La première chose que je ferai en rentrant, c’est d’aller taguer pédophile sur sa maison. Puis j’irai voir mes poules et mes amis. Mais d’abord ça. Ça va me faire du bien. De nuit. A pieds. En gros. En énorme. Avec une échelle. Avec ma sœur. Avec papa. Avec maman. Avec tou.te.s ce.lles.ux qui veulent. Bien épais. Pour que tout le monde le sache mais surtout lui. Ou surtout tout le monde j’en sais rien. Ou juste pour moi. Pour que cette raclure ne meure pas le sourire aux lèvres. Pour qu’il en chie. Qu’il ai peur. Qu’il ai mal. Qu’il se torture. Qu’il se tue. Rien à foutre. Pour qu’il paye. D’avoir volé son corps. De lui avoir volé ses seins et son sens du toucher. Sa joie. Son plaisir. Si petite. Pour l’avoir salie juste pour son bon plaisir. C’est tout ce que j’espère en fait. Qu’il meurt. Pour qu’elle puisse enfin retourner à la fête du village sans avoir à le recroiser. Pour qu’elle soit soulagée de le savoir disparu pour toujours.
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Du maton au macho
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Contre toutes les cages
Quand on commence à parler de lutte conte la prison d’un point de vu féministe, on peut avoir dans la minute une remarque du genre « mais les violeurs* quand même ! ». Alors trigger ce texte va parler de ça un peu (pas de détail, pas de description) mais c’est surtout une tentative de réflexion anarca-féministe plus générale.
pourquoi parler de ça
Les luttes féministes contre la taule ne s’arrêtent pas à la question des violeurs, heureusement. Seulement dans les critiques anti-carcérales il y a parfois un vide à ce sujet. Est-ce délibéré ? Trop épineux ? Casse-gueule ? Essayons de se frotter aux ronces. La proportion pour viol ou agression sexuelle en taule est relativement faible (10,7 %, source OIP) alors certain·e ne trouve peut-être pas judicieux de s’attarder dessus. Plus de la moitié des prisons sont remplis par des peines pour vols ou trafic de stup (source OIP). A ces sujets la critique de l’enfermement est plus “simple”, il suffit de dire que ces personnes pourraient être libres si on changeait notre relation à la propriété et à la légalité (de la défonce notamment). Un braquage, un acte quelconque de rébellion contre la société, peut être vu comme une chouette pratique subversive. Cependant, être en taule pour viol, pédocriminalité, inceste… c’est pas mythifiable, c’est pas excusable et donc on fait quoi avec ça.
la société du viol
Les violences sexuelles et sexistes font partie du patriarcat, elles ne sont pas des faits isolés ou le résultat de comportements individuels « déviants ». Elles sont la norme. Le produit d’individus bercés dans une société qui diffuse la culture du viol. On peut juste vous dire de regarder, écouter autour de vous, de réfléchir 5 minutes à vos comportements ou vécus. Ce n’est pas parce que les personnes autrices sont le produit d’une société sexiste, qu’elles ne sont pas responsables de leurs actes, elles le sont. Reconnaître qu’on merde, qu’on a merdé c’est possible, changer c’est possible. Les personnes qui acceptent de jouer ce rôle, qui choisissent de ne pas s’en extraire, qui profitent de leurs privilèges, ces personnes sont complices de ne rien faire pour changer elles-mêmes et leurs comportements et pour ça, ce sont des merdes. Seulement, on peut aussi considérer que la merde est partout, autour de nous et aussi en nous toustes. Penser que la prison pour les violeurs est un remède miracle n’a pas de sens. Penser que la prison tout court est un remède à quoi que ce soit n’a pas de sens. Penser qu’il existe un remède miracle contre les violeurs n’a pas plus de sens.
