Poitiers collectif, une énième liste qui promet de faire de la politique autrement. Le nom est déjà tout un programme. Pourtant, comme tant d’autre avant elle, elle ne pourra le faire. Elle a déjà commencé à faire comme les autres.
Les élections, c’est un jeu, avec ses règles. La liste se veut collective et citoyenne. Pourtant, dans le but de se faire élire, elle affiche les soutiens de différents partis politiques : EELV, le PCF, Génération, entre autres. Et puis parce qu’il faut une tête de liste, une personne est choisit pour tenir ce rôle. Léonore Moncond’huy remporte le casting, elle l’encartée verte, déjà élue à la région. Et sa trombine s’affiche sur tous les documents électoraux et dans toute la ville. Une fois l’élection gagnée, tous les journaux font son portrait. On a connu des collectif plus collectif… Sur les 15 adjoint-es élu-es sur proposition de la liste, il y a deux encarté-es EELV, deux PCF et un génération. Le renvoit d’ascenceur, vielles recettes bien citoyennes…
Poitiers collectif met en avant l’écologie, la justice sociale et la démocratie. L’écologie, sans remettre en cause le capitalisme, l’idéologie de l’attractivité du territoire et la bagnole ? La justice sociale, sans remettre en cause le capitalisme et des institutions racistes et sexistes comme la police ? La démocratie, en ne remettant pas en cause le jeu électoral et la possibilité du pouvoir ?
Comme toutes municipalités, Poitiers dépend de la préfecture et de l’État. La préfecture peut juger illégale une décision prise « démocratiquement » par les élu-es.
On s’arrête là même si la liste est longue. Poitiers collectif, c’est encore des gens qui ont décidé de faire les choses à notre place, toujours pour notre bien, en ne changeant rien ou presque.
Le moins pire, on s’en tape. Et collectif n’est pas qu’un mot à afficher pour faire bien. On vous emmerde et on continue à lutter. Collectivement.
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Aux personnes nouvellement élues
Cher Poitiers Collectif,
Je l’avoue, avant de lire votre programme je m’attendais à un pamphlet «ni de droite, ni de gauche, bien au contraire». D’autant plus après avoir vu les Verts™ sécuritaires de Lyon. Pourtant j’y ai trouvé des propositions qui m’ont fait plaisir. Comme on peut l’attendre d’un parti écolo, vous nous sortez des grandes phrases sur l’éducation des citoyen•e•s au recyclage et aux petites actions que chacun et chacune doit faire si il veut se donner bonne conscience sans s’attaquer au problème de fond. Mais à coté de ça, vous semblez vous interessé aux pauvres : gratuité de l’eau, gratuité des transports, revenu minimum tout en promettant de faire payer les entreprises pour ça. J’espere que ce ne sont pas des paroles en l’air. Votre utilisation de termes vides de sens (transition, économie circulaire,…) et votre absence de critique du capitalisme m’oblige à me demander si vous faites parti de ces fameuses pastèque (vert dehors,
rouge dedans) et que c’est une technique de camouflage ou si vous êtes seulement une coque vide.
On peut également lire dans votre programme que Poitiers doit devenir «la 1ère ville d’accueil des réfugié.e.s climatique» et que cet accueil doit être « inconditionnel ». Autant vous dire qu’après la fermeture de 2 squats depuis le début de la pandémie, j’étais surpris de lire ce genre de chose noir sur blanc. Si vous vous foutez pas de nous, vous avez intérêt de tenir vos flics. Parce que quand je lis plus loin que vous voulez « réaffirmer qu’aucun quartier ne doit être inaccessible à la police » et qu’il faut « favoriser autant que possible la présence des agents sur le terrain » je me dit que vous êtes soit complètement naïf soit complètement hypocrite.
En tout cas une chose est sûre : on vous lâchera pas.
