Soutien aux 7 de Toulouse

[…] Mardi 15 septembre, des personnes se sont baladé.e.s dans le quartier des Minimes (Mazade) à Toulouse et ont recouvert les murs d’affiches et de tags contre la police, la justice, le confinement imposé, l’Etat et le patriarcat. Suite à la dénonciation d’un voisin, les flics débarquent et arrêtent 7 personnes.
Trois jours plus tard, ils/elles sont condamné.e.s à deux mois de prison ferme pour « dégradations en réunion », « identité imaginaire », « refus de signalétique et de prélèvement ADN ». Suite à cette audience, une autre personne sera poursuivie pour « outrage à magistrat » et sera condamnée à trois mois de sursis. Ces condamnations, si elles sont rudes, n’ont rien d’étonnantes. La police et la justice n’aiment pas que l’on s’en prenne à eux et/ou que l’on déjoue ses tentatives d’identification. Bras armé de l’Etat, ils font comme d’hab leur sal taff d’enfermer, d’humilier, d’essayer de briser tout élan de révolte et de subversion.ferme bien sa gueule et subisse en silence. […]

Le 26 septembre 2020, à la MAF (Maison d’arrêt des femmes) de Seysses.

Salut le dehors,
On vient d’achever une semaine de flou, d’inquiétude et d’incertitude, par rapport à nos choix (avoir tenu les identités, nié les faits, accepté la compa, refusé l’adn et la signalétique…)
Mais aussi en partie grâce au précieux soutien de l’extérieur, nous tenions à réaffirmer ces choix qui ont été difficiles à prendre à 7 sans communications ni avocat.
Nous ne sommes pas là JUSTE pour des tags et des affiches.
On est là pour nos choix, pour nos idées, parce qu’on est anarchistes, parce qu’on a craché sur leurs gueules jusqu’au bout. Et même si le jugement a été dur, on a rien lâché! Ce n’est pas une injustice à nos yeux parce qu’on ne croît pas en la justice. Quelques soient nos actes, nous ne serons jamais innocentes, ni victimes!
C’est important pour nous de réaffirmer ça parce que c’est important pour nous et qu’en plus, pour la plupart des gens ici, nos actes paraissent absurdes, ce qui rajoute de l’isolement à l’enfermement. D’ailleurs, les juges, les flics et les matonnes le savent très bien, et n’ont de cesse de jouer sur ça.
On espère que cette lettre puisse nous redonner de la force et en redonner à toutes celles qui, peut-être, feraient des choix similaires. A y bien penser, si c’était à refaire, nous referions pareil :)
Encore une fois, contre les juges les flics et les maton-n-es, CRÈVE L’AUTORITÉ!!
Aujourd’hui, on écrit à 2 mais peut-être bientôt à 7! Big up à nos 5 compagnons, si loin et si proches!

Pour leur écrire :
https://nantes.indymedia.org/articles/51162

textes trouvés sur nantes.indymedia.org

Tumer Fue

Quelle idée pourrie que de prendre en charge l’écriture de cet article alors que je fume. Ca a surement bien fait marrer les autres du torchon qui elleux n’y touche pas. Merci bien. Me voila à lire cette brochure avec un double poids sur les épaules : résumer 80 pages en XXX signes et arrêter de fumer sinon ça prouvera juste que cette brochure est merdique. Me voila à commencer la lecture, on me dit bien de continuer à fumer jusqu’a la fin du texte, je m’exécute, et continu de m’enfiler mes petites clopes par-ci par-là. Parce que je fais partie de cette catégorie de fumeur.euses-qui-fume-pas-trop-que-quand-ielle-le-veux-qui-arrete-quand-ielles-le-veulent-evidement. Dès le départ on me dit que c’est nulle comme conception, la dépendance est déjà là et ce sera même pire que les « vrai » fumeureuse pour arrêter. Chouette, j’ai hâte.