problème dans le système
La police, la justice, la prison ne sont pas là pour vous « protéger » car ces institutions sont les rouages d’un état patriarcal qui protège les auteurs et perpétue ces violences à l’intérieur même de ses institutions. Demander des droits, c’est demander à l’état patriarcal de s’en porter garant, c’est demander à la source même des oppressions d’y mettre fin. La culture du viol imprègne les flics, les juges, les avocat·es, les procureur·es, les magistrat·es, iels appliquent leurs représentations sexistes et raciste sur les concerné·es et parmi elleux il y a aussi des agresseureuses qui soutiennent et protègent les autres. Qui font les lois ? Des hommes cis, hétéronormés, blancs et riches. Qui remplissent les taules ? Toustes les autres… Les non-blanc·hes, les pauvres, les pas normé·es, les trans… Penser la taule comme une option possible, c’est oublier les biais de ce système et fermer les yeux sur ce qu’il perpétue. Bien qu’avoir recours au pénal, porter plainte, pour certaine est une question de survie à un moment donné, cela ne reste pas une solution en soit, c’est un palliatif. Le problème est systémique. Lutter contre le patriarcat ne se cantonne pas à une tentative de changer des comportements, c’est lutter aussi pour la destruction de tout un système oppressif, pénal et étatique.
les agressions ne s’arrêtent pas aux portes des taules
Les biais patriarcaux sont présents en prison comme partout ailleurs, la prison n’est que le reflet de la société. Les prisonier·es ne sont pas des héro·ines exemptes de comportement de merde. La prison n’exclut pas le sexisme, la lesbophobie, la transphobie, l’homophobie… Au sein même de la taule il y a des viols et des agressions. Les personnes homo et les trans en sont très souvent victimes. Pour tenter d’éviter ça iels se retrouvent contraint·es d’être placé·es à l’isolement, c’est à dire en cellule individuelle, sans aucun contact avec les autres prisonier·es et le moindre mouvement encadré par des matons. Iels subissent donc une double peine. Autre exemple, les violeurs condamnés, appelés « pointeurs », se font souvent défoncer, par les autres détenus ou par les matons. La taule c’est comme la société, une vaste hypocrisie, ça condamne le viol par le viol. Quand un mec cis défonce un violeur en taule, il défonce un violeur “reconnu”, il frappe ce que la société à travers sa police, ses tribunaux et ses taules reconnaît comme un violeur. Par sa violence, il renforce la séparation symbolique entre lui et le violeur. L’usage de la violence lui permet bien souvent d’éviter de réfléchir sur ses propres comportements et de continuer de se voiler la face. Cette violence là, qui consiste à s’acharner sur le bouc émissaire du viol n’a rien à voir avec celle menée par les survivant·es contre leurs bourreaux. La prison de part sa violence permanente, encourage et perpétue la violence viriliste.
Alors franchement, si on pense encore une minute que la taule est une solution pour régler son compte au patriarcat, on se fout un barreau dans l’œil.
pour qu’on se tienne sages
Les viols ne se sont pas magiquement arrêtés depuis qu’ils sont criminalisés, ce qui remonte à 1810 quand même. La soi-disant menace de la prison ne sert donc à rien. La prison n’a aucune incidence sur la culture du viol, voir pire, elle entretient une image fantasmée du monstre alors que la plupart des agressions ont lieu dans le cercle familial ou par des personnes connues de lea survivant·e. Elle nous maintient dans une peur stéréotypée, pourtant les agressions sexistes sont perpétués par tout le monde, dans des milieux populaire, chez les bourgeois, chez les anar… Cette peur sert aussi à nous maintenir dans un statut de victime incapable d’agir, de réagir. Cela nous dépossède de tout droit de réponse, de toute recherche de solution par nous même et pour nous même. On parle souvent de la violence de l’état et de la nécessité à utiliser cette même violence contre celui-ci et ses représentant·e. Ne sommes-nous pas là aussi, face aux violences sexistes structurelles, dans la nécéssité d’utiliser cette même violence pour en combattre ses représentant·e ? C’est à chacun·e de savoir et choisir ou placer ses curseurs de vengeance, de pardon, de réparation, d’acceptation et de survie.
une prison genrée
Tout le système pénal entretient des normes de genre qui enferment doublement, physiquement et symboliquement dans des rôles stéréotypés. La prison participe activement à te faire rentrer dans la norme, soit un mec viril ou soit une meuf docile. La prison t’enferme dans un genre, le genre t’enferme dans une prison. La face cachée de la prison dans une société hétéronormé et sexiste, ce sont les femmes, les mères, les copines, qui payent les conséquences de l’enfermement même dehors. Ce sont elles qui se tapent comme toujours le travail invisible du soin (laver le linge, écrire, soutenir…) et la gestion des gosses s’il y en a. Alors si on veut dire merde à tout ça, faut dire merde aux prisons.