Le musée des horreurs
La ville dans laquelle nous rôdons n’est pas un espace neutre. Il a été pensé et mis en œuvre par et pour les dominant.es. Cet espace, c’est l’occasion pour celles et ceux qui prétendent nous diriger de mettre en scène leur mémoire, à travers les noms des rues, les statues, les monuments, les noms des institutions. Une longue liste de bourreaux qu’on souhaite nous faire passer pour des héros. Comme Christophe Colomb, un esclavagiste violeur et génocidaire qui à droit à plusieurs rues l’honorant, pas loin du pôle emploi du Grand-Large. Ou à Pierre de Coubertin, supprémaciste blanc et fervent partisan de la colonisation. Sans oublier évidemment Jules Ferry, autre colonisateur acharné. Pour permettre à chacun.e de découvrir ce musée des horreurs racistes, coloniales et antisémites, nous avons mis en ligne une petite carte :
https://umap.openstreetmap.fr/fr/map/recensement-des-honorations-doppresseurs-a-poitier_471271
N’hésitez pas à nous envoyer les horreurs que vous souhaitez voir ajouter ainsi que vos remarques.
On bloque et il se barre
Roman Polansky est un violeur mais aussi un réalisateur. Son dernier film, J’accuse, lui sert pour réécrire son histoire en dressant un parallèle entre sa situation de violeur et celle d’Alfred Dreyfus, militaire victime de persécution antisémite à la fin du XIXe siècle. Comme Alfred Dreyfus a été victime d’un complot antisémite, il se présente comme une victime des féministes. Dans le dossier de presse du film, il dit : « Je peux voir la même détermination à nier les faits et me condamner pour des choses que je n’ai pas faites ». Plus loin il ajoute : « Je dois dire que je connais bon nombre de mécanismes de persécution qui sont à l’œuvre dans ce film et que cela m’a évidemment inspiré. » Et personne dans le champ médiatique pour le contredire, au contraire !
Comme cette crevure de Jean-Claude Brisseau, merde devenu cadavre, il se sert de ces films comme un moyen d’inverser les rôles, il se sert de son statut d’artiste pour écraser ses victimes. Mais la solidarité n’est pas réservée aux exploiteurs, et c’est ainsi qu’en novembre 2019, des féministes par leur action ont empêché à ce pitoyable spectacle de continuer à Poitiers. En bloquant l’entrée du cinéma TAP Castille, elles ont forcées le cinéma à déprogrammer le film. Plutôt que passer par la médiation, elles ont agies sans intermédiaires et ont réussi là où les supplications échouaient. Par l’action directe, elles ont fait entendre leurs voix. L’action a portée ses fruits.
Food not bombs : le jeudi
Cette année c’est le jeudi que des gens sur Poitiers se retrouvent sous les toits ouverts du marché notre dame, en face de l’office du tourisme, pour partager un repas ! Déjà en place pendant l’hiver 2018-2019, Food not bombs, une initiative connue qui consiste à s’organiser pour récupérer des invendus, les cuisiner (cuisine végétalienne, pour que tout le monde puisse manger) et les emmener dans le centre ville ! Le repas est ensuite partagé, avec mise à disposition de cendre de bois pour faire sa lessive maison, de graines de kéfir, de petits fanzines DIY (dont la Sinse) et des vêtements ! Quand la récup est bonne vous trouverez aussi des légumes ! L’espace est ouvert à quiconque souhaite manger, cuisiner, et limiter le gâchis lié aux invendus des épiceries et marchés de Poitiers!
Tout est gratuit, et le lieu ne distribue pas d’alcool.
Les besoins ? Des bras à 19h et 21h pour brasser le matériel, des plats végétaliens, de la bienveillance et de l’autogestion.
A vos fourchettes (elles sont fournies) et bon ap !
Ca s’est passé et à venir
Que crève la compétition !
Le 15/02 au TAP Castille
« Le jury de la compétition internationale de la 11ème édition du festival Filmer le travail à Poitiers, a décidé à l’unanimité de substituer la solidarité à la compétition. Il a annoncé lors de la cérémonie de clôture, qu’il attribuait les trois prix «_grand prix filmer le travail, Restitution du travail contemporain et Valorisation de la recherche_», à l’ensemble des films sélectionnés.
