Quel chemin ?

A Sainte Soline en 2023, comme à Sivens en 2014 contre la contruction d’un barrage, l’état a montré qu’il était prêt à aller loin, à mutiler, à tuer (Rémi Fraisse), à mettre dans le coma (Mickaël et Serge), pour sauvegarder l’idée d’une agriculture irriguée, essentiellement au service de l’élevage intensif. Dénoncer la violence de l’état et de ses sbires, se réjouir des égratignures infligée à la face de l’ordre et soutenir le besoin, l’envie, la légitimité d’aller se fritter avec les keufs, ne doit pas empêcher d’avoir un regard critique sur comment on en arrive là. « Celui qui s’engage sur la route et prend un mauvais virage ne va pas là où il a l’intention d’aller mais là où la route le mène. » [E. Malatesta]
Ce qui questionne à Sainte Soline, et ce depuis le premier rassemblement en octobre 2022, c’est pourquoi avoir pris cette route ? Pour quels objectifs et par quel moyen elle a été tracée.
Sur la page des Soulèvement De La Terre, le but publique affiché du 25 mars est d’« impacter concrètement les projets de bassines et leur construction ». Comme en octobre, le chantier est vide, grillagé mais vachement mieux défendu. Au max il y a quelques pompes et canalisations à saboter. D’ailleurs, maintenant on dit : « désarmer » pour que ça passe mieux dans les médias, ça fait moins véner, tous le monde peut donc se l’approprier, mais en contre partie est-ce que ça ne dissocie pas le bon sabotage du mauvais sabotage ? Des sabotages de bassines, il y en a 13 de dénombrés à ce jour. Les seuls cas de répression connus liés à cela, c’est lors de manifs. Des arrestations ont eu lieu pour des sabotages en direct ou après les manifs suites aux recherches des keuf (analyse photos et vidéo, plaque immatriculation, relevé téléphonique…). Donc dans la situation actuelle, pourquoi aller chercher à « impacter » les projets de bassines sous l’œil des keufs et des caméras (des nid à merde qui ne font que donner des infos au flic au passage) ? Pourquoi rassembler des milliers de personnes à la même heure au même endroit pour cela ? Pourquoi choisir une bassine in-dégradable ? Stratégiquement ça ne tient pas la route, il se serait passé quoi s’il n’y avait pas eu de keuf ? On comprend vite que le but, c’est d’aller mettre un drapeau au fond d’un trou de cailloux pour dire : on a gagné ! Quel impact concret sur le projets de bassine de Sainte Soline ? Aucun. Gagner quoi ? La grande bataille médiatique, peut-être. Compter, tester, montrer le poids des partisan.es, peut être. Ça maîtrise la com’ aux SDLT, à la perfection, ça sature les réseaux d’info, les murs d’affiches, les portes paroles des SDLT et de Bassines Non Merci 79 sont de tous les plateaux et journaux. D’un côté ça permet de se rappeler qu’il n’y a pas que la réforme des retraites dans la vie et ça tant mieux. Mais de l’autre, ça joue sur un terrain glissant, celui d’utiliser les moyens des capitalistes et des collabo du pouvoirs tout en ayant un discours anti-système. A quel moment ça va faire des compromis pour continuer de rayonner ? Les SDLT ratissent large et brouillent les lignes politique avec des mots qui parlent à leurs partenaires politiques et citoyennistes (LFI, EELV, NUPES, CGT, Solidaires, YFC, NPA…) et un lexique communiste, pseudo-anarchiste qui font fantasmer les plus radicaux. Faut plaire à tous le monde, pour composer et se rallier sous le même drapeau pour dire « Nous sommes, toutes et tous ensemble, les Soulèvements de la Terre.». Mais ce qui questionne le plus c’est : « On ne dissout pas un mouvement »… ha bon, c’est pas une organisation avec des buts de lutte précis. Si c’est un mouvement c’est quoi l’idéologie, et là est-ce qu’on pourrait parler concrètement d’idée alors. Mais ça ce n’est pas possible, jamais, selon les organisateurices il n’y a pas d’idéologie derrière les SDLT. Non non, l’appellisme1 n’existe pas, n’en parlons plus. Comment peut-on débattre ou critiquer quelque chose qui dissimule autant ses buts et ses visions politiques ?
Et il y a de quoi être méfiant.e ou en tout cas à minima se questionner sur les intentions quand on sait que certaines têtes connues des SDLT (et non pas toutes les petites mains recrutées pour faire tourner l’événement) sont en effet les même qui ont orchestré des manipulations sur l’ex-zad de NDDL. On ne change pas une équipe qui gagne. Ce sont donc « Celleux là qui ont signé avec la préfecture de Loire-Atlantique pendant que d’autres se frittaient contre les flics sur les sentiers, les barricades et dans les champs pour que cette zone reste hors emprise d’état. Celleux-là qui poursuivaient une propagande sur zad nadir en avril 2018 appelant à venir défendre la zad… tout en occultant toute information sur les tractations en cours avec la préfecture dans le but de s’accaparer les terres squattées. Résultat : des gen-tes qui déboulent, s’exposent aux armes des flics, subissent arrestations, mutilations et autres délices propres aux affrontements avec les terroristes d’état. Celleux là qui démontaient les barricades de leurs voisin-es, à leur insu, mettant en danger les occupant-es des lieux concernés, et arguant que «les barricades attirent les flics» sic! Celleux là qui tout en appelant à faire des dons pour l’achat des terres de la zone pour en faire des terres communes n’ont eu de cesse de privatiser des espaces cultivés […] «terres communes» qui n’ont de commun que le nom. »2. Celleux là qui parlent encore de LA zad, comme d’un lieu de lutte encore vivant, alors qu’iels sont rentré.es dans une agriculture légale et marchande, qu’il s’y développe des activités socialo-commerciales (comme une colo pour 500 balles sponsorisées par la CAF), en faite ça lutte juste pour se faire une place au soleil. Alors quand on voit que ça maîtrise bien la stratégie pour ne pas se mouiller, on se demande si iels étaient en première ligne face aux keuf ou bien au chaud à gérer leurs troupes ? Quand on voit comme ça maîtrise les magouilles politiciennes, on se demande quels sont les enjeux cachés ? Avoir assez de pouvoir pour peser dans le game politicien, se faire élire (ou tenter comme le porte parole de BNM 79). Quand on voit le grand écart entre le discours vénèr et la réalité du monde qu’iels créent, on se demande à quoi iels rêvent ?
En tout cas pas aux luttes féministes apparemment quand on lit « la lutte contre les violences sexistes sur de tel évènement étaient quasiment au niveau de l’impensé dans notre organisation. ». Ça résume bien qu’il y a des priorités, déso pour les personnes sexisées. D’ailleurs il est rageant de voir que toutes les questions de soins et de solidarités (médic, psy, anti-sexisme, validisme, gestion des gosses) sont portés majoritairement, encore et toujours, par des personnes sexisées. Que les grands et beaux discours et la manœuvre générale sont l’apanage des mecs. Chez leurs acolytes de BNM 79, c’est pas mieux, pas de souci pour les mains au cul en soirée, la réponse est « faut se renforcer et se faire une bulle ». Bon courage. Pas de place pour l’anarchisme non plus car « anarchiste » devient une insulte. Bref, à fouiller dans le marais on en ressort que de la vase.