ce monde est une prison
S’opposer à la prison ce n’est pas juste se battre contre des barreaux de fer qui entraveraient des libertés. Les barreaux, tu les as autours de toi, tu les sens dans ta chair, tu les vois dans ta tête, tout le temps. Ce sont toutes les injonctions au genre que tu te prends sur la tronche, toutes les oppressions que tu subies, toutes ces libertés qui n’existent pas pour toi. Ce sont aussi ces barreaux du quotidien qu’il faut faire sauter pour tendre vers la liberté. *si les personnes autrices de violences sexuelles sont mises au masculin, cela ne veux pas dire que les violeuses, agresseuses n’existent pas, seulement qu’en proportion cela représente une moindre proportion.
Pour aller plus loin
Pourquoi faudrait-il punir ?, Catherine Baker, éditions Tahin Party, 2004
Pour elles toutes, Gwenola Ricordeau, Lux Éditeur, 2019
Femme trans en prison, juin 2011 , disponible aussi sur infokiosques.net
Emissions de radio féministe/queer sur la prison sur radiorageuses. net
Les syndicats marchent au pas
Il suffit que les marchands de babioles du centre-ville aillent se plaindre dans la presse le 17 décembre des manifestations pour que magiquement, non seulement la coordination n’appelle à aucune manifestation avant le 9 janvier mais aussi pour que le trajet des suivantes évite le centre ville et se contente de longer les grands boulevards. Le pire est atteint lors de la manifestation du 16 janvier qui part des trois-cités et se finit au parc de blossac.
Il n’y a rien d’étonnant à cela quand on réfléchit posément aux rôles de ces associations. Les principaux syndicats ne sont avant tout que des structures de co-gestion du système capitaliste. Parce que leur défense des travailleureuses en tant que travailleureses et non en tant qu’individu les empêche de critiquer radicalement le travail. On peut ainsi voir des syndicalistes demander le maintien d’une usine, aussi polluante soit-elle, aussi abrutissant que puisse y être la vie qu’on y mène, parce qu’elle fournit des sacro-saints emplois.
De plus, l’immense majorité des syndicats n’ont ainsi aucun problème à admettre des flics, des magistrats ou des matons. Comme par exemple la CGT pénitentiaire, qui sévit à la taule de vivonne. Les prétendues grèves des matons ne pénalisent jamais leur employeur (l’état) mais toujours les prisonnier.eres et leurs proches. Comment donc s’étonner que des organisations qui défendent nos bourreaux tentent ensuite de pacifier notre hostilité à leur encontre. Et ça c’est quand ielles ne décident pas de jouer d’eux-mêmes aux flics à travers les fameux services d’ordres.
Chair à patrons
En décembre 2015, deux salariés de Bonilait étaient blessés lors d’une explosion dans une tour de séchage. Alors que ces deux ouvriers étaient en train de décoller de la poudre de petit-lait, une opération de soudure se déroulait sur la cuve. C’est cette opération de soudure qui est à l’origine de l’explosion qui a blessé les deux ouvriers dont l’un à vie (notamment à cause d’une surdité causée par l’accident). Et puisque visiblement 18 000 € d’amendes était bien trop cher, Bernard Rivano, directeur général de Bonilait a décidé de faire appel.
En 2019, selon l’Assurance Maladie, il y aurait eu 655 715 accidents du travail en france. Des accidents qui n’ont rien d’accidentels puisqu’ils sont le produit de la soif de richesses des capitalistes. Parce qu’il faut toujours faire plus, toujours plus vite, les principes de sécurités élémentaires ne sont pas respectés. Leurs profits se font sur nos corps, en france ou ailleurs. Que ce soit lors de destruction spectaculaires ou à l’usure quotidienne, nous ne sortons pas indemnes du travail. Des problèmes de dos liés à la posture au transport de charges lourdes, des corps détruit par les explosions dans les silos, des cancers, des dépressions, des suicides voilà le salaire caché que l’on nous verse.
Mais l’avarice seule des patrons ne suffirait pas pour remplir les hôpitaux et les cimetières (500 à 550 morts au travail par an). Non, pour cela, il faut bien des complicités. Il ne faut pas seulement la complicité de quelques avocats, de quelques procureurs et de quelques juges. Un tel exploit n’est pas le produit de quelques directeurs généraux plus avares que les autres mais de toute une société. C’est une œuvre collective que voilà. C’est le produit de l’alliance toujours renouvelée entre le capital et l’état. En laisser un debout et c’est permettre à l’autre de revenir. Pour être libre, c’est les deux que nous devons détruire.
