre l’élevage, la chasse, les pesticides et la monoculture. L’alliance concrète de la FNSEA et de l’état.
Ce que nous proposons ici, c’est de partir des techniques utilisées par la police et de partager les connaissances permettant de se protéger. Nous nous basons sur une synthèse, sûrement incomplète, des informations sorties dans la presse.

Bornage des téléphones :

Visiblement la gendarmerie a déployé les grands moyens puisqu’elle a analysé les bornages télé-*phoniques sur les lieux des tags. Vu que les cibles sont des exploitations agricoles, il ne devait pas y avoir grand monde, facilitant d’autant le recours à cette technique.
Pour éviter ce genre de désagrément, lorsque l’on part en action on laisse son téléphone/smartphone chez soi ou l’on utilise un téléphone jetable avec une carte SIM anonyme dont on se débarrasse après l’action.

Identification de l’ordinateur :

Les gendarmes ont été aussi capables de montrer que les photos des tags avaient été diffusées depuis les ordinateurs de certain·es accusé·es. On ne sait pas si cela s’est fait à partir de l’adresse IP (chiffre unique correspondant à chaque accès internet), l’adresse MAC (chiffre unique correspondant à chaque ordinateur/tablette/*smartphone), les métadonnées des fichiers ou autres.
Pour ce protéger de cela on peut utiliser le système d’exploitation Tails. Grâce à l’utilisation du réseau TOR, notre adresse IP demeure inconnu des sites sur lesquels on se connecte. Tails modifie aussi notre adresse MAC afin de nous rendre anonyme. De plus Tails permet facilement et rapidement de supprimer les métadonnées de documents : photos, vidéos, document texte, pdf…
De plus, utiliser un ordinateur sous Linux en chiffrant *le contenu du disque dur empêche la police d’accéder aux informations qu’il contient.

Preuves matériels :
Lors de la perquisition à leurs domiciles, des carnets contenant des cibles potentielles et slogans tagués sur les élevages ont été retrouvés.
Il est important de se débarrasser des preuves matérielles qui nous lient à des actes répréhensibles. Attention aux doubles « fantôme », imprimés sur les surfaces où vous avez écrit, qu’il s’agisse d’un bureau en bois ou de blocs de papier.
Il aurait été aussi possible de garder ces informations dans un document numérique chiffré. Par exemple dans la section « persistante » d’une clé Tails. Que l’on peut supprimer définitivement en utilisant l’option « écraser » dans tails.
Les flics ont aussi réalisé des moulages des empreintes de bottes et des analyses des peintures des tags mais on ne sait pas si ils en ont fait quelque chose.

Protocole garde à vue :

Face aux juges, les accusé·es n’ont reconnu leur participation à aucun des faits tout en défendant la justesse des actions dont ielles étaient accusées. De plus ielles ont visiblement gardé·es le silence en garde à vue. C’est une ligne de défense efficace que nous vous conseillons de suivre.

Surveillance :
Les antispécistes ont été l’objet d’une surveillance policière particulière_: filatures, épluchages de relevé téléphoniques, des comptes bancaires et des aides sociales. Il est important de développer une véritable culture de la sécurité, de privilégier les échanges anonymes ou à l’oral et d’utiliser de l’argent liquide pour les achats de matériel.

Conclusion
L’état a déployé les grands moyens pour condamner ces personnes et chercher ainsi à affaiblir un mouvement antispéciste qui prend de plus en plus d’ampleur. Mais malgré les moyens déployés par la répression, la mise en place de certaines pratiques de sécurité auraient compliquée voir rendu impossible la tâche de la répression. N’oublions pas que le temps que les flics passent sur une affaire, c’est autant de temps qu’ils ne passent pas sur d’autres.