Les SDLT sont en train de devenir LA référence en matière de lutte environnementale. Les têtes pensantes « ne peuvent ignorer que, si iels organisent un mouvement de masse fort bien médiatisé, le gouvernement prévoit en parallèle un dispositif répressif à la hauteur de la mobilisation qu’il craint….donc ils mettent le paquet, comme ils nous ont mis le paquet à NDDL pour les expulsions en 2018 ou, graves blessures et mutilations ont ponctué nos journées pendant plusieurs semaines… »3. Faire de la prévention pour partir en manif et éviter de trop prendre chère ne suffit pas à éviter le carnage, lutter c’est aussi prendre soin et penser en amont aux gens. Savoir ce qui est prévu quelques petites heures ou minutes avant, pour pas mal de monde, ne suffit pas à faire des choix, lutter c’est aussi donner la liberté d’agir et de penser et ne pas prendre les gens pour des pions. La menace de dissolution et les images accablantes de Saintes Soline leurs on permis de recueillir un important soutient de personnalités et à l’international. On parle d’accaparement des terres, mais peut-on parler d’accaparement des luttes ? On voit qu’avec Saintes Solines pas mal de personnes répondent présentes et sont enthousiasmées à l’idée de trouver un chemin vers les luttes, notamment quand elles sont guidées. Est-ce qu’il y aura encore la possibilité d’imaginer d’autres forme de lutte, d’autres chemins à tracer et de donner à chacun.e la possibilité de tracer le sien.