Le 6/01/2020, les tribunaux ont décidé l’impossibilité de toute indemnisation et ont réduit l’amende à 3 500€.
Une page d’histoire
Dans le centre ville de poitiers, juste à côté des jardins des droits de l’homme se trouve la médiathèque mitterand. Mais quels sont les extraordinaires exploits qui ont conduit à ce qu’on nomme, seulement quelques mois après sa mort, un bâtiment à son nom ?
Né en 1916, françois mitterand s’engage à partir de 1934 dans les volontaires nationaux, un groupement de jeunesse nationaliste. Les volontaires nationaux seront dissous en 1936 avec d’autres organisations nationalistes et fascistes, 2 ans après leur participation à la tentative avortée de prise de pouvoir par l’extrême-droite en février 1934. En 1935, il participe à la manifestation de l’action française contre l’exercice de médecins étrangers en fRance sous le mot d’ordre de l’opposition à «_l’invasion métèque ». L’action française est une organisation royaliste violente, nationaliste, antisémite, raciste et catholique, encore active aujourd’hui. L’actuel ministre de l’intérieur, gérald darmanin a notamment publié des articles dans un mensuel royaliste proche de l’action française, politique magazine (voir « Séparatisme : darmanin était lié à un groupuscule royaliste et pétaniste », Nantes révoltée, 04/02/21).
En 1938, françois mitterand se porte ensuite volontaire dans l’infanterie coloniale pour son service militaire. Il l’effectuera au sein du 23e régiment d’infanterie colonial.
Après avoir rejoint le régime du maréchal pétain, dont il est sympathisant, il rejoint au cour de la 2nd guerre mondiale des groupes de résistance avant d’entrer en clandestinité et de quitter le sol français. Devenu président, il refusera de présenter des excuses au nom de l’état français pour la participation active de celui-ci au génocide des juifs, des tsiganes ainsi qu’aux massacres nazis visant notamment les personnes handicapé·es, LBGTQI+ ou autres.
En 1945, il se servira de son prestige issu de la résistance pour protéger Eugène Schueller, propriétaire de l’oréal. Mais Schueller est aussi un des financeurs de l’organisation terroriste fasciste la cagoule, un auteur d’articles antisémites et un fondateur de partis fascistes durant la collaboration. Schueller saura remercier Mitterand comme il se doit en lui offrant la direction des éditions du rond-point.
Après diverses élections et poste de ministre, il devient en 1954 ministre de l’intérieur. En pleine guerre d’indépendance algérienne (1954-1962), il s’oppose à l’indépendance algérienne et déclare «_L’Algérie, c’est la France … ceux qui veulent l’en dissocier seront partout combattus et châtiés ». En 1956, alors ministre de la justice, il défend le projet de loi donnant les pleins pouvoirs à l’armée et qui légalisera les tortures et massacre commis par les parachutistes de jacques massu l’année suivante. Durant les 1 ans et 3 mois au ministère de la justice, 45 militants algériens sont guillotinés, notamment grâce aux lois qu’il a lui même signé et qui permettent de guillotiner à tour de bras les indépendantistes.
Si depuis le début, la vie de françois mitterand est marqué par ses idées racistes et colonialistes, c’est dans les années 90, alors qu’il est président de la fRance qu’il participera au pire. Cette horreur, c’est son implication personnelle dans génocide des tutsis au rwanda (800 000 à 1 000 000 de tué·es). Car c’est depuis le palais de l’élysée qu’a été décidée et mise en place une politique française de soutien aux génocidaires. Que ce soit avant, pendant ou après, l’état français a déployé tous les moyens possibles. Des formations militaires aux livraisons en passant par l’envoi de troupes en renfort sans compter de reprendre le discours extrêmement haineux des extrémistes hutus. Un soutien qui n’a jamais véritablement cessé que ce soit avant, pendant et après le génocide. Ainsi les livraisons d’armes continueront alors même que le génocide a commencé.