« Il pleut des lames sur les bassines »

Deux bassines ont été sabotées (découpage de la bâche d’étanchéité) en ce début mars. Simon Baille-Barrelle et Luc Tomowiak, propriétaires d’une des bassines ciblées (située au lieu-dit Les Bouilleaux, à Nouaillé-Maupertuis), devront sortir 25 000 € pour continuer à accaparer l’eau. L’autre bassine appartient à l’entreprise Pampr’oeuf (Pamproux) dirigée par Stéphane Nérault, une véritable usine à œufs (l’entreprise produit 1 milliard d’œufs par an et détient 20_% du marché des œufs à coquille français). Les poules passent leurs existences dans des cages exiguës au sol grillagé, sans jamais voir la lumière du jour et au milieu des cadavres de leurs congénères. Comme dit dans le numéro précédent_:
« Si les bassines sont tant défendues, c’est parce qu’elles sont un des maillons clés de l’agriculture industrielle et de l’élevage. Derrière les grands céréaliers se trouvent les éleveurs qui utilisent le maïs fourrage, les laiteries et abattoirs qui transforment les cadavres et les sécrétions issus des stabulation… Et les banques qui fournissent les liquidités, huilant ainsi tout les rouages.
Une chaîne qui va des bassines de Mauzé-sur-le-Mignon à l’entreprise Bonnilait à Chasseneuil du Poitou en passant par le Crédit Agricole et Groupama. Ces projets de bassines se font grâce à tout un système, cela doit être prise en compte dans les réflexions comme dans les pratiques. »

De plus comme le rappelle le communiqué d’action du Comité exécutif de la direction régionale de protection de l’eau (DRPE), les bassines sont financées à 70_% par l’état.
Un état visiblement très fâché que les bassines se fassent attaquer, puisque c’est devant un lieu de réunion du collectif « Bassines non merci ! » qu’à été trouvé une caméra militaire reliée à un routeur Pepwave et des batteries en lithium Accuwatt. Le tout sous un filet de camouflage.
Visiblement l’état est très curieux de savoir ce qui se trame dans ces réunions, et il ne serait pas étonnant que d’autres dispositifs de surveillance (écoutes, micros, filatures…) ciblent les opposant·es à l’agro-industrie. N’est pas précisément pour cela que l’état à mis en place la cellule de gendarmerie Demeter ?

P.S. :
Les deux communiqués de la DRPE :
AVIS DE DÉCISION – Comité exécutif de la direction régionale de protection de l’eau (DRPE)
IL PLEUT DES LAMES SUR LES BASSINES – Rapport d’exécution reçu le 2 mars 2022 à la DRPE

Voyeurisme d’état

Depuis le dimanche 27 février, Libre Flot, enfermé à l’isolement depuis le 8 décembre 2020 est en grève de la faim afin d’obtenir sa remise en liberté. Si Libre Flot subit cette torture blanche qu’est l’isolement carcéral, c’est parce que les petites mains de la DGSI ont tissé un filet pour les piéger, lui et 6 autres compas, à partir d’éléments volés de leurs vies. Son engagement aux côtés des combattant·es du Rojava contre l’état islamique devient une excuse pour l’enfermer. Comme l’utilisation d’applications chiffrées, la possession de deux fusils de chasse, des parties d’airsofts entre connaissances ou le fait de s’amuser avec des pétards à la campagne. Mais les fins brodeurs de la DGSI n’ont pas encore fait fuité si les inculpé·es utilisent des jerrycans d’essence pour alimenter leur tondeuse à gazon, préfèrent les films avec des explosions aux discours de macron.
De nombreux éléments disparates d’une vie qui, grâce aux talents de romanciers des barbouzes et des journaflics, prennent un sens nouveau et deviennent matières à procédures judiciaires. Des éléments obtenus grâce à un dispositif d’espionnage conséquent_: filatures, installation de micros jusque dans les chambres, écoutes téléphoniques…
En l’absence de tout projet d’action concret, ce qui est principalement reproché à Libre Flot, c’est sa détestation de la police et son refus de continuer à subir sans réagir la domination policière mais aussi son désir d’une société débarrassée de toute domination. Plus qu’une personne, c’est le mouvement anarchiste que l’état cible.
Car les inculpé·es du 8 décembre ne sont pas les seules personnes ciblées par la répression et la surveillance. Au cours du seul mois de mars, le gouvernement lançait une procédure de dissolution à l’encontre du Groupe Antifasciste Lyon et Environs (GALE) pour avoir appelé à des manifestations non-déclarées, relayés un appel à action contre les empoisonneurs de Bayer-Monsanto et avoir relayé des slogans anti-police. Quelques mois avant, c’était le site d’information Nantes Révoltée qui était menacé de dissolution par le gouvernement. Le 29 mars 2022, un micro de flic est retrouvé dans la photocopieuse de la bibliothèque anarchiste Libertad à Paris.
Ces affaires ne sont pas en soi des surprises. Depuis que les mouvements anarchistes existent, les états essayent de les briser par tous les moyens.
Au-delà de la volonté d’écraser celleux qui résistent au totalitarisme de l’état, du capital et du patriarcat, il s’agit d’empêcher d’imaginer un monde débarrassé de ces nuisances que l’on ne cesse de nous présenter comme nécessaire ou inévitable_: de la police à la famille, du travail à l’armée, de la prison aux frontières, des violences sexuelles au nationalisme.
Continuons d’agir pour que nos insatiables rêves de liberté deviennent nos réalités. Par les mots et par les gestes, faisons vivre l’anarchie. Trouvons des moyens de continuer à tisser nos complicités loin d’appareils électroniques qui peuvent à tout moment devenir des mouchards de l’état.