 

1 / Terme utilisé pour désigner un ensemble flou d’autoritaires post-situationnistes dont les références idéologiques assez sont la revue Tiqqun (1999-2001), l’Appel (2003) et les ouvrages du Comité invisible. Et qui évidemment ne s’auto-désigne jamais clairement, préférant souvent se dire « autonome ». On conseillera notamment L’appelisme vu comme ensemble de pratiques contre lesquelles il faut s’organiser.

2 – 3 / tiré de la brochure Lutter et/ou se faire manipuler au nom d’une lutte ?
Soulèvements de la terre versus état, même combat ! trouvable sur nantes.indymedia.org

…/ Des bouts de phrases et infos proviennent également des textes : Crapules & Assassins (dans la prairie, 25 mars 23) et [06/03/2023] Jouer à la guerre, jouer au pion parus sur nantes.indymedia.org

Trashage de Pôle emploi

Dans la nuit du 16 au 17 mars, nous avons étoilé les vitres du pôle emploi POITIERS-GRAND-LARGE.

Contre la réforme des retraites. Contre la réforme de l’assurance-chômage. Contre le contrôle des chômeurs. Contre le travail. Contre la réforme des retraites.

Contre la réforme de l’assurance-chômage. Contre le contrôle des chômeurs. Contre le travail. Contre la réforme des retraites. Contre la réforme de l’assurance-chômage.

Contre le contrôle des chômeurs. Contre le travail.Contre la réforme des retraites. Contre la réforme de l’assurance-chômage. Contre le contrôle des chômeurs.

Contre le travail. Contre la réforme des retraites. Contre la réforme de l’assurance-chômage. Contre le contrôle des chômeurs. Contre le travail.

trouvé sur nantes.indymedia.org

Faire taire les fachos

Samedi 11 mars, les fachos avaient organisé un rassemblement contre l’installation d’un Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile (CADA) à Bélâbre dans l’Indre. Les fans du pétainiste zemmour étaient venu de loin pour étaler leurs haines recuites et leur amour de la désinformation. Les 200 racistes, nationalistes et autres saveurs traditionnelle de la france se sont retrouvés face à 300 contre-manifestants. Un face-à-face qui aura duré 1h30 environ, l’extrême-droite décidant de couper court quand elle s’est rendue compte que l’alimentation électrique de leur système son avait été coupée.
Un coup de pince bien sympathique puisqu’il aura épargné aux oreilles de tout le monde les fadaises racistes de Pierre Gentillet. Mais qui ne suffira malheureusement à empêcher cet avocat parisien, habitué de C-news, de propager sa merde.

Nous sommes tous les camarades du S

A l’heure où nous écrivons ces lignes, notre camarade Serge se trouve dans le coma depuis 15 jours et son pronostic vital est toujours engagé. Nous tenons à remercier chaleureusement tous les camarades dont l’intervention rapide a permis de le maintenir en vie et celles et ceux qui le soignent au meilleur de leurs moyens aujourd’hui. Nous remercions également toutes les personnes qui, d’une manière ou d’une autre, ont fait part de leur solidarité à destination des blessés et des enfermés du mouvement.

Nous assistons, de loin, aux différentes tentatives de récupération par des politicards pour faire leur beurre sur la situation de Serge. Ils se dépouillent pour faire de nos luttes un tremplin afin de renforcer leur position dans le jeu politique. Et pour ça, ils veulent qu’on se tienne sage. Pourtant, ils savent pertinemment que l’État et les bourgeois, dont ils font partie, sont déterminés à ne rien lâcher.

