Numérique partie 2

Le monde numérique par sa conception même facilite la surveillance et le fichage. Que ce soit celui de l’état ou des entreprises. De la même manière qu’il est important de développer une culture de la sécurité et de prendre ses précautions lors d’actions, il est plus que nécessaire de le faire aussi dans le monde numérique.Vous avez suivi les conseils donnés dans l’autodéfense du numéro 1 et vous vous êtes débarassés de votre vieille adresse gmail pour une adresse protonmail sous pseudo pour vos activités subversives. Et bien sûr TOR browser n’a plus aucun secret pour vous.
Ces solutions permettent d’accéder à un relatif anonymat en ligne mais ne protège pas les données qui restent dans les appareils électroniques.

Gestion des mots de passe
Il est important d’utiliser des mots de passe unique pour chaque site, long et complexe. L’unicité permet d’éviter que la découverte d’un mot de passe sur un site/service mail donne tout les autres. La longueur et la complexité (chiffres, symboles, majuscules) rendent plus difficile voir impossible certaines attaques informatiques. Un bon mot de passe doit être composé d’au moins 12 caractères diverses (par exemple : HJkP58$éTyBn). Il est aussi possible d’utiliser une combinaison d’au moins 5 mots et de chiffres/caractères spéciaux (Baleine$Antilope05toucan^guepard[]zebu)

Chiffrement
Le chiffrement consiste à rendre incompréhensible un document à celleux qui n’en ont pas le code. Vous pouvez décidez de chiffrer uniquement des parties de votre disque dur/clé usb ou votre système d’exploitation. Nous vous conseillons Veracrypt qui dispose de nombreuses options ainsi que d’un manuel assez clair.
Il est possible de chiffrer ses mails en utilisant la fonction interne de protonmail, de plus il est normalement possible d’utiliser TOR pour se connecter à protonmail, afin d’avoir anonymat ET chiffrement.
Il est aussi possible de configurer le gestionnaire de mail Thunderbird pour avoir chiffrement ET anonymat. Mais la manoeuvre est plus complexe. Si vous souhaitez uniquement le chiffrement, vous pouvez vous contenter d’utiliser la dernière version de thunderbird qui inclue de base un système de chiffrement PGP.

Supprimer les méta-données
Les documents numériques (photos, pdf, fichier texte…) comportent de nombreuses informations concernant le contexte de création. Il peut s’agir de l’heure, du logiciel utilisé, voir des coordonnées GPS. Évidemment, il faut les effacer avant toute publication en ligne surtout dans le cas de photo.
Les méthodes varient selon les systèmes d’exploitation. Sur windows, il faut faire un clic droit sur le fichier, puis aller dans propriétés, puis détails. Vous verrez alors toutes les métadonnées. Cliquer ensuite sur “Supprimer les propriétés et les informations personelles”.

TAILS (https://tails.boum.org/)
Tails est un système d’exploitation conçu pour protéger de la répression d’état. Par exemple il ne se connecte à Internet qu’à travers TOR, les éléments conservées sont entièrement chiffrées, effacements des métadonnées en deux clics, certaines fonctionnalités sont désactivées pour des raisons de sécurité…Tails s’installe sur une clé USB et peut être lancé sur n’importe quel ordinateur sans laisser aucune trace.
On vous conseille de lire la brochure Tutoriel Tails disponible sur infokiosques.net ou sur le site de la sinse (ici).

Il est important de comprendre que les résumés ici ne sont en aucun cas suffisant et qu’il est nécessaire d’approfondir les sujets évoqués. On ne peut que vous conseiller le guide d’autodéfense numérique tome 2 de guide.boum.org, très complet et très clair sur les questions abordés dans cet article et sur d’autres.

Ville de mort

Ville folie. Ville foutoir. Ville foutaise. Ville fourre tout. Ville fourmis. Ville de fer, ville feuillue, ville en flammes. Ville fumée. Ville famille. Ville fétide, frénétique, fanatique. Fantanyl. Ville Famine. Ville qui enferme, qui fermente, qui fait la loi. Ville fantasme. Fabuleuse. Fantastique. Foule de gens dans foule de villes. Foule d’enfants qui grandissent mal. Ville fantôme. Ville fugace, futile, frétille. Ville fanée. Farniente. Ville furieuse, frottements, frotteurd. Vieille ville. Vilaine. Vicieuse. Vautour. Vulgaire. Ville ulcère. Ville cancer. Ville anxieuse, violente, pouillouse. Ville hautaine. Ville au centre. Ville vorace. Ville panique, ville plaintive, ville en panne. Ville qui se vide. Ville qui se vante. Ville morbide, morose, moqueuse. Ville affreuse. Ville qui tue mes ami.e.s. Ville qui brille, qui vrille. Ville de merde qui sue la tristesse. Ville toute grise qui sue l’étroitesse. Ville injuste. Ville vomi de désirs. Ville sans vie, sans vent. Ville voleuse de rêves. Voleuse d’envies. Voleuse de ciel. Voleuse de calme. Voleuse de lien. Voleuse de vrai. Ville vermine, à mes yeux, ne vaut plus rien.