Bonne année !

La nuit qui marque la fin d’une année et le début d’une autre donne lieu à un déluge de messages de vœux. C’est un vœu un peu particulier qui a été adressé cette nuit-là aux vermines en uniforme dans le quartier de Saint-Eloi. En effet, c’est sous la forme d’un tir de mortier visant une voiture de flics que les souhaits ont été transmis. Bien évidemment, nous souhaitons à l’interpellé force, courage et liberté. Quand aux flics, on leur souhaite tout plein de choses mais certainement pas la santé.
Ce sont les flics qui font que les frontières existent et qu’on en meurent. Ce sont les flics qui font que des personnes dorment à la rue quand tant de maisons sont vides. Ce sont les flics qui hier déportaient les juifs et noyaient les algériens qui aujourd’hui tabassent et violent dans les centres de rétention administrative (CRA). Ce sont les flics qui mutilent et tuent pour que se construisent aéroports, barrages, centrales nucléaires, autoroutes, mines…
Ils sont aujourd’hui les gardiens zélés de l’ordre démocratique bourgeois et sauront demain, sans même retourner leurs uniformes, devenir les défenseurs du fascisme. Parce que la pièce dont ils sont les deux mêmes faces est l’alliage du capitalisme, du racisme, du colonialisme et du patriarcat.

Solidarité avec Boris

Un compagnon, Boris, incarcéré à la taule de Nancy-Maxéville depuis septembre 2020 pour l’incendie de deux antennes-relais dans le Jura pendant le confinement, est actuellement plongé en coma artificiel au service des grands brûlés de l’hôpital de Metz. Le feu aurait pris vers 6h30 dans la cellule samedi 7 août. La seule certitude est que la prison est un système de torture institutionnalisée, et que l’État –de la police à la justice jusqu’à la prison–, est directement responsable de cette situation. Que la tristesse se transforme en rage contre toute autorité….

Un braquage

5 ans de prison pour 1 573 € braqué à un bureau de tabac. 1 825 jours de taule pour un fond de caisse et quelques cartouches de clopes. 1 825 jours enfermé 22h sur 24 dans une cellule insalubre, à supporter les matons sadiques, isolés de ces proches. 1 825 jours de torture pour à peine un mois de smic brut (1 554,58 €).
Pendant que juges et procureurs distribuent les années de prison, les marchands de poison continuent leurs sinistre business. Avec près de 1 000 000 000 € de profit par an en france, les cigarettiers se remplissent largement les poches. Et les 75 000 morts par an liée au tabagisme, les corps détruits et le temps passé à les soigner font de leurs gains un braquage largement plus sanglants.
Mais ce braquage là est autorisé, parce qu’il se fait sur le dos des exploité.es, parce qu’il enrichit les puissants. Parce que l’alliance entre le capital et l’état se fait sur notre dos.