Cette situation n’est pas nouvelle. Elle est mondiale, de la France à la Chine, de la Colombie à l’Iran. Partout, l’espoir des miettes s’estompe. Nos conditions de vie se dégradent aussi vite qu’ils s’enrichissent et partout où on se soulève, nous ne rencontrons plus que la répression et la violence de l’État comme réponse. Dire que le capitalisme n’a d’horizon que la mort, la guerre, la destruction, c’est prendre acte que la solution pour en finir se trouve du côté des luttes contre notre exploitation, des débordements, de nous.

Après des semaines de lutte en France, les directions syndicales et politiques peinent à défendre leur stratégie de maintien de l’ordre face aux millions de prolétaires qui ont donné de leur temps, de leur corps voire de leur vie pour gagner. Nous refusons leur défaite programmée et pour ça, à plein d’endroits, des formes d’organisations ont émergé pour nous permettre de prendre l’initiative et de renforcer la lutte, par les assemblées, par les occupations, par les manifs, par les grèves, par les blocages, par les sabotages. L’essentiel pour nous, c’est de construire l’unité à partir de celles et ceux qui refusent la division de la lutte et qui font aujourd’hui face à l’État. Ce qu’ils ont fait à Serge, ce qu’ils ont fait à tous les blessés et les enfermés, il n’y a pas moyen que ça passe.

Dans cette perspective, nous appelons à poursuivre les actions pour renforcer le mouvement et à les dédicacer à tous les blessés et les enfermés d’ici et d’ailleurs. De nombreuses banderoles ont fleuri dans les cortèges et sur les murs. Des métros portent le nom des blessés. Des chansons sortent. Des occupations et des sabotages se multiplient. Continuons.

Nous demandons également à toutes celles et ceux qui en France et autour du monde se reconnaîtront dans cet appel à faire de la semaine du 1er mai une semaine intensive d’actions contre l’État et le capital : au travail, dans les cortèges, sur les ronds-points, en dédicace à tous nos camarades blessés, tués et enfermés, d’ici et d’ailleurs, d’hier et d’aujourd’hui, qui ne peuvent pas y participer. Non pas dans un sens symbolique ou mémoriel mais bien dans l’objectif de lancer, relancer ou continuer les luttes auxquelles nous participons. Parce que ça aurait pu être n’importe lequel d’entre nous qui luttons, NOUS SOMMES TOUS LES CAMARADES DU S !

Vive la révolution !

PS : Nous relayons sur le blog lescamaradesdus.noblogs.org et les différents réseaux, l’ensemble des initiatives en dédicace aux blessés et enfermés qui pullulent un peu partout. Pour qu’on relaie les initiatives locales, envoyez les svp à s.informations@proton.me. Si des assemblées/groupes pensent mettre en place des actions fraîches pour la semaine d’action et après, faîtes le nous savoir.

Les camarades du S

Appel à soutien

Des personnes sont accusées d’avoir saboté des mâts de mesure du vent en haute-vienne sur des sites prévus pour l’installation d’éoliennes industrielles. Le 9 mars, elles passeront devant le tribunal de Limoges pour faire appel contre le contrôle judiciaire et la caution de 120 000 €. Un rassemblement de soutien aura lieu le 9 mars dès 8h place d’Aine (Limoges).
Extraits du communiqué du groupe de soutien :
« Ces personnes n’appartiennent à aucune organisation politique. Elles n’ont d’autre prétention que d’être conscientes de l’extrême gravité de la situation de notre monde.
Nous partageons leurs convictions sur la nuisance sans borne des installations des éoliennes industrielles et avons comme elles les yeux ouverts – et refusons de les fermer – sur le cauchemar technologique qui se propage dans le monde entier. »
« On veut faire croire au public-connecté, aux citoyens-esclaves qu’avec les aérogénérateurs industriels nous allons vers une transition énergétique. Il n’a jamais été dans l’intention de nos gouvernants de démanteler les centrales nucléaires. Il s’agit d’une addition énergétique. Ce qui semble durable dans tout cela n’est autre que la folie de la civilisation occidentale qui impose son modèle de développement coûte que coûte, son modèle de destruction de la vie et de notre pouvoir d’autodétermination. »
« Ici comme ailleurs, nous condamnons la déforestation, la pollution sous toutes ses formes, sonore et visuelle, la perturbation des vols d’oiseaux et tant d’autres conséquences néfastes de l’implantation de ces aérogénérateurs industriels. Sans oublier la pollution générée par l’extraction des matériaux utilisés pour la fabrication de telles machines.
Nous comprenons et soutenons les inculpé-e-s même si nous pouvons avoir d’autres façons d’agir.
Nous ne pouvons rester inactif-ves.
Nous nous devons de réagir lorsque de telles personnes se voient persécutées, fustigées, soumises à des contrôles judiciaires abusifs par des autorités qui cautionnent et financent des entreprises qui confisquent et polluent la terre, l’eau et l’air uniquement pour en tirer profit.
Si la destruction de quelques mâts de mesure est au regard de la loi un délit, c’est pour nous un acte de résistance légitime commis sans violence sur des êtres vivants, c’est un acte symbolique qui ne fait qu’entamer l’assurance sans borne, la volonté de conquête de ces prédateurs cupides.
Dans un contexte de guerre sociale, ces actes nous semblent de l’ordre de l’autodéfense. Les vraies victimes ne sont pas celles que la justice désigne. Les vraies victimes sont celles de ces prédateurs que rien n’arrête. »