Squatter ou sauver, il faut choisir.

“Squatter ou sauver” nous plonge dans la vie d’un squat d’habitation et de lutte anarca-féministe-queer-antirasciste en non-mixité. Cela nous montre comment derrière ces mots, il existe plusieurs réalités. Comment squatter peut être récupéré pour faire dans l’humanitaire, comment l’auto-organisation ne va pas de soi et que la lutte peut être un effet de mode surtout esthétique.
À la base du problème notamment, un manque de définition des positions politiques claires pour le lieu et pour toustes. Même s’il y a eu des tentatives pour le faire au départ et en cours de route, la volonté de voir se réaliser ce projet a dépassé les doutes de chacune et tue les conceptions inconciliables de ce que sont les luttes féministes, queer et anti-raciste/décoloniale.

De cette expérience il ressort trois figures récurrentes que l’on peut transposer à d’autres luttes, si si vous les avez déjà croisées. Il y a l’ »associative », la “sauveuse” et la “radicale”. Les associatives consomment le squat comme un lieu alternatif dans un but individualiste et libéral, en oubliant régulièrement toutes les questions de sécurité. Pour elles, l’auto-organisation est soit impossible soit se fera magiquement et tout ira bien, sans penser une seule seconde que du “chaos renaît l’ordre, celui que l’on redoute, celui qui se met en place insidieusement, celui contre lequel on lutte” (coucou le féminisme blanc-bourgeois-cis-het).
Les sauveuses pensent le squat comme un moyen de pallier au manque de l’état, pensent en terme de quantité, d’hébergement de masse et d’urgence et d’intégration des personnes notamment les habitantes migrantes (coucou les gauchiasses rascistes-maternalistes). Ça efface totalement que le squat est un espace de lutte et d’émancipation vis-à-vis du pouvoir, en tout cas celui-là – car il y en a tout un tas dont les institutions se servent officieusement, ne l’oublions pas.
On en arrive aux “radicales”, celles qui veulent poser des mots, clarifier, discuter de fonctionnement, d’idéologies, de conflits. Qui s’épuisent à vouloir que toustes s’auto-forment et se remettent en question.

Le zine parle aussi des conflits, des agressions, des dynamiques affinitaires, de la safeitude, bref un sale tableau pour nous dire que nulle part, on est exempt d’oppressions systémiques et d’individualisme libérale. Partager les mêmes oppressions ne suffit pas à rassembler des individus dans une lutte. Cela ne prend pas en compte comment les personnes veulent lutter, pourquoi et avec qui. Prenons-le comme une piqûre de rappel pour tenter d’éviter de tomber dans les mêmes travers.

A lire sur :

https://paris-luttes.info/zine-squatter-ou-sauver-comment-le-14817?lang=fr

ou en cliquant ici : sauver-squatter

Le labyrinthe technologique

Ce texte a été publié dans le numéro 3 de la revue Salto – subversion & anarchie parue en aout 2013 et diffusée sur internet sur salto.noblogs.org. Nous avons mis dans cette version uniquement des extraits du début de l’article pour des raisons de place. Nous vous incitons à aller voir l’article dans sa version complète en ligne.

«Comment s’attaquer à une question aussi complexe que celle de la technologie ? Passer la technologie au crible signifie analyser la totalité de cette civilisation moderne : non seulement ses perspectives industrielles, ses appareils et structures, mais aussi les hiérarchies et les spécialisations que ces appareils induisent dans les rapports sociaux, ces « modestes objets » qui ont bouleversé notre mode de vie jusque dans ses racines et ont mis sans dessus-dessous nos rêves et désirs, la façon de se concevoir soi-même et de concevoir notre monde.