Par ce geste, il s’associe aux luttes interprofessionnelles actuelles, et signifie qu’il s’oppose aux politiques néolibérales qui maltraitent le travail, généralisent la concurrence et détruisent les solidarités. »
Une initiative qu’on ne peut que saluer même s’il est toujours dommage de devoir attendre une lutte, un contexte spécifique pour le faire. C’est tous les jours que nous devrions faire preuve de solidarité. Quant à la compétition, elle devrait disparaître de nos vies à tout jamais.
SOIRÉE DE SOUTIEN
pour l’ouverture d’un centre socioculturel en autogestion
Samedi 21 mars à partir de 20h
au Zinc – Poitiers
L’envie est bien vivante pour de nombreuses personnes de créer à Poitiers un espace de rencontre, de partage, d’échange de pratiques, de savoirs et autres joyeusetés. L’idée c’est de se retrouver autour de valeurs communes, la volonté d’une organisation en totale autogestion et le désir d’une ouverture à touste.
Si toi aussi l’aventure te botte, que t’es curieux.se, que t’as envie de filer un coup de main ou autre, boire un jus de carotte ou juste de passage dans le coin, viens donc !
Programme musical en cours de création/bouffe végan/prix libre
Manger local
T’y a cru toi aussi, que tu trouverais à Poitiers tes repères, un endroit pépère où militer, se retrouver sans se faire emmerder. Raté. Au menu, la bibliothèque libre et populaire (BLP) et la grotte. On a goûté, on n’en a pas repris, par peur de choper une intoxication.
La recette on s’en fout
On retrouve souvent un refus catégorique d’établir des règles, de réfléchir à des processus pour régir le fonctionnement des lieux et des collectifs. On entend trop souvent « on verra bien… », et quand le couac arrive, il faut le gérer dans le vif, souvent au détriment des mêmes : les personnes subissant des dominations et oppressions. Le mode d’organisation opaque, flou et non assumé, permet qu’en-dehors des initié·es personne n’y trouve sa place car personne ne sait comment ça fonctionne.
L’information, c’est le pouvoir, d’autant plus quand elle n’est pas partagée. Voilà comment devenir indispensable : être la seule personne à détenir la boite mail, à gérer les comptes, à connaître les ficelles. Monopoliser pour mieux régner. Être tellement là que le lieu devient à toi et tu deviens le lieu, et dommage si des gentes ne peuvent pas te blairer.
Pour que rien ne bouge rien de mieux que faire l’autruche. Pour une non-gestion des conflits au sein d’un collectif quoi de mieux que de ne pas en parler, de ne même pas envisager des espaces et des moments pour en discuter. Et même quand les discussions ont lieu, il est rare que des décisions soient prise. Pourtant, ne pas prendre parti c’est prendre le parti des oppresseurs.
Ça a un goût bien rance
Être à l’origine d’un projet collectif, de la création d’un lieu donnerait automatiquement un sentiment de légitimité. Qu’est-ce qui pèse le plus au moment de prendre des décisions, le temps passé, les idées proposées, la motive qu’on partage … ou l’ancienneté ? La légitimité, ça n’existe pas, c’est une fable toujours mobilisée par les dominant·es.
Toi, la personne légitime qui te reconnais dans ces lignes, comme tu es là depuis un moment, tu y as perdu ton corps et ton temps. Tu y as mis tellement d’affects que tu ne sais plus lâcher. C’est peut-être le moment de te casser et d’apprendre à te préserver pour ne pas éclabousser les murs avec ta rancœur dès que ça ne se passe pas comme tu l’as prévu. Tu nous écrases avec tes idées gravées dans le marbre, que tu assènes comme vérités suprêmes. Tu détruis les recherches, les tâtonnements, les questionnements par tes certitudes.
Comme une sale odeur
Et oui scoop, même dans ces lieux, les oppressions existent ! Tu t’en fous car tu as l’impression que cela ne te concerne pas – surtout surtout si tu es un mâle cis blanc hétéro et vieux. Que ça ne sert pas LA cause – mais laquelle, surtout la tienne ? Réfléchir sur ses propres privilèges, tu penses que c’est seulement pour les bourgeois, et qu’elles sont reloues ces personnes qui veulent un peu de considération et que les choses changent pour leur bien-être personnel.