« Innovatec, milice des irrigants »

C’est au 203, route de gençay, dans la zone commerciale de Saint-Benoît que se trouve l’entreprise Innovatec sécurité. Ces zélés protecteurs du capital fournissent notamment alarmes et caméras pour bâtiments et chantiers. Et notamment le chantier de la bassine de Sainte-Soline. C’est ce qui lui valut de retrouver ses vitres constellées d’une quinzaine d’impacts le lundi 30 janvier 2023. Le tout étant accompagné d’un imposant tag :« Innovatec, milice des irrigants. Vive le Mignon. No Bassaran ! ».

La propagande capitaliste

On connaît bien les impossibles exigences que sont les normes de beauté vis-à-vis du corps féminin. Ces normes stigmatisent tout ce qui fait qu’un corps est vivant, qu’il est celui d’une personne qui pense et agit, contemple et profite_: des poils au gras, en passant par vergetures et cicatrices. Une publicité pour tel rasoir ou cire ne va pas seulement chercher à faire changer de marque mais participe à la pression globale à l’épilation en normalisant le fait de s’épiler et en réduisant les questions à ce sujet à_: quelle méthode_? Quelle entreprise va s’enrichir_?
La publicité crée des besoins pour des produits en développant les peurs et insécurités que ces mêmes produits prétendent combler. Face aux questions sociales, elle ne propose qu’une réponse_: la consommation. Des crèmes pour blanchir la peau pour moins subir le racisme, des coupes-faims et régimes pour moins subir la grossophobie, des produits pour cacher le vieillissement, d’autres pour dissimuler la fatigue des doubles journées. Mais aucun produit, aucune solution technicienne ne fera disparaître les structures de domination.
La publicité ne vise pas seulement à nous faire acheter un produit plutôt qu’un autre mais aussi à transformer nos imaginaires, nos représentations et nos pratiques. Elle nous masque les causes profondes et nous aveugle de mirages. La publicité fait du désert capitaliste le seul horizon, car c’est le seul qu’elle représente. De la même manière qu’il n’y a pas de place pour les vélos ou les piétons dans une publicité pour la voiture, il n’y a pas de place dans le spectacle publicitaire pour une vie loin du triomphe de la marchandise. La publicité automobile nous vend à la fois la voiture mais aussi une vision spécifique du déplacement ainsi qu’une valorisation générale de la civilisation de la bagnole. Les paysages se découvrent en suivant les routes qui les défigure.
Cette propagande capitaliste n’est pas cantonnée à des espaces spécifiques (panneaux, pages dans les magazines, publicité sur internet ou autres) mais se retrouve partout. Dans les films et les séries, dans le discours des influenceur·euses, dans les magasins, les romans, dans les articles de journaux, les compétitions sportives ou encore les reportages télévisés. La publicité offre aussi aux capitalistes un outil de contrôle des médias en leur offrant un moyen de contrôle direct sur les rentrées d’argent. Sans compter évidemment quand les médias ne sont tout simplement pas une filiale d’un groupe industriel d’un autre domaine. Le cinéma est ainsi utilisé avec succès par l’industrie du tabac pour présenter de manière positive le fait de se remplir les poumons de goudron, le lier à des activités de la vie quotidienne et au glamour.
L’intériorisation des normes nous transforme aussi en panneau de pub, que ce soit par les vêtements siglés que nous portons, le mode de vie que nous valorisons ou les propositions d’activités que nous faisons. Il n’est pas réellement possible de fuir la publicité,, ne reste alors qu’une seule solution l’affronter. Comme à Saint-Lo cette année, où au moins 15 panneaux publicitaire ont été réduits à néant par le feu et deux autres sciés sur pied. Où à Saint-Herblain en juillet 2020, quand 6 véhicules JCDecaux ont été entièrement brûlés dans une attaque revendiqué par l’Action Directe Anarchiste (ADA).
«_Face à ces nuisances, n’importe qui peut agir : un marteau, un brise-vitre ou même une pierre et quelques secondes de votre temps pour participer à dépolluer l’espace public de ces panneaux publicitaire._» extrait du communiqué de l’ADA.

