Le musée des horreurs

La ville dans laquelle nous rôdons n’est pas un espace neutre. Il a été pensé et mis en œuvre par et pour les dominant.es. Cet espace, c’est l’occasion pour celles et ceux qui prétendent nous diriger de mettre en scène leur mémoire, à travers les noms des rues, les statues, les monuments, les noms des institutions. Une longue liste de bourreaux qu’on souhaite nous faire passer pour des héros. Comme Christophe Colomb, un esclavagiste violeur et génocidaire qui à droit à plusieurs rues l’honorant, pas loin du pôle emploi du Grand-Large. Ou à Pierre de Coubertin, supprémaciste blanc et fervent partisan de la colonisation. Sans oublier évidemment Jules Ferry, autre colonisateur acharné. Pour permettre à chacun.e de découvrir ce musée des horreurs racistes, coloniales et antisémites, nous avons mis en ligne une petite carte :
https://umap.openstreetmap.fr/fr/map/recensement-des-honorations-doppresseurs-a-poitier_471271

N’hésitez pas à nous envoyer les horreurs que vous souhaitez voir ajouter ainsi que vos remarques.

autodéfense ortographe

Ortografe

Plus de 300 000 000 de personnes parlent français. Des langues françaises aux prononciations diverses, aux vocabulaires changeants. 300 millions de langues qu’une quarantaine de bourgeois voudraient voir soumises. 40 académiciens en costume qui souhaitent imposer leurs règles, leurs prescriptions. Des commandements à leur image évidemment, celles de vieillards blancs sexistes et réactionnaires. Ils sont contre l’écriture inclusive sous toute ces formes, contre les emprunts à d’autres langues. Le bon usage de la langue, c’est à dire le leur, les préoccupe tellement qu’ils ont une rubrique entière dédié à épingler tout ce qui leur déplaît. Comme un immense tableau macabre de collectionneurs de papillons.

De la même manière que les flics patrouillent dans les rues pour faire appliquer les lois écrites par les bourgeois du parlement, il existe des policiers de la langue. Des journalistes, des universitaires, des enseignants et une foule de médiocres qui croient briller en rabaissant celleux qui sortent de leur schéma linguistique. Qui croient ke le respect de normes absurdes leur donne une quelconque valeur et qui s’en servent pour rabaisser les autres, pour les normer, pour les exclure. Pour que la langue reste la chasse gardée des hommes blancs aisés. Pour que rien ne puisse menacer leur emprise.

Et si on se débarrassait de tout ça ? Pour que la langue reste et demeure vivante, pour kelle ne fossilise pas. Pour ne pas laisser des morts-vivants nous dicter nos existences. Pour que chacun·e puisse utiliser, créer, transformer. Il n’y a pas de faute lorskon se comprend, l’erreur c’est de les cherché. Devenir l’auxiliaire des dominants, chercher à les imiter est une perte de temps, une perte de soi. C’est les laisser envahir nos pensées, c’est devenir le valet de leurs volontés jusque dans nos paroles.

Écriture inclusive

L’écriture inclusive, c’est quelque chose de simple : arrêter d’invisibiliser les femmes jusque dan les textes. Rappeler qu’il y a des détenues, des autrices, des militantes, des avocates. C’est arrêter de faire du regard masculin l’unique point de vue. Rappeler dans l’ortograff, dans la grammaire qu’il y a des voix qui sont sans cesse étouffée. Pratiquer une langue inclusive, c’est commencer à penser et agir pour un monde qui le soit.

Nous n’avons pas choisis de normes pour féminiser nos textes, pour que chacune soit libre de choisir comment écrire, de choisir le moyen qui lui parle.

Impunité organisée

Se trouver des excuses est une pratique habituelle de celleux qui ont le pouvoir. Lorsqu’il s’agit de violences sexuelles, cela devient pour les violeurs un véritable art de la manipulation mentale. La conduite des victimes de leurs violences sont scrutées, inspectées sous tout leurs aspects. De la longueur de la jupe à l’état d’ébriété supposé, des sms envoyés aux regards échangés. Et l’agresseur alors peut utiliser tout les registres de la culpabilisation pour forcer le silence. Et quand cela ne suffit pas, il saura trouver chez les membres de sa classe des soutiens de poids. D’autres hommes, politicien⋅nes, cinéastes, éditeur⋅rices, écrivain⋅es pour le dédouaner. Et dans un immense exercice de groupe, se dédouaner, accuser les victimes. Se dédouaner de continuer à éditer les récits d’abus sexuels sur mineurs de Gabriel Matzneff, de récompenser le violeur Roman Polanski. Un grand cercle de bourgeois de merde qui se serrent les couilles. Si il y a bien une solidarité qui n’est pas morte, c’est bien celle des exploiteurs.

