Les éoliennes poussent comme des champignons dans le coin, plus Amanite tue mouche que Coulemelle. On nous les vends à toutes les sauces, teintée de vert évidement. L’éolien à le vent en poupe auprès des politiques de tout bords (sauf des pro-nucléaire quand même !), auprès des écolo-capitalistes mais aussi auprès des promoteurs qui y trouvent un bon filon économique. Les éoliennes véhiculent une image mignonne du respect de l’environnement et une jolie solution toute trouvée pour réduire la consommation d’énergies fossiles.
Quelques voix s’élèvent tout de même, à droite et à gauche, pour dénoncer l’enmochissement des campagnes pourtant déjà bien ravagées par l’agro-industrie qui étend ses champs, ses produits de mort et ses hangars à bestiaux à perte de vue. Quelques écolos s’indignent car les pales des éoliennes tuent quelques oiseaux de plus, mais aussi perturbe la nidification et la reproduction de certaines espèces. Quelques riverain.es s’opposent car iels vont directement être impacté.es par le bruit de la nacelle ou du vent dans les pales, par les flash lumineux qui empêchent l’obscurité, par le prix de la maison qui va chuter.
Nous on aimerait porter la voix de celleux qui disent que l’éolien industriel, c’est de l’industrie lourde, polluante, qui va dans le sens d’un monde capitaliste, extractiviste et colonial.
Pour mettre en place une éolienne qui a une durée de vie d’environ 25 ans, il faut raser des forêts (sauf si c’est en plein champ), élargir et refaire des routes pour faire passer des convois géants, excaver et couler 500m3 de béton (ou plus) sous chaque mât. L’éolien industriel, c’est aussi des lignes à haute ou très haute tension (THT) et de gigantesques transformateurs pour envoyer ces mégawatt ailleurs.
« Chaque éolienne contient 600kg de terres rares, essentiellement du néodyme. L’exploitation et le raffinage de ce métal se fait principalement dans la ville de Baotou (en Mongolie Intérieure), surnommée « la ville du cancer ». Les rejets chimiques de cette industrie ont pollué toute la région : l’espérance de vie est désormais de 40 ans et la radioactivité est deux fois supérieure à celle mesurée à Tchernobyl. Chaque éolienne contient également plus de 4 tonnes de cuivre extrait dans les gisements d’Amérique du Sud où des villages entiers sont expropriés par les forces armées pour permettre aux firmes occidentales d’exploiter la richesse du sous-sol et la vie des ouvriers. Pour verdir ici, on noircit là-bas. »1
Les projets d’implantation de ces mégas machines industrielles poussent sans encombre, facilités par le ministère de la transition énergétique, les communes n’ont pas leur mots à dire. La procédure est rapide et simple. Une fois le foncier négocié avec les proprios, des études d’impacts sont réalisées. Suite à quoi le préfet délivre (ou non) l’autorisation environnementale étayée par les conclusions d’une enquête publique. En 2019, entre Poitiers, La Rochelle, Angoulême, Limoges et Guerret on compte une cinquantaine de parcs éoliens déjà en fonctionnement, plus de 75 projets autorisés, une soixantaine en cours d’instruction, et seulement une quinzaine de projets refusés ! On voit que les préfets vont bien dans le sens du vent.
Et ces projets industriels profitent évidement toujours aux mêmes, aux exploitants, qui vont revendre aux états leur énergie soit disant verte à prix d’or. Pour racheter à des prix faramineux cette électricité faut bien que l’état trouve de la thune, quoi de plus simple que de taxer encore un peu plus les consommateurices en leur prélevant notamment la CSPE (Contribution au Service Public de l’Électricité)2. La boucle est bouclé.
A Poitiers on a la joie d’avoir les entreprises Eolise et Ostwind pour mettre en place des projets éoliens dans le coin et ailleurs.
Mais critiquer l’éolien, c’est critiquer l’énergie industrielle dans son ensemble qu’elle soit hydroélectrique ou nucléaire également, mais c’est critiquer surtout le monde pour lequel ces énergies sont produites…
Brochures trouvables sur infokiosque :
1/ Plaidoyer contre les éoliennes industrielles [courte et efficace]
2/ Le vent nous porte sur le système ou comment être anti-nucléaire sans devenir pro-éolien [plus technique]