La brochure est la réécriture « militante » d’un bouquin, donc au moins c’est inclusif, épargné de croyances mystiques ou de sauce « développement personnelle ».
La méthode se base sur quelques trucs simples :
Se dire que c’est facile et être sûre que ça va marcher !
Etre heureux.ses d’arrêter !
Ne jamais reprendre !
La dépendance à la nicotine est un des sevrages des plus simple, trois semaines max pour ne plus sentir un effet de manque et des effets physiquement infimes (un peu la sensation du ventre vide). Le plus tenace c’est la dépendance psychologique. Et oui le tabac c’est surtout un conditionnement mental.

La brochure parle surtout de pourquoi tu as besoin de fumer et comment on est conditionné. Sans tomber dans le « si je ne fume plus, je serais trop sain.e, vive les salsifis et la salle de sport tous les jours », ça te démontre comment la clope te vend un plaisir coupable.
Qu’on te fous bien dans le crâne des choses complètements fausses que tout le monde a totalement assimilé : la clope détend (heu non c’est un excitant, ce qui te détend c’est d’assouvir ton besoin de nicotine), la clope rend magique les moments chouettes du quotidien (ya aucun effet euphorisant dans la clope, c’est dans ta tête et qui a déjà eu un orgasme en clopant ? ), la clope ça te plaît en goût (heu nan ça te flingue tes papilles ; et fanchement ta première clope elle avait quel goût ? )…
Fumer va avec son lot d’images publicitaires qui te vendent du rêve plus ou moins subversif, le mythe de la liberté et la sensation de braver les interdits (quel.le fumeureuse ne sent pas sa liberté de cloper entravée quand on lui dit que c’est non fumeureuse), une image de mec virile ou de meuf indépendante/sexy (génial c’est des rôles qu’on adore). Fumer c’est un conditionnement social, on croit avoir besoin de ça pour appartenir à un groupe, pour avoir l’impression d’exister… En gros en fumant on construit une histoire, sa petite histoire pour continuer.

Une fois que tu sais que tout ça c’est dans ta tête et que tu ne l’as pas choisi, moi ça me donne juste envie de dire merde. On en reparle la prochaine fois.

Un des facteurs de reprise, c’est tes clopes à toi, à vous mes copaines fumeureuses, à cette ambiance la clope c’est cool, à nos réu aquarium, aux pauses que seule toi va prendre, aux lieux amis qui éloigent la question… Pt’être que tu penses que c’est mon choix de vouloir arrêter de fumer mais nan t’es aussi concerné, alors est-ce qu’on peut commencer à en causer collectivement et à être écouté aussi. cimer.

https://infokiosques.net/spip.php?article1749

Pensée anarchiste : Le but des anarchistes

En 1894, la répression contre les anarchistes en France est forte suite à une série d’attentats. Élisée Reclus (1830-1905), communard, théoricien anarchiste, pédagogue, géographe et écrivain prolifique est invité à faire une conférence devant une loge maçonnique de Bruxelles. Il y développe les thèmes de l’abolition de l’État, des principes de la morale anarchiste et de la possibilité d’une société fondée sur celle-ci.