Dans les médias dominants, ils pourront y vomir leurs pathétiques excuses de crocodiles, aller y inverser les rôles. Ils deviennent victimes de cabale de la part de personnes présentées comme folles, comme menteuses déséquilibrées qui cherchent de l’argent en même temps qu’un quart d’heure de gloire. Et les lois, les tribunaux, les jugements que leurs alters-ego politiciens nous présentent comme la seule preuve de leur culpabilité sauront les blanchir. Car les juges, les députés, les sénateurs, les procureurs sortent du même moule comme nous le rapelle le classement sans suite des agressions commises par Denis Baupin. Ou encore la cavale très tranquille du pédocriminel Roman Polanski. Ou la protection des pédophiles par l’église catholique. Et c’est bien pratique : tant qu’ils ne sont pas jugés, ils sont présumés innocents, et la justice et très lente dans ce genre d’affaire. De plus, la prescription des faits permets parfois d’échapper à tout jugement, comme c’est le cas pour Polanski, qui a violé Valentine Monnier en 1975.

C’est ce même esprit de solidarité de classe que l’on voit à l’oeuvre dans la loi de prolongation de l’état d’urgence sanitaire et qui protège les gouvernants, des maires aux ministres, de poursuites contre eux. Aujourd’hui comme hier, la loi n’est qu’un outil au service de la domination. Jérôme Cahuzac qui planquait près de 15 millions d’euros provenant de la corruption par des entreprises du secteur médical reçoit une peine de deux ans de prison ferme. Deux ans qu’il effectuera sous bracelet électronique dans sa villa de corse. Les braqueurs du bureau de tabac des Couronneries ont pris 3 ans de prison pour zéro euro de butin et pour eux, il n’y aura pas d’aménagement.

Couvre-feu : les réacs attaquent

A la suite de villes aux maires bien réac comme Béziers, Perpignan, Nice, Cannes, Mulhouse, six communes de la Vienne ont décidé de décréter un couvre-feu de 22h à 5h pour « lutter contre la propagation du virus » : Buxerolles, Biard, Châtellerault, Fontaine-le-Comte, Poitiers et Saint-Benoît.
Alain Claeys, le maire de Poitiers, est le premier à demander son instauration par la préfecture. Selon lui, les mesures de confinement hyper restrictives qui interdisent de sortir sans attestation, ne le sont pas assez. « La situation n’est pas encore complètement satisfaisante et nous constatons un nombre important de verbalisations la nuit. Ainsi, hier soir [dimanche 22_mars], ce sont 40 verbalisations qui ont été effectuées par les services de police. Il est de notre devoir de prévenir le plus en amont possible les effets d’une vague épidémique afin d’assurer le meilleur fonctionnement de nos centres hospitaliers. Aussi, cette mesure s’impose dès aujourd’hui avec force. »
Voilà pour les mots. Et concrètement, qu’est-ce que cela change ? Rien puisqu’il est interdit de sortir sans attestation dérogatoire, sous peine d’une amende de 135€ en cas de contrôle par les flics, qui décident ou non de verbaliser selon que ces derniers jugent la raison valable ou pas. Comme la journée.
Le couvre-feu n’est pas une mesure sanitaire, mais une mesure sécuritaire et raciste qui relève d’abord de la communication. Il n’a jamais été appliqué dans des communes rurales, puisqu’il vise les quartiers dits populaires, en fait racisés. En regardant l’histoire, cela est clair. Le couvre-feu a été utilisé en France lors de la fin de la guerre d’Algérie, et c’est lors d’une manifestation contre le couvre-feu pour tous les « Français musulmans d’Algérie » qu’a eu lieu le massacre du 17 octobre 1961 à Paris. On se souvient de son utilisation lors des émeutes de 2005 dans les banlieues suite à la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré ou plus récemment à La Réunion au début du mouvement des Gilets jaunes.

