A. est devant le tribunal pour menaces de mort et coups de pied sur O, iels ont eu un enfant ensemble. A a déjà été condamné pour des violences sur O. Il justifie ces violences par un discours machiste : « Elle me trompait aussi, c’est le tout qui fait ça ! Je suis coupable… mais je suis victime un peu aussi ! ». Bref, encore une crevure de mec qui considère les femmes comme des marchandises, comme des biens dont on peut être propriétaire. Il partira purger dix mois ferme, où il pourra se plaindre avec d’autres agresseurs là pour les mêmes raisons de ne plus pouvoir traiter leurs compagnes comme leurs meubles.
Si visiblement les juges commencent à considérer que les femmes sont des êtres humains, ce n’est pas encore gagné pour les enfants. Puisque malgré les violences, A. pourra continuer d’exercer « l’autorité parentale ». Et donc à continuer d’exercer un pouvoir de nuisances sur O. et l’enfant. Dans l’immense majorité des violences dites « conjugales », les violences continuent même après la séparation et les hommes violents se servent de ce lien pour harceler, manipuler et menacer les mères. De plus, d’après une enquête Unicef de 2003, 40 à 60% des enfants témoins de violence conjugale sont victimes de violences par l’auteur des violences conjugales.
Ce que les juges protègent ce n’est ni O., ni l’enfant, mais le système patriarcale et un de ses dérivés : la famille.
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Confession
Ce vendredi 13 mai, deux procureurs ainsi que l’archevêque pascal wintzer ont signés à poitiers un protocole concernant les violences commises par des membres de l’église catholique. Trois petites signatures pour donner le change. Faire croire que l’église a changée quand elle se contente de fixer une journée de prière collective et de signer des papiers sans valeurs. Tout cela est évidemment un jeu de dupe qui cherche à faire croire que la protection que l’église à offerte aux agresseurs et violeurs pédophiles n’était pas la conséquence structurelle d’une organisation patriarcale dont l’idéologie empêche les femmes et les enfants de disposer librement de leurs corps. L’église catholique s’oppose encore actuellement à l’IVG mais est aussi fondamentalement homophobe et transphobe. Mais cette opération de com’ ne pourrait pas avoir lieu sans les pisses-merde de la presse local, comme Vincent Buche. Fin philosophe, celui-ci écrit : « Ce protocole ne règle pas forcément tous les problèmes moraux auxquels peut-être confronté un prêtre, notamment en relation avec le secret de la confession.». Une manière pour le moins particulière pour évoquer les violences sexuelles commises par les religieux, couvertes par leurs collègues et leur hiérarchie qui ont faites, rien qu’en fRance, plusieurs milliers de victimes. Le rapport Sauvé estime que depuis les années 50, l’église catholique a été le refuge de près de 3 000 violeurs pédophiles. De même, «Tout signalement émanant soit directement d’un membre de l’Eglise (prêtre ou laïc) ou via l’autorité épiscopale (qui disposera d’une adresse mail dédiée) donnera lieu à des investigations.». Visiblement il faut faire partie d’une organisation complice de génocides, de l’esclavage et s’opposant aux libertés les plus élémentaires pour que sa parole ait la moindre valeur aux oreilles de la flicaille. A moins bien sur que tout ceci ne soit qu’une mise en spectacle du minimum. Le 27 novembre 2021, pascal wintzer déclarait dans le torche-cul la croix, aux victimes de mettre leur douleur en veilleuse, de pardonner aux agresseurs et de refuser tout changement dans l’église. Le 18 octobre 2020, au chili, des rebelles iconoclastes incendièrent deux églises à Santiago. L’une était dédiés aux flics, le presbytère de l’autre avait servit de centre de détention et de torture durant la dictature militaire de pinochet. Et si nous avons une confession à faire, c’est que tout cela nous semble une manière plutôt efficace de régler le problème qu’est l’église catholique.