«Le but des anarchistes leur est donc commun avec beaucoup d[e personnes] généreu[ses], appartenant aux religions, aux sectes, aux partis les plus divers, mais ils se distinguent nettement par les moyens, ainsi que leur nom l’indique de la manière la moins douteuse. La conquête du pouvoir fut presque toujours la grande préoccupation des révolutionnaires, mêmes des plus intentionnés. L’éducation reçue ne leur permettrait pas de s’imaginer une société libre fonctionnant sans gouvernement régulier, et, dès qu’ils avaient renversé des maîtres haïs, ils s’empressaient de les remplacer par d’autres maîtres, destinés selon la formule consacrée, à « faire le bonheur de leur peuple ». D’ordinaire on ne se permettait même pas de se préparer à un changement de prince ou de dynastie sans avoir fait hommage ou obéissance à quelque souverain futur: « Le roi est tué! Vive le roi! » s’écriaient les sujets toujours fidèles même dans leur révolte. Pendant des siècles et des siècles tel fut immanquablement le cours de l’histoire. « Comment pourrait-on vivre sans maîtres! » disaient les esclaves, les épouses, les enfants, les travailleurs des villes et des campagnes, et, de propos délibéré, ils se plaçaient la tête sous le joug comme le fait le boeuf qui traîne la charrue. On se rappelle les insurgés de 1830 réclamant « la meilleure des républiques » dans la personne d’un nouveau roi, et les républicains de 1848 se retirant discrètement dans leur taudis après avoir mis « trois mois de misère au service du gouvernement provisoire ». […] N’est-ce pas ici le cas de répéter les vers de Victor Hugo: « Un vieil instinct humain mène à la turpitude? »
Contre cet instinct, l’anarchie représente vraiment un esprit nouveau. On ne peut point reprocher aux libertaires qu’ils cherchent à se débarrasser d’un gouvernement pour se substituer à lui: « Ôte-toi de là que je m’y mette! » est une parole qu’ils auraient horreur de prononcer, et, d’avance, ils vouent à la honte et au mépris, ou du moins à la pitié, celui d’entre eux qui, piqué de la tarentule du pouvoir, se laisserait aller à briguer quelque place sous prétexte de faire, lui aussi, le « bonheur de ses concitoyens ». Les anarchistes professent, en s’appuyant sur l’observation, que l’État et tout ce qui s’y rattache n’est pas une pure entité ou bien quelque formule philosophique, mais un ensemble d’individus placés dans un milieu spécial et en subissant l’influence. Ceux-ci élevés en dignité, en pouvoir, en traitement au-dessus de leurs concitoyens, sont par cela même forcés, pour ainsi dire, de se croire supérieurs aux gens du commun, et cependant les tentations de toute sorte qui les assiègent les font choir presque fatalement au-dessous du niveau général.
C’est là ce que nous répétons sans cesse à nos frères [et sœurs], – parfois ennemies – les socialistes d’État: « Prenez garde à vos chefs et mandataires! Comme vous, certainement, ils sont animés des plus pures intentions; ils veulent ardemment la suppression de la propriété privée et de l’État tyrannique; mais les relations, les conditions nouvelles les modifient peu à peu; leur morale change avec leurs intérêts, et, se croyant toujours fidèles à la cause de leurs mandants, ils deviennent forcément infidèles. Eux aussi, détenteurs du pouvoir, devront se servir des instruments du pouvoir: armée, moralistes, magistrats, policiers et mouchards. Depuis plus de trois mille ans, le poète hindou du Mahâ Bhârata a formulé sur ce sujet l’expérience des siècles: « L’homme qui roule dans un char ne sera jamais l’ami de l’homme qui marche à pied! »
Ainsi les anarchistes ont, à cet égard, les principes les plus arrêtés: d’après eux, la conquête du pouvoir ne peut servir qu’à en prolonger la durée avec celle de l’esclavage correspondant. Ce n’est donc pas sans raison que le nom d' »anarchistes » qui, après tout, n’a qu’une signification négative, reste celui par lequel nous sommes universellement désignés. On pourrait nous dire « libertaires », ainsi que plusieurs d’entre nous se qualifient volontiers, ou bien « harmonistes » à cause de l’accord libre des vouloirs qui, d’après nous, constituera la société future; mais ces appellations ne nous différencient pas assez des socialistes. C’est bien la lutte contre tout pouvoir officiel qui nous distingue essentiellement; chaque individualité nous paraît être le centre de l’univers, et chacune a les mêmes droits à son développement intégral, sans intervention d’un pouvoir qui la dirige, la morigène ou la châtie. »