Mettre l’eau avant la casserole
Nommer les choses, c’est bien joli mais cela ne suffit pas ! On le voit bien avec la BLP, libre et populaire ou avec la Grotte, qui s’autoproclame anarchiste et féministe¹. Sauf que si personne ne s’accorde sur le sens de ces mots et sur ce que cela implique comme mode d’organisation, comme manière de prendre les décisions, de gérer les désaccords et les problèmes, cela reste des coquilles vides.
Pourtant, y’a moyen d’faire autrement, ce n’est pas une fatalité. Poser des bases communes et les limites, notamment idéologique et politique mais aussi de fonctionnement ça ne mange pas de pain. Mais pour ça, faut prendre le temps de se connaître, de discuter, de faire ensemble et de créer de la confiance par des réunions mais aussi des moments de rencontre plus informels, des bouffes, des jeux… Pour ça, faut aussi se confronter, débattre, et accepter les désaccords, en créant des espaces collectifs et des moments dédiés et opportuns. Etablir collectivement des règles et des processus pour pouvoir vivre et faire des choses ensemble. Et ne pas avoir peur de se tromper.
des endives braisées
Actu dans le jus de décembre
Depuis le 5 décembre et la première manif contre la réforme des retraites et ce système qui nous broie, Poitiers est sortie de sa torpeur, plusieurs rassemblements et actions s’enchaînent chaque jour. On vous propose des récits et analyses, glanés sur les lieux de luttes.
Les manifs du 5 décembre et leurs conséquences
« Même si on se fout des chiffres, voir autant de monde à Poitiers dans la manif contre la réforme des retraites, ça fait plaisir. C’était un peu comme la rentrée des classes : on se retrouve, on se rencontre, en espérant faire un bout de chemin ensemble. Une tentative de sortir du parcours déposé entraîne un coup de pression des flics, pour le reste, on a marché longtemps. La manif s’est terminée devant la préfecture, et une partie des manifestant·es est partie squatter devant le comico. Alors que les bleues commençaient à nous encercler, nous sommes parties en manif sauvage, direction le centre commercial des Cordeliers. Malgré le zèle des vigiles qui ont lamentablement tentés de nous arrêter physiquement, nous avons pu gueuler collectivement notre rage et notre haine de la société capitaliste et de ses avatars. La spontanéité est efficace pour contrecarrer les forces répressives.
Pourtant, cette escapade sauvage n’est pas restée sans conséquences. Lors de la manif du 10, la police se fait plus présente encore, en costume et en civile, remontant constamment les deux côtés du cortège et bloquant les rues le long du parcours, notamment l’accès menant aux Cordeliers. A la fin de la manif à Porte de Paris, le quartier est quadrillé, les flics sont partout. Une personne partant avec une banderole où figurait ACAB est arrêtée, et des lycéen·nes sont emmerdé·es. Soyons solidaires face à la répression ! »
Blocages du 6 et 11 décembre
« Le 6 décembre, le dépôt de bus Vitalis situé 9 avenue de Northampton a été bloqué dès 4h00 du matin par des grévistes et personnes en lutte. Le 10, c’était un centre industriel de tri postal qui était bloqué dès 19h suite à un rassemblement dans un autre lieu pour garder la surprise.
Il y a de nombreuses leçon à tirer de ces actions. Les effets du blocage ne se limitent pas à la durée durant lequel il est effectif. Celui de Vitalis a été levé vers 9h, mais le trafic de bus n’a repris son cours qu’à partir de 10h30. Ce moment joyeux et dansant à su briser un peu de la normalité mortifiante d’un vendredi matin à Poitiers.
De même, s’il n’a duré que quatre heures, le blocage du centre postal couplé à des grèves coordonnées a permis d’enrayer la machinerie bien huilée de la distribution du courrier pendant plusieurs jours.
Ces deux blocages se sont fait sur des appels de la CGT, dont les responsables n’ont eu aucun remord à serrer la main des policiers alors que ces derniers viennent, casqués et matraques à la main, mettre fin au blocage de Vitalis. Les flics iront jusqu’à sortir les boucliers pour les vidéos de la presse et les selfies des militant·es syndicaux·ales.