La pelleteuse
Parfois les pelleteuses s’enflamment, comme en juillet 2021 à Saint-Sauvant, retardant ainsi le démarrage d’un chantier de bassines. Parfois, comme le 22 juillet 2019 à Bouresse, elles se renversent et tuent. Ce jour là, un ouvrier est mort écrasé par une chenille de la pelleteuse lors de l’effondrement du tas de gravats sur lequel il était avec deux de ses collègues. Mais la responsabilité de sa mort repose surtout sur l’avidité de son employeur, Pierre Barrier (dirigeant de la coopérative STPR de Pleuville). En effet, celui-ci a confié le travail de démolition à des personnes non formées malgré les dangers évidents. De plus cet exploiteur n’a pas respecté les règles de sécurité minimales, ment pour se couvrir et fait porter la faute à la victime de sa cupidité. « On aurait pu avoir trois morts, constate la procureure. Il faut envoyer un signal fort aux employeurs. » en demandant 10 mois de prison avec sursis lors du procès en correctionnel le 10 mars 2022.
Le 25 mars, une personne qui avait siphonné le réservoir d’un autobus reçoit 4 mois de prison ferme lors de son passage devant le tribunal correctionnel.
Ces deux affaires mises en parallèles nous rappellent que dans la guerre social, celle où nous comptons nos morts en espérant voir exploser en vol leurs jets privés, l’état est un ennemi au même titre que la bourgeoisie.
Les 1 100 personnes qui meurent chaque année au travail et les nombreuses autres dont le corps est irrémédiablement détruit ne sont pas victimes d’accidents. Elles sont les victimes d’un système où la richesse des uns se construit sur les cadavres des autres, des mines d’uranium au niger aux usines de confection en thaïlande. Et si nos pratiques illégales de survie sont si sévèrement punis, c’est bien pour nous contraindre à gâcher nos vies pour les profits de la famille mulliez ou autres capitalistes.
Contre toutes les cages
Quand on commence à parler de lutte conte la prison d’un point de vu féministe, on peut avoir dans la minute une remarque du genre « mais les violeurs* quand même ! ». Alors trigger ce texte va parler de ça un peu (pas de détail, pas de description) mais c’est surtout une tentative de réflexion anarca-féministe plus générale.
pourquoi parler de ça
Les luttes féministes contre la taule ne s’arrêtent pas à la question des violeurs, heureusement. Seulement dans les critiques anti-carcérales il y a parfois un vide à ce sujet. Est-ce délibéré ? Trop épineux ? Casse-gueule ? Essayons de se frotter aux ronces. La proportion pour viol ou agression sexuelle en taule est relativement faible (10,7 %, source OIP) alors certain·e ne trouve peut-être pas judicieux de s’attarder dessus. Plus de la moitié des prisons sont remplis par des peines pour vols ou trafic de stup (source OIP). A ces sujets la critique de l’enfermement est plus “simple”, il suffit de dire que ces personnes pourraient être libres si on changeait notre relation à la propriété et à la légalité (de la défonce notamment). Un braquage, un acte quelconque de rébellion contre la société, peut être vu comme une chouette pratique subversive. Cependant, être en taule pour viol, pédocriminalité, inceste… c’est pas mythifiable, c’est pas excusable et donc on fait quoi avec ça.
la société du viol
Les violences sexuelles et sexistes font partie du patriarcat, elles ne sont pas des faits isolés ou le résultat de comportements individuels « déviants ». Elles sont la norme. Le produit d’individus bercés dans une société qui diffuse la culture du viol. On peut juste vous dire de regarder, écouter autour de vous, de réfléchir 5 minutes à vos comportements ou vécus. Ce n’est pas parce que les personnes autrices sont le produit d’une société sexiste, qu’elles ne sont pas responsables de leurs actes, elles le sont. Reconnaître qu’on merde, qu’on a merdé c’est possible, changer c’est possible. Les personnes qui acceptent de jouer ce rôle, qui choisissent de ne pas s’en extraire, qui profitent de leurs privilèges, ces personnes sont complices de ne rien faire pour changer elles-mêmes et leurs comportements et pour ça, ce sont des merdes. Seulement, on peut aussi considérer que la merde est partout, autour de nous et aussi en nous toustes. Penser que la prison pour les violeurs est un remède miracle n’a pas de sens. Penser que la prison tout court est un remède à quoi que ce soit n’a pas de sens. Penser qu’il existe un remède miracle contre les violeurs n’a pas plus de sens.