hhttps://www.panarchy.org/reclus/anarchie.1894.html

Relever les bras

Pour beaucoup, quand on évoque le sport, on pense aux cours de sport humiliants, aux profs qui nous forcent, aux mecs virils et violents qui nous matent, nous jaugent, nous jugent. Et puis on pense aux millionnaires, à la pub, et à toutes ces conneries dont parlent constamment les medias alors qu’on s’en tape. En gros, on pense oppression patriarcale et capitalisme. Mais loin de tout ça, le sport, ça peut aussi être autre chose. Ca peut même être émancipateur, à condition qu’il soit non-autoritaire.
Quand on parle de sport non-autoritaire, on veut en fait parler de sport avec le moins d’autorité possible. Comme dans toutes interactions sociales, l’absence d’autorité n’existe pas. Mais elle est moins un problème à partir du moment où elle est partagée, discutée, et ouvertement consentie. L’objectif, c’est de tendre vers le moins d’autorité possible. Pour cela, il faut sortir des schémas traditionnels des clubs sportifs, et penser la pratique différemment : ici comme ailleurs, les normes n’ont rien de normal.

Pour commencer, on a besoin de virer la compétition et son imaginaire. L’objectif de la compétition, c’est de gagner, c’est d’être meilleur que les autres, à tout prix, quitte à les écraser. C’est pour ça que la violence, physique comme verbale, les humiliations, le dopage, entre autres, font partie intégrante de nos représentations du sport. A la finalité (gagner), on préférera la manière, la forme. Se faire plaisir, jouer ensemble, s’entraider, progresser. Dans un environnement bienveillant et safe pour tout le monde. Virer la compétition, ça ne veut pas dire ne plus rencontrer d’autres équipes, juste ne plus les affronter : on organise des matchs pour jouer, rencontrer et s’amuser plutôt que pour dominer et gagner.

L’autorité dans une équipe est personnifié dans la figure du coach, qui est la plupart du temps un mec, même dans les équipes féminines. Le coach a toujours raison, et il sait mieux que tout le monde ce qui est bon pour l’équipe. Pour tuer le coach, il y a l’autocoaching. L’idée, c’est de permettre à chaque membre de l’équipe, ensemble ou à tour de rôle, d’être coach. En pratique, il peut s’agir de binomes qui préparent les différents temps d’un entrainement. Comme ce binome change à chaque fois, ça permet d’impliquer les personnes qui le souhaitent. Et pour celles qui ne se sentent pas assez légitime, l’équipe peut constituer un classeur, physique ou virtuel, avec des marches à suivre, des exercices, etc. Des moments d’échanges et des stages avec d’autres équipes qui ont plus d’expériences peuvent aussi s’organiser pour partager des techniques et des savoirs.

En dehors de l’équipe, l’autorité dans le sport est représenté par l’arbitre, qui est là pour faire respecter les règles et sanctionner. Pour tuer l’arbitre, il y a l’auto-arbitrage ! Contrairement à des idées reçues, l’auto-arbitrage, c’est possible dans tous les sports. A condition parfois de changer les règles pour les simplifier et pacifier le jeu. Par pacifier, on entend éviter les embrouilles et prise de tête, pas les contacts s’ils font partis du jeu et sont librement consentis. Dans beaucoup de sports, les règles sont faites pour les professionnel·les, dans le but de créer du spectacle. Ce qui provoque une augmentation du nombre d’arbitres pour les contrôler. Le foot est un bon exemple : il peut y avoir jusqu’à 5 arbitres sur le terrain. Pourtant, il existe des championnats de foot à 7 en auto-arbitrage, avec des règles différentes. Par exemple, les tacles sont interdits. L’auto-arbitrage suppose de changer de mentalité : alors que dans le sport traditionnel, tout ce qui n’est pas vu par l’arbitre est autorisé, il s’agit là de s’arrêter quand on commet une faute, ou quand on nous dit qu’on a commis une faute. Ce qui suppose de respecter les adversaires, et de leur faire confiance.

La question de la mixité ou la non-mixité est essentielle. Pour les femmes, mecs trans et personnes non-binaires, la non-mixité peut-être sécurisante, et permettre de reprendre confiance en soi loin du regard oppressant des hommes. Alors que pour les hommes, la mixité peut permettre de sortir de l’ambiance viriliste.