Les media à la rescousse : racisme et paternalisme

Pour vendre cette mesure dégueulasse, les pouvoirs publics peuvent, comme d’habitude, compter sur les media locaux. On a lu et vu pas mal d’articles et de sujets pendant le confinement, parce qu’on avait du temps, et pour votre santé mentale, on ne vous conseille vraiment pas. On a choisi un reportage de France 3, du 25 mars.
Le sujet traite de la première nuit de couvre-feu à Poitiers en suivant la police. Il s’assimile à un reportage de guerre : nous sommes avec les keufs dans une « ville en guerre contre le virus ». Il y a deux camps : les gentil·les dont les flics qui lutte contre, et les méchant·es qui propagent le virus. Oui oui, la vie c’est super simple.
Les gentil·les sont dans le centre, les méchant·es dans les quartiers périphériques. Dans le centre, on voit des gens marcher dans la rue, tranquille. Et deux personnes sont interrogées, l’une d’accord avec le couvre-feu, l’autre qui va travailler, alors que les keufs sont pour l’instant absents. Et puis on va à Saint-Eloi, un « quartier connu pour ses trafics de drogue ». Un quartier de méchant·es, où les keufs se baladent avec des lampes torches. Jérôme, policier, s’adresse à deux personnes à leur fenêtre : « Faut plus sortir à cette heure. On est d’accord ? Oui ? C’est très bien ». Les méchant·es, faut leur parler comme à des chiens pour qu’iels comprennent. Il enchaîne, à la caméra : « Y’a tout l’temps, tout l’temps du monde. Ils sont présents, ils sont là encore, parce qu’ils sont partis par les parkings souterrains. » Les rats se cachent pour propager le virus, merci Jérôme de nous protéger, grâce à ta lampe torche ! On va ensuite à Beaulieu, où Jérôme ouvre des portes pour débusquer les rats. Il n’en trouve pas. Les gentils vont gagner la guerre.

Les grands retournements

Mi-mars, la vie normale s’est arrêtée. La faute à la pandémie de Covid 19, une maladie rendue possible par le mode de vie toujours plus capitaliste et industriel de nos sociétés.
Alors que Macron clamaient que nous étions en guerre – en guerre contre lui oui ! – il imposait le confinement, pour empêcher la propagation du virus, tout en forçant des millions de personnes à continuer à travailler sans protection.

Des retournements se sont alors opérés.
Les exploité⋅es d’hier sont devenu⋅es les héro⋅ïnes d’aujourd’hui : infirmières et aide-soignantes, éboueurs, caissières, ouvrier⋅es… Et on s’est rendu compte que les plus valorisé⋅es dans le monde normal ne servaient à rien : iels étaient hors-jeu, et pourtant le monde continuait de tourner.
Des millions de personnes se sont retrouvées à ne plus pouvoir travailler tout en continuant à être rémunérés. Et ont pu se rendre compte que la vie « d’assisté⋅e », ce n’était pas forcément boire de la bière toute la journée en pyjama devant la télé.
L’argent magique, en fait, ça existe. Y’en a des milliards. Des milliers de milliards même, qui apparaissent en deux cliques.

Le confinement a été une période difficile et compliquée, et elle a des conséquences négatives sur des millions de personnes, toujours plus précarisées, exploitées, opprimées. Il est aussi le moment d’une brèche dans ce monde mortifère. L’impossible, l’inconcevable même d’hier est devenue une réalité aujourd’hui. Comme le fait de stopper presque entièrement l’économie pendant plusieurs semaines sans que le monde s’écroule. Maintenant, tout le monde sait que c’est possible.

Cette brèche, elle peut se refermer si nous restons seul⋅es dans notre coin. Le choc a été violent et ses secousses continuent. On ne pourra y faire face si on est isolé⋅e. Repensons collectif. Organisons-nous pour élargir la brèche et péter les murs qui nous cloisonnent depuis trop longtemps à coups de pioches. Soyons déter’ et solidaire, vénèr’ et réfractaire !

Amazones

par les Chiennes Hi-Fi

On mettra sans dessus-dessous le confort de leur zone
La refaire à notre sauce
Paraît qu’on leur prend la tête
Faire la queue, les sucer dans des secondes zones
Le glas de ce monde klaxonne
Aujourd’hui on prend la tête
On mettra sans dessus-dessous le confort de leur zone
La refaire à notre sauce
Paraît qu’on est pas des bêtes
Si tu erres sur les terres des Amazones
Tu fais partie de la faune
Ici les rois perdent la tête

À la fin de mes concerts, des girls en masse viennent me dire que mon son défonçait
Que des gonzesses, cette exclusivité me déconcerte me retourne le veau-cer
Pourquoi ya que des go, merde ?
Est-ce que les mecs se concertent,
Sont pas concernés ?
Pourtant ils cernaient la zone lumineuse de devant la scène.
Mon cerveau vocifère : mais putain qu’est-ce qu’il faut faire
pour voir ma musique leur plaire ?
Parler de biz, de cannabis, ou simplement me faire pousser la bite ?
Toutes ces questions m’habitaient
Ces questions m’abîmaient
Pendant longtemps ça m’a minée
Maintenant c’est terminé.