Un mode de vie

[…] identifier la technologie uniquement comme des instruments et des machines, ou prétendre que tout effort physique pour fabriquer des objets matériels relève de la technologie, revient à ne pas avoir compris sa signification. La technologie a totalement changé la vie, et les structures technologiques ont modifié entièrement les rapports humains et les ont remodelés à leur propre image.
Définir la technologie comme la façon dont l’humain accomplit une action – de la récolte des fruits au lancement d’une fusée spatiale –, prétendre qu’une société où tous les efforts humains sont dominés par la technologie est substantiellement semblable à une société qui dispose de techniques limitées, revient à voiler le fait que la technologie est un mode de vie, un type spécifique de société. Ainsi fonctionne la conscience technocratique qui objectivise le monde et l’ampute de façon à ce que la technologie soit d’un côté perçue comme omniprésente et universelle et de l’autre réifiée comme un objet extérieur aux rapports sociaux, car soi-disant « neutre ». […]
Tout comme le capital a été assimilé aux structures industrielles et aux richesses accumulées, alors qu’en vérité il est beaucoup plus que des usines et de l’argent – car un fait des rapports sociaux –, la technologie a été confondue de la même manière avec les machines et les instruments alors qu’il s’agit d’une forme qualitativement différente de domination – consistant en des rapports sociaux. La technologie, c’est le Capital, le triomphe de l’inorganique, l’humanité séparée de ses outils et universellement dépendante des appareils technologiques. (Les critiques de la technologie sont régulièrement accusées de s’opposer à l’outil, tandis que c’est la technologie moderne qui, à travers la mécanisation de la vie, a détruit les outils et a ainsi dégradé l’activité humaine.)
La technologie, c’est l’incorporation et la mécanisation de la vie, la prolétarisation universelle de l’humanité et la destruction de la sociabilité. Il ne s’agit pas simplement de machines, ni de la seule mécanisation ou incorporation. Un tel phénomène n’est pas nouveau dans l’histoire ; ce qui est nouveau, c’est le fait que ces fonctions aient été projetées et incorporées dans tous les aspects de notre existence.
[…]
Aujourd’hui, la technologie n’est plus un ensemble d’instruments et de techniques, mais un ordre social. Autrefois les techniques locales, diverses et limitées portaient la marque de la culture et des individus qui s’en servaient (ce qui ne signifie pas pour autant que cette culture était émancipatrice), tandis que la technologie actuelle transforme universellement toutes les conditions individuelles. Elle crée une civilisation singulière, écrasante et homogène qui abat « toute muraille de Chine », crée un sujet humain dépossédé et atomisé, sous le voile de la différentiation apparente, identique de la Laponie à Taïwan.
Aucune machine spécifique ou aspect particulier de la technologie n’est responsable de cette transformation. C’est plus la convergence d’une pluralité dans l’être humain, non pas de techniques, mais de systèmes techniciens. Le résultat est un totalitarisme opératif ; aucun aspect de l’humain n’est libre et indépendant de ces techniques. […] »

Les villes de servitude

Une des pratiques de la domination est de verrouiller totalement nos schémas de pensée pour que bien souvent même nos révoltes se déroulent dans la norme. Cette fermeture mentale empêche d’imaginer la possibilité d’un monde autre et donc d’agir pour mettre fin à celui-ci.
Ose-t-on seulement évoquer l’idée que les prisons doivent être rasées, et voilà que dans la tête des personnes avec qui on parle se lève une armée d’objections. Pourtant que l’on y adhère ou pas, il existe de multiples propositions de société sans prisons, certaines existent encore aujourd’hui. Certaines sont juste la continuité de ce monde, en proposant de transformer chaque appartement en cellule grâce aux bracelets électroniques. Celle que nous voulons représente une transformation largement plus radicale, puisqu’il ne s’agit pas de changer la manière de punir, mais de se débarrasser du besoin et de l’envie de punir. Mettre fin au vol en mettant fin à la propriété. Mettre fin aux viols en détruisant la culture du viol et le patriarcat. Mettre fin aux violences racistes en détruisant les races sociales et le colonialisme.
Ce verrouillage des imaginaires est clairement le produit de la propagande constante de l’état, du capital et du patriarcat, qui cherche à faire passer l’être humain comme naturellement mauvais et comme inévitable l’horreur quotidienne. Alors que c’est cette même propagande qui pourrit aussi les individus qui sont comme des éponges dans une fosse septique. À travers les médias, la publicité, les films, les séries et nombre de livres, une production culturelle permanente pour nous empêcher de voir que les rouages qui font tourner cette société peuvent non seulement être arrêtés, mais aussi détruits. Parce qu’on nous cache comment ces rouages ont été forgés et l’entretien constant qu’il demande.

