Étude de cas : Animal1st

Réalisé par le Collectif Anti-Rep de Poitiers et Environ (lacarpe.noblogs.org)

Le 28 janvier 2022 se déroulait le procès de neuf militant·es antispécistes de l’association Animal 1st, perquisitionné·es en même temps en juin 2021. Ielles étaient accusé·es de_: tags sur des exploitations agricoles entre 2019 et 2020, de sabotages de miradors de chasse et d’avoir évité à sept agneaux de finir en repas.
L’affaire est le produit de deux ans d’enquête par la cellule Déméter de la gendarmerie. Une cellule crée dans le but explicite de défendre l’élevage, la chasse, les pesticides et la monoculture. L’alliance concrète de la FNSEA et de l’état.
Ce que nous proposons ici, c’est de partir des techniques utilisées par la police et de partager les connaissances permettant de se protéger. Nous nous basons sur une synthèse, sûrement incomplète, des informations sorties dans la presse.

Bornage des téléphones :

Visiblement la gendarmerie a déployé les grands moyens puisqu’elle a analysé les bornages télé-*phoniques sur les lieux des tags. Vu que les cibles sont des exploitations agricoles, il ne devait pas y avoir grand monde, facilitant d’autant le recours à cette technique.
Pour éviter ce genre de désagrément, lorsque l’on part en action on laisse son téléphone/smartphone chez soi ou l’on utilise un téléphone jetable avec une carte SIM anonyme dont on se débarrasse après l’action.

Identification de l’ordinateur :

Les gendarmes ont été aussi capables de montrer que les photos des tags avaient été diffusées depuis les ordinateurs de certain·es accusé·es. On ne sait pas si cela s’est fait à partir de l’adresse IP (chiffre unique correspondant à chaque accès internet), l’adresse MAC (chiffre unique correspondant à chaque ordinateur/tablette/*smartphone), les métadonnées des fichiers ou autres.
Pour ce protéger de cela on peut utiliser le système d’exploitation Tails. Grâce à l’utilisation du réseau TOR, notre adresse IP demeure inconnu des sites sur lesquels on se connecte. Tails modifie aussi notre adresse MAC afin de nous rendre anonyme. De plus Tails permet facilement et rapidement de supprimer les métadonnées de documents : photos, vidéos, document texte, pdf…
De plus, utiliser un ordinateur sous Linux en chiffrant *le contenu du disque dur empêche la police d’accéder aux informations qu’il contient.

Preuves matériels :
Lors de la perquisition à leurs domiciles, des carnets contenant des cibles potentielles et slogans tagués sur les élevages ont été retrouvés.
Il est important de se débarrasser des preuves matérielles qui nous lient à des actes répréhensibles. Attention aux doubles « fantôme », imprimés sur les surfaces où vous avez écrit, qu’il s’agisse d’un bureau en bois ou de blocs de papier.
Il aurait été aussi possible de garder ces informations dans un document numérique chiffré. Par exemple dans la section « persistante » d’une clé Tails. Que l’on peut supprimer définitivement en utilisant l’option « écraser » dans tails.
Les flics ont aussi réalisé des moulages des empreintes de bottes et des analyses des peintures des tags mais on ne sait pas si ils en ont fait quelque chose.

Protocole garde à vue :

Face aux juges, les accusé·es n’ont reconnu leur participation à aucun des faits tout en défendant la justesse des actions dont ielles étaient accusées. De plus ielles ont visiblement gardé·es le silence en garde à vue. C’est une ligne de défense efficace que nous vous conseillons de suivre.

Surveillance :
Les antispécistes ont été l’objet d’une surveillance policière particulière_: filatures, épluchages de relevé téléphoniques, des comptes bancaires et des aides sociales. Il est important de développer une véritable culture de la sécurité, de privilégier les échanges anonymes ou à l’oral et d’utiliser de l’argent liquide pour les achats de matériel.

Conclusion
L’état a déployé les grands moyens pour condamner ces personnes et chercher ainsi à affaiblir un mouvement antispéciste qui prend de plus en plus d’ampleur. Mais malgré les moyens déployés par la répression, la mise en place de certaines pratiques de sécurité auraient compliquée voir rendu impossible la tâche de la répression. N’oublions pas que le temps que les flics passent sur une affaire, c’est autant de temps qu’ils ne passent pas sur d’autres.

La C.A.R.P.E. – collectif anti-répression

La CARPE (Collectif Anti-Répression de Poitiers et Environ) c’est un collectif qui a pour but de créer et de mettre en commun des outils pour lutter contre la répression à Poitiers. On entend par là, d’une part, venir en aide aux personnes qui la subissent, et d’autre part soutenir des actions de luttes. Venir en aide aux personnes qui sont ciblées par la répression pour en finir avec l’isolement face à la justice, à la taule et aux flics. Pour cela, on souhaite diffuser de la solidarité pour que personne ne se retrouve seul·e face aux tribunaux ou à l’enfermement. Soutenir aussi financièrement grâce à une caisse de solidarité alimentée par des dons et des soirées de soutiens. Enfin, apporter un contact pour se faire aider dans les démarches judiciaires, pour préparer sa défense ou obtenir un numéro d’avocat.e.
Si l’on parle de soutenir des actions de luttes, c’est parce que nous ne considérons pas ce collectif anti-répression comme une simple stratégie de défense ou pour faire œuvre de charité, mais comme un outil pouvant aider/encourager des actions et des pratiques de luttes. À cet égard, nous tenons à préciser quelques points. Déjà, nous rejetons le discours médiatique et politique qui nous inciterait à faire le tri entre les « bon·nes » et les « mauvais·es » activités, considérant ce clivage comme imaginé pour atteindre et étouffer nos solidarités. Nous considérons également que la visibilité qui peut être donnée aux individu·es et à leurs actions présumées en leur apportant notre soutien ne doit pas nous empêcher d’avoir un regard critique sur les luttes et leurs idées, sur les individu.e.s et leurs comportements. Que ça soit clair : nous n’apporterons pas de soutien aux personnes investies dans des groupuscules d’extrême droite et aux poukaves, et soutenir une personne ne signifie pas taire ses agissements problématiques aux noms de la solidarité.
Le collectif est pensé sur des bases d’organisations anarchistes : auto-organisation, hostilité envers toutes formes de hiérarchies (formelles ou informelles, bureaucratiques ou affinitaires), reconnaissance de l’autodétermination et donc participation libre des individu.es. Nous aurons à cœur de soutenir les révolté·es, mais notre solidarité est plus large et le collectif pourra être sollicité par toutes personnes ciblées par la répression. Nous autofinançons nos activités et souhaitons rester indépendant de tout parti, syndicat ou organisation.
Notre solidarité contre leurs murs, leurs lois et leurs bras armés ! Pour les petits poissons qui n’ont pas pu passer entre les mailles du filet.

site internet : lacarpe.noblogs.org

contact mail : lacarpe@riseup.net