Pourquoi j’aurais besoin de leur adhésion
J’ai déjà celle de mes reuss
On se passera de leur permission
pour mettre le feu en masse
aujourd’hui le rap intéressant
il est fait par des meufs
Prends de l’espace vas-y passe devant
on va faire de la place

Pourquoi j’aurais besoin de leur adhésion
J’ai déjà celle de mes reuss
Peu de chances de gagner leur admiration
pour autre chose que mes seufs
Si on peut pas faire avec, on fera sans
Épaisse est la cuirasse
On va leur mettre les oreilles en sang,
Honneur à notre race

Assez parlé d’eux, avec eux, par les temps qui courent
Mieux vaut taper dans le tas que parler ! On est parties pour
abolir les pourparlers,
la relève sur les remparts, pagnes léopards, griffes au nail-bar,
Bander de l’arc c’est girly
Élevées comme des chiennes en matière d’amitié, il nous reste tout à apprendre :
Mordre le maître pour retrouver la meute, et le mettre à l’amende.
Hystériques et déchainées, nique les thérapeutes, vive les garces,
plus de compassion quand le coup part,
les hommes viennent de Mars et les femmes de l’émeute

Il a souffert, c’est pour ça qu’il te cogne ?
Qu’il se paye un psychologue !
C’est offensant quand tu romps le dialogue ?
Qu’il se trouve un pédagogue !
Barbie a quitté le catalogue,
ils auront beau rire et se moquer,
leur ouroboros va se la gober tout seul sa grosse queue,
t’es déjà bookée.
Il t’a trahie ça fait mal, solidarité de mâle, que croyais-tu que tu valais ?
Un srab, un ami quand il t’appelait « ma couillasse, ma poto » ? mais t’étais qu’une go
Reste à ta place ou menace son égo.
On vivra d’amitié et d’eau, « bendo na bendo », tout ce qui coule dans nos gorges c’est du flow.

S’ils en réchappent c’est de justesse,
Nos flèches ne sont pas bénignes
Quand les violées se feront justice
Les juges seront en première ligne
Une femme c’est doux c’est facile
pourtant je suis pas si pacifiste
Mon geste ajuste sa cible
Passe pas dans le champ t’es passible
De figurer sur ma liste

Paraît qu’une femme c’est doux c’est fragile
Il paraît, il paraît
Paraît qu’une femme c’est doux c’est fragile
Il paraît, il paraît
Paraît qu’une femme c’est doux c’est fragile
Il paraît, il paraît
Paraît qu’on leur prend la tête !
On mettra sans dessus-dessous le confort de leur zone
La refaire à notre sauce
Paraît qu’on est pas des bêtes
Si tu erres sur les terres des Amazones
Tu fais partie de la faune
Ici les rois perdent la tête
Aujourd’hui j’en place une pour mes Amazones, pour mes jolies mômes pour mes zouz pour mes gonz’, pas pour mes amis hommes
Pour celles qui chialent dans la loose, pour celles qui déraisonnent
Tenez bon ensemble on cramera la camisole !

La vie avant la retraite

Ça fait plusieurs semaines qu’on gueule contre la réforme des retraites. Qu’on gueule en adoptant une posture défensive : gardons la retraite par répartition.

Mais qu’est-ce que la retraite ? C’est avant tout une promesse, celle du repos après l’effort, après plus de quarante ans à se ruiner la santé, à subir la tyrannie du réveil et des chef·fes. Si on continue au rythme actuel de deux à trois réformes par décennie, les personnes commençant à travailler maintenant verront passer plus d’une douzaine de réformes avant même de pouvoir espérer toucher la retraite qu’on leur promet aujourd’hui. Si évidemment on n’est pas déjà devenu poussière, si Alzheimer n’a pas déjà ravagé nos cerveaux, si le tabac, l’alcool ou les pesticides ne nous ont pas refilé le cancer, si aucun accident ou flic ne nous a mutilé. Alors peut-être que pendant quelques années on pourra décider de l’occupation de nos journées. Avec une espérance de vie en bonne santé à 64,5 ans pour les femmes et 63,4 ans pour les hommes, beaucoup ont la maladie et la mort avant la retraite. Et en plus, pourquoi penser à l’équilibre des caisses de retraites en 2060 alors que les scientifiques nous prédisent le pire sur la planète d’ici 2030 ?