Ressources contre la taule

La prison c’est pas un truc abstrait, qui n’existe que pour les autres. Tu as sûrement autour de toi une personne passée par là, 1 personne sur 1000 est actuellement enfermée en taule. Alors voilà quelques ressources pour tenter d’être moins démuni·e face à cela.

Comprendre de quoi on cause :

– détenu·e : personne incarcérée après avoir été jugée

– prévenu·e : personne en attente de son jugement

– AP : administration pénitentiaire

– centre de détention (CD) et centrales : établissement pour peines supérieures à 2 ans

– Maison d’Arrêt des Femmes / Hommes (MAF, MAH) : lieu d’enfermement des prévenu·es ou pour des peines (ou son reliquat) inférieures à 2 ans

– Quartier d’isolement (QI) : Cellules où les détenu·es sont isolé·es par mesure de « précaution » ou de « sécurité », ou à la demande des détenu·es. Ca veut dire pas de contact avec d’autres, pas d’activités.

– Quartier disciplinaire (QD) : Cellules de punition, « mitard », la personne n’a plus le droit à ses affaires perso, pas de promenade (ou si, dans une cage)

– Mandats : argent reçu de l’extérieur, composant le pécule – Cantine : Système de vente ou location aux détenu·es par l’AP (alimentation, produits d’hygiène, papeterie, télé…), bien plus chère que dehors

Aider une personne :

La prison est régie par tout un tas de réglementations sur ce qui entre et sort : les visites, le linge, les livres, les colis, l’argent… Les premiers jours sont souvent difficiles et il peut y avoir pas mal de choses à mettre en place rapidement pour soutenir la personne dedans.

– le guide à l’usage des proches des personnes incarcérées [date de 2013/des infos pas forcément à jour, mais hyper utile quand même] en PDF sur le site : permisdevisite.noblogs.org

– le site ban public : http://prison.eu.org

Pour les questions d’horaires de Vivonne, c’est recensé par le collectif AIRE [tendance charité-catho] : airepoitiersvivonne.fr

Des infos sur ce qui s’y passe : Pour avoir des témoignages, connaître les luttes, faire sortir la parole :

– L’Envolée : site, émission de radio et journal (gratuit dedans pour les prisonier·es et que tu peux aussi retrouver au Local du Placard) : lenvolee.net

– Sur les luttes liées aux CRA, taule pour sans papier·e : abaslescra.noblogs.org

Correspondre / Passer des messages :

La prison c’est fait pour briser les gens et les liens, écrire peut être un premier pas pour enrayer les rouages de l’isolement. Ça peut être à une personne que tu connais ou à un·e inconnu·e, pour ne pas rompre un lien, pour tenter d’en créer un, pour témoigner une solidarité… Tu trouvera tout plein de conseils dans la nouvelle brochure de l’Anarchiste Black Cross :

Guide pour écrire aux personnes détenues [sur : parisabc.noblogs.org ou lasinse.noblogs.org]

Pour faire passer des messages radio à la taule de Vivonne, il y a tous les jeudi soir 19h-20h, l’émission CRI diffusée en direct sur R.C.F. Poitou [attention radio catho ! Protégez vos cerveaux]. Depuis dedans sur la radio 94 .7 / canal 799 de la télé. Tu peux appeler le jeudi soir au 05 49 60 63 63 ou laisser un message écrit : cri.frequencepierrelevee@gmail.com

Le flouse ne coule pas à flot

En prison le moindre « confort », tentative d’amélioration du quotidien coûte cher. Le travail, c’est double peine, tu taf pour tes bourreaux et pour des clopinettes. Les inégalités ne s’arrêtent pas aux portes des taules ! Alors il existe des réseaux de soutien financier pour tenter d’enrayer ça.

– caisses anti-rep locales

– caisse de solidarité aux inculpé.es de la guerre sociale : kaliméro [kalimero@riseup.net]