Du service militaire au génocide rwandais, mitterand aura été un membre actif de toutes les horreurs coloniales. Voilà l’homme qu’on nous montre en exemple : un nationaliste, un colonisateur, un collaborateur, un génocidaire. Voilà un des visages du plus froid des monstres froid : l’état.
par ici la carte des honorations d’oppresseurs à Poitiers et alentours :
https://umap.openstreetmap.fr/fr/map/recensement-des-honorations-doppresseurs-a-poitier_471271
Pour y contribuer envoyez-nous vos infos à lasinse@riseup.net
L’inceste et ses complices
En théorie tout le monde déteste le viol. Le “bon viol”, celui dans une ruelle sombre par un inconnu, évidemment armé, où la “bonne victime” s’est évidemment débattue. Mais en pratique, le viol c’est presque jamais ça.
Chaque année près de 65 000 personnes sont violées (90 000 en comptant les tentatives). Au moins 1 enfant sur 10 est victime de violences sexuelles, à 80 % dans la sphère familiale, soit 2 à 3 par classe. Et plus de 90_% de ces violences sexuelles sur enfant sont commises par des hommes. Ces chiffres nous rappellent juste la réalité qui nous entoure. N’oublions pas que la culture du viol nous empêche de réaliser et de nommer comme telles nombres de violences sexuelles subies. Ces chiffres ne sont que le sommet de l’iceberg.
Parce que la réalité, c’est que les violeurs disposent partout de complices quand les victimes ont pas ou peu de soutien. La réalité c’est que l’immense majorité des personnes qui tiennent des discours virulents envers le viol sont incapables d’agir si il s’agit d’un proche. Quand le violeur n’est plus cette créature mythique dans sa monstruosité mais une personne de chair et de sang avec lequel nous partageons nombre de liens. Ces mêmes liens qui forment les rapports de domination qui imposent le silence.
C’est ce que nous rappelle un livre sorti récemment, un livre qui nous parle de comment une ordure ordinaire de la bourgeoisie, Olivier Duhamel, a violé son beau-fils. Comment celles et ceux qui savaient ont gardé le silence, du père de la victime (Bernard Kouchner) à sa mère, du directeur de Science-po aux autres, qui se sont contenté de s’éloigner socialement au mieux. La fuite du conflit empêche toute éventuelle prise de conscience des problèmes et les possibles règlements qui vont avec.
Parce qu’il est riche et influent, les complices d’Olivier Duhamel qui viendront prendre sa défense sont aussi riches et influents. Tous les pédocriminels n’ont pas la chance de pouvoir être défendu par Alain Finkelkrault, officier de la légion d’honneur. Les prolos devront se contenter de Didier Monteil de la Nouvelle République, qui dressant le portrait d’un entraîneur violeur pédocriminel écrit « Des rondeurs auxquelles le sportif Berland n’est pas indifférent » ou parle plus loin « d’initiation à la sexualité ».
Comme on le voit, les complices et les excuses pathétiques excuses des complices, qu’iels trouvent aux violeurs, les injures faites aux victimes et les autres mécanismes de défense des violeurs mises en place seront les mêmes que dans les cadres éloignés des hautes sphères du pouvoir.
Il faut comprendre que les violences sexuelles sur les enfants ne sont pas une collection d’incidents isolés, c’est le résultat de la culture du viol produite par le système patriarcal. Le problème n’est pas seulement Matzneff qui viole des ados, mais aussi Gallimard qui publie ses bouquins, les librairies qui le vendent et le torche-cul Le Point qui lui donne une chronique. Le problème, ce n’est pas seulement les prêtres catholiques qui violent des gosses, l’église qui les couvrent mais toutes celles et ceux qui continuent de financer cette organisation. Le problème, ce n’est pas seulement que Luc Besson ait un enfant avec une fille de 16 ans alors qu’il en a 33, c’est aussi que ses attractions trônent au Futuroscope.
Il ne faut pas se contenter de dénoncer les violeurs, il faut détruire la société qui les crée et qui les soutient. Il ne faut pas seulement cesser d’être le complice des agresseurs mais s’y opposer.
Numéro 7, décembre 2020
Sommaire :
–Complote de pomme
–J’irai cracher sur vos fetes
–Bash BAC
–Cortège de fete
–Il n’y a pas de liberté surveillée
–Une vraie gurilande d’illuminé·es
–Le bonheur en soie
–Le validisme c’est pas valable
–Nihilisme de genre : un anti-manifeste
–Solidarité avec les rebelles de la forêt
–Lic’lance Libre
Solidarité avec les rebelles de la forêt
Parce quee nous pensons que la solidarité doit s’affranchir des frontières, nous diffusons cet appel à la solidarité avec une lutte en Allemagne ainsi qu’une photo qui nous est parvenue par mail.