Pour sortir de l’imaginaire du sport compétitif et donc viril, l’existence de clubs tels que le Black Star et les Pict’aliens est essentiel, puisqu’ils permettent de montrer qu’une autre pratique du sport est possible. Ils permettent à d’autres, dans d’autres sports, de se dire qu’il est possible de continuer à pratiquer ce qu’iels aiment sans forcément subir des violences et des humiliations. Que créer des clubs qui se revendiquent non-autoritaire et qui pratiquent leur sport de manière bienveillante avec un but émancipateur n’est pas une utopie.

Les Pict’Alien

Les Pict’Alien, c’est un jeune club de roller derby en mixité choisie (sans mec cisgenre*) qui se reconnaît dans des valeurs féministes, qui souhaite être engagé et inclusif. Pour nous le roller derby, c’est pas juste du sport !
Ca veut dire créer un cadre accueillant pour évoluer ensemble sur nos compétences et sur nos idées. C’est faire du sport sans la peur d’être jugé.e ou regardé.e de travers parce qu’on à pas fait de sport depuis longtemps, qu’on n’est pas dans l’hétéro-cis-norme, qu’on a pas un corps standardisé, qu’on dis crotte aux stéréotypes de genre imposés… C’est se serrer les coudes, se redonner confiance et rouler, rouler, rouler. On ne sait pas encore où ça nous mènera, mais pt’être un jour, vous nous croiserez en cortège à roulette.
Techniquement, c’est aussi ne pas laisser la gestion du club ou des entraînements dans les mains de peu de personne. Une des devises du roller derby c’est par les joueureuses pour les joueureuses, et ça nous plait bien. Dans le derby, il y a le côté technique du roller qui fait que les personnes plus à l’aise techniquement vont prendre la place de transmetteureuses plus facilement (mais pas toujours), on cherche des solutions pour que le coaching ne soit pas une prise de pouvoir définitive et hiérarchique. Pour cela les entraînements fonctionnent en auto-coaching, un.e ou plusieurs joueureuses anime l’entraînement sur patin ou le renforcement musculaire ou l’échauffement.
Dans le derby une des difficultés c’est l’arbitrage, il y a beaucoup de règles de jeu et notamment qui portent sur la sécurité des autres joueureuses car c’est un sport avec des contacts physiques règlementés. Pour les matchs il faut aujourd’hui quasiment autant d’arbites que de joueureuse sur la piste. Pour ça les joueureuses sont également sollicité.es pour arbitrer les matchs qu’ielles ne jouent pas.
Pour la partie administrative de l’asso, toutes les réus sont des CA où tout.es les membres sont invité.es à prendre partie et à participer à la gestion et à l’organisation.
Et quand même, pour savoir de quoi on parle le roller derby est un sport d’équipe et de contact sur patins à roulettes (appelé aussi quad). On apprend à être agile, solide, rapide… mais aussi la stratégie et le collectif.
Petite explication du jeu : Pour marquer des points, les jammeureuses (attaquant·es) vont devoir doubler un maximum de fois les bloqueureuses (défenseureuses) adverses en effectuant des tours de la piste (track) ovale et plate. Les bloqueureuses ont pour but d’empêcher lea jammeureuse adverse de les doubler, tout en facilitant le passage de leur coéquipier.e. Pour cela, les contacts physiques sont autorisés, mais très réglementés, on ne tape pas n’importe où !
rollerderbypictalien@riseup.net // ou sur facebook – Roller derby Pict’Alien

* personne se reconnaissant dans le genre masculin et qui correspond à celui qu’on lui a assigné à sa naissance, on défend l’autodétermination