Combien acceptent de sacrifier la majeure partie de leur vie dans l’espoir d’en profiter quelques années ? Combien d’envies refoulées pour rien ?

Celleux qui nous promettent les retraites sont les mêmes qui, il y a quelques siècles promettaient aux esclaves le paradis. Une chaîne de plus pour nous attacher à ce monde. Nous faire accepter ce sinistre jeu où ce sont toujours les mêmes exploiteurs qui gagnent.

Cela ne nous empêche pourtant pas de lutter au côté de celleux qui aspirent à la retraite, même si nous ne souhaitons pas uniquement le retrait de cette réforme mais bien la destruction du travail et de son système. Parce que nous voulons vivre, ici et maintenant, et pas hypothéquer nos existences dans l’espoir d’un quignon de pain à ronger dans nos vieux jours, en espérant que l’on survive assez longtemps et avec assez de dents pour pouvoir mordre dedans.

Image tintamarre | texte :^)

La militarisation de nos vies

Cela fait plusieurs années que la jeunesse a été débarrassée du service militaire, mais cela n’a pas mis fin à la présence de l’armée dans nos existences. Depuis quelques années, les assassins en kaki essayent de nouveau d’étendre leur contrôle. C’est ces campagnes de recrutement incitant les plus pauvres à aller mourir au loin pour le service d’exploiteurs, ce sont ces stages de team building dans les casernes mais c’est aussi le Service National Universel (SNU).

C’est quoi le SNU ? C’est un service civique d’un mois obligatoire entre 15 et 16 ans qui doit être généralisé vers 2021. Pour un coût d’au minimum 1 500 000 000 € par an. Pour faire quoi ? Pour « transmettre un socle républicain » et « renforcer la cohésion nationale ». Dans la pratique, cela correspond à se lever à 7h du matin pour des saluts au drapeau et chanter la marseillaise. Ils auront aussi la joie de jouer le planton lors des cérémonies officielles ou de se faire diriger par des allumés du képi. Il s’agit bien évidemment d’inculquer la soumission à l’autorité et le nationalisme. Une deuxième phase est prévue où celles et ceux qui se sont reconnus dans la pensée de caserne pourront aller jouer les grouillots pour les flics et les militaires.

Mais voilà, les militaires ne sont pas les seuls à organiser cette grande offensive sur la jeunesse, de nombreuses associations ont décidées d’être complice. Ces associations ont signé des conventions partenariales, dont les suivantes sont présentes sur Poitiers.

La ligue de l’enseignement / Familles rurales / Croix rouge française / Céméa / Unis Cité Poitiers / Union nationale de l’information jeunesse / Fédération française de sauvetage et de secourisme / Afev / Protection civile / Jeunesse au plein air

Pour un anti-militarisme offensif !

Source : http://journaldecole.canalblog.com/archives/2019/06/09/37415619.html

Texte par Sorg | Image de propagande

 

Les prêtres sont partout

Si je vous parle d’un prêtre, je pense que les premières images qui vous viennent à l’esprit sont celles d’un clerc en costume. Un curé en soutane, un moine bouddhiste en kesa, un imam en kami ou autres religieux avec son déguisement. Mais le prêtre ne limite pas sa tâche à jouer les intermédiaires pour une divinité imaginaire, il est partout où l’autorité à besoin de lui pour nous enseigner la résignation dans la souffrance. C’est autant celui qui, au temple, nous dresse dans l’attente de l’apocalypse, du retour ou de l’arrivée du messie que tous les autres qui nous invitent à ronger notre frein en attendant des jours meilleurs. Ce sont ces politiciens qui nous disent de nous tenir à carreau en attendant le prochain cirque électoral qui leur permettra de s’empiffrer de homards et de vins, c’est ceux qui nous disent de rester dans des mariages de malheur, qui partout nous incitent à renoncer à mieux. Ce sont aussi ces révolutionnaires qui attendent l’insurrection en créant des partis comme on construit des églises. La révolution n’est pas une révélation divine, une apocalypse des exploités, c’est nous, pour nous, ici et maintenant. Le prêtre n’est qu’un des innombrables maillons de la chaîne humaine qui maintient cette société avariée. Le prêtre c’est cette figure qui nous pousse à la résignation, cette icône qu’on doit détruire, pour enfin vivre sans maître à penser.

Sorg