problème dans le système
La police, la justice, la prison ne sont pas là pour vous « protéger » car ces institutions sont les rouages d’un état patriarcal qui protège les auteurs et perpétue ces violences à l’intérieur même de ses institutions. Demander des droits, c’est demander à l’état patriarcal de s’en porter garant, c’est demander à la source même des oppressions d’y mettre fin. La culture du viol imprègne les flics, les juges, les avocat·es, les procureur·es, les magistrat·es, iels appliquent leurs représentations sexistes et raciste sur les concerné·es et parmi elleux il y a aussi des agresseureuses qui soutiennent et protègent les autres. Qui font les lois ? Des hommes cis, hétéronormés, blancs et riches. Qui remplissent les taules ? Toustes les autres… Les non-blanc·hes, les pauvres, les pas normé·es, les trans… Penser la taule comme une option possible, c’est oublier les biais de ce système et fermer les yeux sur ce qu’il perpétue. Bien qu’avoir recours au pénal, porter plainte, pour certaine est une question de survie à un moment donné, cela ne reste pas une solution en soit, c’est un palliatif. Le problème est systémique. Lutter contre le patriarcat ne se cantonne pas à une tentative de changer des comportements, c’est lutter aussi pour la destruction de tout un système oppressif, pénal et étatique.
les agressions ne s’arrêtent pas aux portes des taules
Les biais patriarcaux sont présents en prison comme partout ailleurs, la prison n’est que le reflet de la société. Les prisonier·es ne sont pas des héro·ines exemptes de comportement de merde. La prison n’exclut pas le sexisme, la lesbophobie, la transphobie, l’homophobie… Au sein même de la taule il y a des viols et des agressions. Les personnes homo et les trans en sont très souvent victimes. Pour tenter d’éviter ça iels se retrouvent contraint·es d’être placé·es à l’isolement, c’est à dire en cellule individuelle, sans aucun contact avec les autres prisonier·es et le moindre mouvement encadré par des matons. Iels subissent donc une double peine. Autre exemple, les violeurs condamnés, appelés « pointeurs », se font souvent défoncer, par les autres détenus ou par les matons. La taule c’est comme la société, une vaste hypocrisie, ça condamne le viol par le viol. Quand un mec cis défonce un violeur en taule, il défonce un violeur “reconnu”, il frappe ce que la société à travers sa police, ses tribunaux et ses taules reconnaît comme un violeur. Par sa violence, il renforce la séparation symbolique entre lui et le violeur. L’usage de la violence lui permet bien souvent d’éviter de réfléchir sur ses propres comportements et de continuer de se voiler la face. Cette violence là, qui consiste à s’acharner sur le bouc émissaire du viol n’a rien à voir avec celle menée par les survivant·es contre leurs bourreaux. La prison de part sa violence permanente, encourage et perpétue la violence viriliste.
Alors franchement, si on pense encore une minute que la taule est une solution pour régler son compte au patriarcat, on se fout un barreau dans l’œil.
pour qu’on se tienne sages
Les viols ne se sont pas magiquement arrêtés depuis qu’ils sont criminalisés, ce qui remonte à 1810 quand même. La soi-disant menace de la prison ne sert donc à rien. La prison n’a aucune incidence sur la culture du viol, voir pire, elle entretient une image fantasmée du monstre alors que la plupart des agressions ont lieu dans le cercle familial ou par des personnes connues de lea survivant·e. Elle nous maintient dans une peur stéréotypée, pourtant les agressions sexistes sont perpétués par tout le monde, dans des milieux populaire, chez les bourgeois, chez les anar… Cette peur sert aussi à nous maintenir dans un statut de victime incapable d’agir, de réagir. Cela nous dépossède de tout droit de réponse, de toute recherche de solution par nous même et pour nous même. On parle souvent de la violence de l’état et de la nécessité à utiliser cette même violence contre celui-ci et ses représentant·e. Ne sommes-nous pas là aussi, face aux violences sexistes structurelles, dans la nécéssité d’utiliser cette même violence pour en combattre ses représentant·e ? C’est à chacun·e de savoir et choisir ou placer ses curseurs de vengeance, de pardon, de réparation, d’acceptation et de survie.
une prison genrée
Tout le système pénal entretient des normes de genre qui enferment doublement, physiquement et symboliquement dans des rôles stéréotypés. La prison participe activement à te faire rentrer dans la norme, soit un mec viril ou soit une meuf docile. La prison t’enferme dans un genre, le genre t’enferme dans une prison. La face cachée de la prison dans une société hétéronormé et sexiste, ce sont les femmes, les mères, les copines, qui payent les conséquences de l’enfermement même dehors. Ce sont elles qui se tapent comme toujours le travail invisible du soin (laver le linge, écrire, soutenir…) et la gestion des gosses s’il y en a. Alors si on veut dire merde à tout ça, faut dire merde aux prisons.