Black Star Ultimate

Le Black Star Ultimate est un club fondé avec la volonté particulière d’affirmer des valeurs politiques, à travers la pratique du sport.
Considérant le capitalisme et le patriarcat comme des sources d’oppressions systémiques, considérant nos sociétés comme traversées par un ensemble de rapports de force et de domination, nous pensons qu’il est nécessaire de garder cela à l’esprit lors de nos pratiques sportives, afin de lutter contre ces modèles.
C’est pourquoi il nous tient à cœur de faire exister une alternative quand nous enfilons nos baskets pour aller sur un terrain. Faire du sport autrement, dans un milieu où la compétition tend parfois trop facilement à l’expression de certaines formes de violences (sexisme, racisme, validisme, lgbtiphobie, fascisme, mépris de classe…). Faire du sport pour le plaisir de jouer, à partir de relations égalitaires, basées sur l’entraide. Expérimenter l’autogestion dans une équipe. Et si on peut se marrer, c’est encore mieux.”
Ceci est le début de notre charte, écrite à plusieurs mains en 2019. A la base, une dizaine de camarades et de copaines partageant une envie commune de se réapproprier un terrain de jeux que nous avions, pour la plupart, délaissé il y a des années : le sport collectif. L’exemple du foot populaire dans un coin de la tête, des expériences de vie en squat, des désirs de mise en commun, du punk rock… tout ça conjugué ensemble pour nous mener vers l’Ultimate, un sport sans contact et auto-arbitré. Sans contact signifie pour le Black Star que le terrain n’est pas un espace de confrontation physique difficilement appropriable quand on n’est pas familier avec les normes viriles. Auto-arbitrage signifie pour le Black Star que toutes les personnes impliquées sont responsables de l’application et de l’adhésion aux règles de l’Ultimate et que donc il n’est pas acceptable qu’un quelconque monopole (arbitrage, coaching, esprit du jeu…) s’installe.
Le Black Star peut-être un espace/temps d’éducation populaire, d’expérimentation de l’auto-gestion, de jeux fun et respectueux (si si c’est possible !), de tissage de liens humains, de construction de ponts avec les luttes et les milieux révolutionnaires, de pratique d’une activité physique amusante ou même d’empowerment.

L’île du carnet en lutte

En Loire-Atlantique, sur l’île du Carnet, (où une lutte victorieuse antinucléaire empêcha la construction d’une centrale entre 1977 et 1997), le Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire prévoit d’établir une zone industrielle de 110 hectares (soit 880 piscines olympiques), l’estuaire de la Loire ayant été massacré par l’implantation de raffineries et industries agrochimiques à perte de vue ces dernières décennies.
Total, Yara, EDF, Cargill désireux de s’engager dans la «croissance verte» désirent s’implanter sur ce futur «ecopark».

Afin de préserver cette zone et les 116 espèces protégées par ce «projet» (l’un des «72 clé en main» pour «réindustrialiser la France» Merci E. Macron) et empêcher les «mesures écologiques compensatoires» qui impacterons au final: 395 hectares; la ZAD du Carnet, s’est créée le 31 août 2020.
Epaulée par le collectif Stop Carnet(qui luttait déjà contre la bétonnisation de cette zone humide), la jeune ZAD résiste, construit, discute, projette, s’autonomise et conteste ! Plus loin que cet énième projet, le prototype d’éolienne présent sur site à été stoppé et réquisitionné car nous dénonçons plus généralement l’enfumage qu’est la «transition écologique».
Nous sommes alliés au Village Du Peuple, qui lui résiste pour sauver des mêmes industriels fossiles et chimiques 58 hectares, de l’autre côté de l’estuaire à la petite Lande de Donges.

Il y a actuellement 4 lieux occupés, le VDP de Donges (expulsable depuis le 06/10/20), P1, la Saule, et le Vent avec des algéco, constructions et yourtes en tout genre. Une cabane en non-mixité est présente. Un grand sleeping est en train de se bâtir.

Nous désirons tisser des liens avec d’autres luttes, telle que la Montagne d’or, et l’Amassada, via des discussions et projections en présence d’opposant.es. Venez discutez et nous enrichir de vos expériences.

Pérennisons ensemble cette ZAD face aux menaces d’expulsion et l’hiver qui approche, l’île du Carnet et ses habitant.es ont besoin de soutien matériel et humain.