Ce verrouillage mental se retrouve aussi dans le monde que nous parcourons à pied plutôt qu’en pensée. Une des illustrations les plus parlantes, c’est celle de toutes ces petites villes où l’économie repose sur quelques activités du pouvoir.
Comment les 7 200 habitant·es de Saint-Maixant l’école pourrait imaginer un monde sans armée quand toute la ville repose sur l’existence d’un lieu de formation annuelle de plusieurs milliers de bourreaux d’état ?
Comment penser un monde sans nucléaire dans l’ombre menaçante de la centrale de Civaux ? Une centrale qui apporte son lot d’ouvrier·es intérimaires (les plus exposé·es aux radiations) et d’absurdités en tout genre. Comme cette cage géante à crocodiles en plein cœur du poitou.
La ville de Vivonne, c’est 4 300 habitant·es, dont au moins 600 prisonnier·es des geôles de l’état. Et combien des 261 tortionnaires se sont installé·es sur place ? Entre 2009 (construction de la prison) et 2014, la commune est ainsi passée de 3 200 habitant·es à 4 200. L’ancien maire, Maurice Ramblière, ne cesse de se féliciter de la présence d’un lieu de torture et d’exploitation à longueur d’interview dans la presse. Sans contrat de travail, payé·e 1,23€ de l’heure (voir à la pièce), avec des comptes bancaires gérés par l’administration pénitentiaire, il est évident que ce genre de conditions fait saliver bien des employeurs (comme EDF, Renault, Yves Rocher, L’Oreal, Agnes B, Post It, Hachette, JC Decaux et d’autres).
Comment imaginer ce monde sans la prison, quand du voisin·e au buraliste, tous en « profitent » ? Nouvelle ligne de bus, écoles agrandies, trains régionaux augmentés, halle des sports, station d’épuration, et bien sûr une nouvelle gendarmerie.

Des prisons aux casernes en passant par le nucléaire, la domination n’est pas une accumulation de faits séparés. Elle est une immense toile qui partout s’étend.
La domination, ce n’est pas quelques personnes en costume et uniforme qui siègent dans des palais lointains. La domination, c’est aussi un ensemble de structures réparties sur tout le territoire.
Mais la domination est aussi dans la résignation quotidienne. Dans nos tolérances envers celleux qui permettent la reproduction de ce monde.
Et Poitiers dans tout ça ? De quoi la ville aux mille clochers de trop est-elle dépendante ? Ne serait-ce pas de cette tentaculaire université ?

Chiffre du mois : 2 000

C’est le nombre de tags qu’efface chaque année le service anti-tag de la mairie. Et avec près de 240 tags entre mi-mars et mi-avril, le duo fait tourner leur tout nouvel hydrogommeur (30 000 € tout de même). Soit un budget de 100 000 € par an pour cacher le fait que Darmanin est un violeur.

 

« Mort aux porcs »

Voilà quelques mots qui visiblement ont bien choqué Sacha Houlié, député de la 2e circonscription de la vienne. Quelques mots tracés sur la façade de son domicile et qui l’ont visiblement mis dans tous les états.
Ce n’est pourtant pas la première fois que des peintres s’en prennent à lui. Jusqu’à maintenant c’était surtout sa permanence (11 place de France, Poitiers) qui avait été re-décorée.
Visiblement peu fan des arts plastiques appliqués, il a su donner de la voix et traiter les artistes de « fascistes ». Or question fascisme, il s’y connait Sacha Houlié. Non content de ne pas s’opposer à la loi sécurité globale, il est le co-raporteur de la loi sur le « séparatisme ». Une loi qui vise avant tout à encore plus pourrir la vie des musulman·es et des personnes racisées. Renforcer le pouvoir de nuisance des flics, stigmatiser des minorités religieuses.

Halte aux cathos

Peut-être faites-vous partie de ces esthètes qui apprécient le charme discret des églises en ruines. De ces âmes poètes qui préfèrent les blasphèmes aux sermons. Que vous préférez les chemins et les sommets sans croix. Peut-être même que si dieu existait vous feriez partie de celleux qui le tuerait.
Alors vous serez ravis d’apprendre que la halte jacquaire des amis de saint jacques de compostelle, c’est-à-dire un hôtel pour pèlerins cathos est hébergé dans des locaux municipaux. Et vous serez ravis d’apprendre que les charges et le loyer ont été annulés lors des conseils municipaux de février.
Non contents de louer pour une bouchée de pain les églises, les cathos vont jusqu’à nous faire payers pour leur prétendue rédemption.
Et dans le même temps, leur église continue d’opprimer les gays, lesbiennes et trans, de s’opposer à la contraception et à l’avortement, et de défendre les pédophiles qui sévissent dans ses rangs.
Si vous aussi vous souhaitez profitez de l’hospitalité de la municipalité et de la chrétienté, sachez que la Halte jacquaire se trouve au 10 rue du Général-Demarçay, Poitiers.