ce monde est une prison
S’opposer à la prison ce n’est pas juste se battre contre des barreaux de fer qui entraveraient des libertés. Les barreaux, tu les as autours de toi, tu les sens dans ta chair, tu les vois dans ta tête, tout le temps. Ce sont toutes les injonctions au genre que tu te prends sur la tronche, toutes les oppressions que tu subies, toutes ces libertés qui n’existent pas pour toi. Ce sont aussi ces barreaux du quotidien qu’il faut faire sauter pour tendre vers la liberté. *si les personnes autrices de violences sexuelles sont mises au masculin, cela ne veux pas dire que les violeuses, agresseuses n’existent pas, seulement qu’en proportion cela représente une moindre proportion.
Pour aller plus loin
Pourquoi faudrait-il punir ?, Catherine Baker, éditions Tahin Party, 2004
Pour elles toutes, Gwenola Ricordeau, Lux Éditeur, 2019
Femme trans en prison, juin 2011 , disponible aussi sur infokiosques.net
Emissions de radio féministe/queer sur la prison sur radiorageuses. net
Chair à patrons
En décembre 2015, deux salariés de Bonilait étaient blessés lors d’une explosion dans une tour de séchage. Alors que ces deux ouvriers étaient en train de décoller de la poudre de petit-lait, une opération de soudure se déroulait sur la cuve. C’est cette opération de soudure qui est à l’origine de l’explosion qui a blessé les deux ouvriers dont l’un à vie (notamment à cause d’une surdité causée par l’accident). Et puisque visiblement 18 000 € d’amendes était bien trop cher, Bernard Rivano, directeur général de Bonilait a décidé de faire appel.
En 2019, selon l’Assurance Maladie, il y aurait eu 655 715 accidents du travail en france. Des accidents qui n’ont rien d’accidentels puisqu’ils sont le produit de la soif de richesses des capitalistes. Parce qu’il faut toujours faire plus, toujours plus vite, les principes de sécurités élémentaires ne sont pas respectés. Leurs profits se font sur nos corps, en france ou ailleurs. Que ce soit lors de destruction spectaculaires ou à l’usure quotidienne, nous ne sortons pas indemnes du travail. Des problèmes de dos liés à la posture au transport de charges lourdes, des corps détruit par les explosions dans les silos, des cancers, des dépressions, des suicides voilà le salaire caché que l’on nous verse.
Mais l’avarice seule des patrons ne suffirait pas pour remplir les hôpitaux et les cimetières (500 à 550 morts au travail par an). Non, pour cela, il faut bien des complicités. Il ne faut pas seulement la complicité de quelques avocats, de quelques procureurs et de quelques juges. Un tel exploit n’est pas le produit de quelques directeurs généraux plus avares que les autres mais de toute une société. C’est une œuvre collective que voilà. C’est le produit de l’alliance toujours renouvelée entre le capital et l’état. En laisser un debout et c’est permettre à l’autre de revenir. Pour être libre, c’est les deux que nous devons détruire.
Le 6/01/2020, les tribunaux ont décidé l’impossibilité de toute indemnisation et ont réduit l’amende à 3 500€.
Soutien aux 7 de Toulouse
[…] Mardi 15 septembre, des personnes se sont baladé.e.s dans le quartier des Minimes (Mazade) à Toulouse et ont recouvert les murs d’affiches et de tags contre la police, la justice, le confinement imposé, l’Etat et le patriarcat. Suite à la dénonciation d’un voisin, les flics débarquent et arrêtent 7 personnes.
Trois jours plus tard, ils/elles sont condamné.e.s à deux mois de prison ferme pour « dégradations en réunion », « identité imaginaire », « refus de signalétique et de prélèvement ADN ». Suite à cette audience, une autre personne sera poursuivie pour « outrage à magistrat » et sera condamnée à trois mois de sursis. Ces condamnations, si elles sont rudes, n’ont rien d’étonnantes. La police et la justice n’aiment pas que l’on s’en prenne à eux et/ou que l’on déjoue ses tentatives d’identification. Bras armé de l’Etat, ils font comme d’hab leur sal taff d’enfermer, d’humilier, d’essayer de briser tout élan de révolte et de subversion.ferme bien sa gueule et subisse en silence. […]
Le 26 septembre 2020, à la MAF (Maison d’arrêt des femmes) de Seysses.