Pour plus d’informations sur le projet et les besoins actuels, n’hésitez pas à venir voir le site de la ZAD: zadducarnet.org.

No bassaran

Les actions contre les bassines ont pris différentes formes, ciblant aussi bien les bénéficiaires de cette absurdité destructrice que les différents pouvoirs qui la finance et la rende possible.

Août 2018 : Sabotage d’enrouleur et de câbles d’irrigation de deux irriguant à Amuré et Bourdet dans les deux-sèvres en période de restriction d’eau. L’un des irriguants, Thierry Géant est élu municipal à Amuré.

Juillet 2020 : – tag « Non aux bassines » sur la maison de l’agriculture à les ruralies, près de vouillé. La chambre d’agriculture des deux-sèvres promeut le projet des bassines.
– un tag « Non aux bassines !! » sur la mairie d’Amuré revendiqué par des tritons masqué.e.s.

Août 2020 :
– Réunion d’informations sur le sujet à Poitiers

Septembre 2020 : – inscriptions sur la route lors du passage du tour de france
– sabotage de matériel d’irrigations (notamment une rampe et une pompe) chez des éleveurs irriguants qui vont profiter de la construction d’une bassine

Octobre 2020 : – Manifestation à Epannes contre les bassines

Des ronds dans l’eau

Disparition en masse des insectes, augmentation des températures, pollution des cours d’eau (comme celle causée par l’usine Carembar à Lencloître en 2018), augmentation des désastres climatiques en nombres comme en amplitude… Nombre de ces changements sont déjà irréversibles et sont la conséquence directe de la société capitaliste. Pourtant certaines personnes continuent de nier les faits et s’obstinent à persévérer dans cette voie destructrice. Dans la région Nouvelle-Aquitaine, cet aveuglement prend notamment la forme des bassines.

Alors c’est quoi une « bassine » ? Il faut visualiser environ 10 hectares clôturés par des murs de terre d’une dizaine de mètres de haut, le tout tapissé de plastique.
Pour quel usage ? Il s’agit de piller l’eau des nappes phréatiques durant l’hiver, et donc d’assécher en partie les cours d’eau qui en dépendent, pour la réutiliser durant l’été. C’est une manière pour les gros propriétaires (ceux capables d’utiliser plusieurs hectares de terres agricoles pour creuser des trous) de ne pas respecter les règles d’irrigation, règles qui leur permettent déjà d’arroser n’importe comment. Ce captage et ce stockage ne sont rien d’autre qu’une privatisation de l’eau. Le tout est bien évidemment financé à 70 % par les différentes administrations prétendument chargées de faire respecter les quotas.

Les cultures irriguées sont principalement celles qui servent à nourrir le bétail (par exemple le maïs qui en plus n’est pas adapté au climat local). Non seulement les bassines permettent à quelques gros propriétaires de continuer à s’enrichir en s’appropriant les cours d’eau, mais elles s’inscrivent directement dans la déjà longue liste des subventions dissimulées au bénéfice de l’industrie de l’élevage. Une industrie responsable d’au moins 10 % des émissions de gaz à effet de serre, de la déforestation et aussi de la pollution des cours d’eau. De manière générale, l’agriculture qui profitera des bassines est l’agriculture intensive. Cette même agriculture qui ravage les sols, empoisonne le vivant à coup de pesticide.

Les bassines font partie d’un ensemble de dispositifs, des éoliennes industrielles à la voiture électrique, qui servent de miracles technologiques pour dissimuler le mur dans lequel cette société nous entraine. Les bassines ne sont nullement une manière de s’adapter, mais une tentative couteuse de nier la réalité et de perpétuer un système voué à disparaitre. La question étant de savoir si nous voulons ou non disparaitre avec lui.Toutes ces prétendues tentatives ne nous sauveront nullement, au contraire même, elles ne feront que rendre l’inévitable choc plus brutal encore. C’était déjà hier qu’il fallait arrêter la machine, mais il n’est jamais trop tard pour commencer.