Le 10 novembre a commencé l’expulsion de la forêt de Dannenröder (Allemagne), squattée depuis septembre 2019. La police a attaquée de nombreuses cabanes perchées dans les arbres. Ces cabane, situées sur le couloir de construction du tronçon d’autoroute A49, visent notamment à empêcher l’abattage des arbres et donc à empêcher la réalisation de l’autoroute.
À cause des interventions quotidiennes des flics, plusieurs personnes sont blessées, parfois gravement. D’autres ont été arrêtées et quelques unes ont étés jetées en prison.En envoyant des centaines de flics occuper la zone et procéder à l’expulsion, l’état (propriétaire de DEGES, entrepris e qui construit le tronçon) se met comme toujours au service de ceux qui recherchent à tout prix à faire du fric sur la vie.
Cette décision ne nous surprend pas et réaffirme notre volonté de lutter contre le capital et pour une écologie radicale, sans concessions !
Nous qui vivons en ville, exprimons notre solidarité la plus chaleureuse aux rebelles de la forêt, et n’oublions pas que si nos luttes prennent des formes différentes, elles se retrouvent dans des pratiques communes, celles des groupes auto-organisés, des barricades et des assemblées horizontales, contre l’oppression, l’exploitation, et pour la liberté !
Envoyez vos messages de soutien à solidaritynoborders@@@riseup.net, en précisant si les photos peuvent être publiées sur internet ou juste transmises aux ami.es.
Qui sème la misère récolte une volée de pierres, écolos, déters et révolutionnaires !
Ce n’est pas seulement en Allemagne que les forêts sont rasées pour laisser la place aux infrastructures du capitalisme ou transformées en usine à bois, mais partout dans le monde. Nous pensons notamment aux coupes rases dans la forêt de Scévolles, près de Loudun ou encore à la tentative infructueuse d’installation d’une usine à pellets à Bugeat. Nous n’oublions pas non plus les 13 zadistes condamnés récemment en appel dans la lutte contre le CGO à Strasbourg.
Nihilisme de genre : un anti-manifeste
Cette brochure propose un point de vue plutôt rare et méconnue sur les questions de genre et d’identité. Si certains points peuvent paraître complexe et nécessiteront d’aller chercher des termes de vocabulaires, nous pensons que le propos en vaut largement la peine. Un propos clair et cohérent qui réussit très bien à expliquer des termes et des concepts pas forcément évident. Bref une brochure qu’on ne peut que conseiller.
« Le soi, le sujet est un produit du pouvoir. Le « Je » dans « Je suis un homme » ou « Je suis une femme » n’est pas un « Je »qui transcende ces déclarations. Ces déclarations ne révèlent pas une vérité sur le « Je », mais elles constituent plutôt le« Je ». Homme et Femme n’existent pas comme étiquettes pour certaines catégories métaphysiques ou essentielles d’être, se sont plutôt des symboles discursifs, sociaux et linguistiques qui sont historiquement contingents. Ils évoluent et changent à travers le temps ; leurs implications ont toujours été déterminés par le pouvoir.»
« Cela ne signifie cependant pas que celleux qui s’identifient comme trans, queer, ou nonbinaires sont coupables de la(re)production du genre. C’est l’erreur que commet l’approche féministe radicale traditionnelle. Nous rejetons de telles affirmations, car elles ne font qu’attaquer celleux les plus blesser par le genre.Même si la déviation du genre est toujours assimilée et neutralisée, elle est pour sur toujours puni. Le corps queer, trans, nonbinaire est toujours le lieu de graves violences. »
« Pour elles [les féministes radicales révolutionnaires], nous devons abolir le genre de sorte que le sexe (les caractéristiques physiques du corps) puisse être une base matérielle stable à partir duquel nous pourrions être regroupé. Nous rejetons tout cela allégrement. Le sexe luimême est enraciné dans les groupements discursifs, ayant été donné autorité par la médecine, et violemment imposé sur les corps des individues intersexes. Nous décrions cette violence. »