Salut le dehors,
On vient d’achever une semaine de flou, d’inquiétude et d’incertitude, par rapport à nos choix (avoir tenu les identités, nié les faits, accepté la compa, refusé l’adn et la signalétique…)
Mais aussi en partie grâce au précieux soutien de l’extérieur, nous tenions à réaffirmer ces choix qui ont été difficiles à prendre à 7 sans communications ni avocat.
Nous ne sommes pas là JUSTE pour des tags et des affiches.
On est là pour nos choix, pour nos idées, parce qu’on est anarchistes, parce qu’on a craché sur leurs gueules jusqu’au bout. Et même si le jugement a été dur, on a rien lâché! Ce n’est pas une injustice à nos yeux parce qu’on ne croît pas en la justice. Quelques soient nos actes, nous ne serons jamais innocentes, ni victimes!
C’est important pour nous de réaffirmer ça parce que c’est important pour nous et qu’en plus, pour la plupart des gens ici, nos actes paraissent absurdes, ce qui rajoute de l’isolement à l’enfermement. D’ailleurs, les juges, les flics et les matonnes le savent très bien, et n’ont de cesse de jouer sur ça.
On espère que cette lettre puisse nous redonner de la force et en redonner à toutes celles qui, peut-être, feraient des choix similaires. A y bien penser, si c’était à refaire, nous referions pareil :)
Encore une fois, contre les juges les flics et les maton-n-es, CRÈVE L’AUTORITÉ!!
Aujourd’hui, on écrit à 2 mais peut-être bientôt à 7! Big up à nos 5 compagnons, si loin et si proches!
Pour leur écrire :
https://nantes.indymedia.org/articles/51162
textes trouvés sur nantes.indymedia.org
Le cout de la vie
Ce sont deux articles1 sortis à la fin du mois de juillet. Deux brefs rappels.
Le premier traite de la mort d’un ouvrier, mort en chutant d’un échafaudage d’un chantier de la SARL Rambault, à Châtellerault. Un échafaudage au garde-corps enlevé sous les ordres de la patronne. La même qui a ordonné aux autres employés présents de dissimuler son crime en remontant le garde-corps juste après “l’accident”. La patronne et son fils, dirigeant actuel de l’entreprise, recevront 2 mois de prison avec sursis et l’entreprise devra payer 14 500 euros d’amende pour homicide involontaire, défaut de formation à la sécurité et les échafaudages non conformes, ainsi que 10 000 euros à la mère de l’intérimaire et 2 000 euros aux autres membres de la famille.
Le second concerne un “accident” sur un chantier de l’entreprise Sterco à l’université de Poitiers. Suite à un démontage sans mode d’emploi, un contrepoids de plusieurs centaines de kilos se détache et tombe sur un travailleur : polytraumatisme, rate éclatée, ITT de 7 mois. 15 000 € d’amende pour l’entreprise Sterco, qui avait été jusqu’à licencier le salarié pour faute grave alors qu’il se trouvait sur son lit d’hôpital .
Les deux entreprises citées sont encore en activités.
Chaque année ce sont entre 500 et 550 personnes qui meurent d’un “accident” du travail. Mais ces accidents n’ont rien d’accidentel, ils sont le résultat des pressions des patrons à produire toujours plus, toujours plus vite. Des injonctions qui ne peuvent être satisfaite qu’en diminuant la sécurité. Ils mettent nos vies en jeu pour se remplir les poches.
A la fin de la journée, c’est nous qui finissons blessé·es, mutilé·es ou mort·es, pas nos chefs. Ce sont nos corps que le travail détruit.
Et si nous décidions de rendre un peu de ce qu’ils nous infligent, de reprendre ce qu’ils nous volent, ce serait nous que les tribunaux enverraient en prison. C’est pour nous enfermer que l’état dresse des prisons.
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1/ https://www.lanouvellerepublique.fr/poitiers/homicide-involontaire-oui-il-fallait-demander-pardon et https://www.lanouvellerepublique.fr/poitiers/accident-du-travail-sur-un-chantier-de-l-universite-a-poitiers-15-000-d-amende-pour-la-societe (retour au texte)