Si nous avons passé de bons moments, il faut tout de même s’interroger sur l’attitude de la CGT qui semble avoir négocié avec les flics et le patronat l’organisation de ces blocages, conduisant possiblement à en diminuer les effets. Ainsi en 2010, lors du mouvement contre la réforme des retraites, l’intersyndicale organisait des simulacres de blocage négociés en amont avec la préfecture et les patrons. Les marchandises étaient déjà parties lorsque les actions commençaient. »
12 décembre lycéen·nes en action
« Comme depuis quelques jours, les lycéen·nes sont déter : piquet de grève à Nelson Mandela, blocage à Victor Hugo et au LP2I, manif sauvage jusqu’à Camille Guérin pour inciter les copaines à les rejoindre…
Le même jour à Victor Hugo, 5 flics arrêtent une personne. Le journaliste de la NR recrache la version policière et parle de jet de projectile alors que l’interpellation violente fait suite à un contrôle d’identité. »
Qui que tu sois protèges-toi ! Autodéfense face à la police et la justice en dernière page.
pot-au-feu
Poitiers la cloisonnée
Poitiers, c’est une ville, un espace, avec ses codes, son histoire, ses fonctionnements. Avec ses habitants et ses sociabilités. Avec ses individus et ses collectifs. A Poitiers comme ailleurs, les institutions – monde du travail, famille, État – isolent de plus en plus les personnes et fragmentent les vies.
A Poitiers aussi, on fait face à une épidémie de solitude, inoculée par les institutions et propagée par les individus et même les collectifs. Et cette épidémie peut tuer. Elle peut tuer les individus – les personnes isolées ont une espérance de vie réduite – mais aussi les envies, les dynamiques, les espoirs, les projets, les luttes et les collectifs.
Quand on arrive à Poitiers, on n’est pas étouffé par la convivialité. L’interconnaissance est à la base des relations, à la base de la possibilité même des relations. Alors quand on ne connaît personne, on ne rencontre personne.
Et quand on fréquente des collectifs – sport, jeux, culture, art, aide, lutte, etc – il est difficile de dépasser l’objet du collectif pour se lier. On fait des choses ensemble, et puis on repart à sa vie. Le cloisonnement est érigé en norme.
A Poitiers, l’histoire joue un rôle considérable. Chaque groupe a son histoire, qui explique sa forme, son évolution, ses choix. Mais cette histoire n’est presque jamais transmise, des noms ou des événements étant parfois évoqués pour servir d’argument d’autorité, sans plus de détail ni de contexte. Comment participer à un jeu dont on ne connaît pas les règles ?
Les histoires et les relations interpersonnelles fragmentent la vie à Poitiers. Personne n’ira à tel événement qui se passe dans tel lieu tenu par tel collectif parce qu’autrefois, untel en faisait partie. Telle action est impossible au vu de ce qui s’est passé telle année. Unetelle n’est pas fréquentable parce qu’elle fait partie de tel collectif. Unetelle ne peut pas discuter avec untel parce que ce qu’il dit s’inscrit dans tel contexte faisant référence à tels événements qu’elle ne connaît pas et qu’il ne pense pas nécessaire d’expliciter.
A Poitiers, construire des relations prend énormément de temps. Construire de la confiance en prend beaucoup plus. En attendant, la solitude s’étend.
Pourtant, on sait que la coopération est extrêmement bonne pour la santé et pour la vie. Que l’isolement renforce et pérennise le capitalisme et tous les systèmes de domination et d’oppression. Comment faire face quand on est seul·e ? Quelles forces a-t-on, seul·e ? On n’en a pas, ou très peu. Dans ce monde, et à Poitiers, communiquer devient un acte de résistance. Pour résister au capitalisme et à son monde d’isolé·es, soyons ouvert·es et attentionné·es vis-à-vis des autres, et ne restons pas enferm·e·s dans nos groupes. Continuons à être critique mais arrêtons la méfiance systématique.
Parce qu’il est urgent de décloisonner Poitiers.
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