J’ai pété une case et c’est pas près de s’arranger

Pourtant je me souviens quand j’étais minot on s’allongeait dans la pente et on roulait jusqu’en bas en hurlant de rire. On man­geait les feuilles acides et violettes des haies et les fleurs des trèfles dans les prés. Une fois j’ai vu un rongeur crevé et j’ai passé l’après-midi à le regarder gonfler et les fourmis tout au­tour qui s’agitaient. On s’mettait une lampe sous le menton et on se racon­tait des trucs qui font flipper. Je jouais avec mon frère au mono­poly et quand un des deux perdait on trouvait des nouvelles règles pour continuer à jouer. On inventait des his­toires et on ou­bliait d’aller manger.

Pis j’ai grandi et les moments comme ça se sont raréfiés. J’ai peur d’aller à l’école parce que j’ai pas révisé. On entend tous les bides se serrer quand le prof sadique choisit cellui qui va ramasser. Et le soulagement quand c’est pas bibi. De courte du­rée parce que cette ordure frustrée peut continuer l’interroga­toire si tu le ras­sures pas sur ses capacités. Je les déteste. Mais j’apprends à faire avec. Et les grands me mettent la misère parce qu’on peut pas avoir du style en s’habillant à la halle aux vêtements. Parce que je peux pas raconter à mes potes que le soir dans la baignoire je me masturbe en m’imaginant les sucer. Et je continue à faire avec. À faire des paris avec le monde ex­térieur pour savoir si je vais réus­sir à me faire des potes, avoir une copine, avoir le droit d’aller à la fête de Justine. Si aucune voiture ne passe avant que je tourne au coin, mes parents m’en­gueuleront pas en lisant le mot du prof. Le ventre noué, tout le temps, et c’était pas le gluten.

On me dit que j’ai le choix, alors je choisis, foot ou judo, tu parles d’un choix. Mais quoi le monde il tourne et puis il m’ar­rive quand même des trucs sympas. Alors je joue le jeu. Je fais les études qu’il faut. Je dis les trucs qu’il faut. Le temps passe vite et c’est toujours le même ennui. Trop inadapté, et pourtant rien n’y paraît. Parce que j’enferme tout dans ma tête. Je bosse, j’essaie de bien faire. Et puis il faut bien bosser, si on veut vivre, non ? On dit manger pour vivre et on vit pour vomir tout ce qu’on englou­tit.

40 piges avant la retraite ? Et quoi, y a rien qui change c’est comme ça ? Ça ressemble pas aux histoires qu’on me racontait pour m’endormir. Y avait pas de flics et de prisons, de types des assedics et de contrôleurs trop cons. La nuit je rêvais de voler comme un oiseau et pas de lézards avec la tête de mon patron.

Parfois j’arrive à voler du temps en traînant sur l’ordi, mais y a mon cul qui suinte sur le fauteuil. Je sors du bureau pendant l’averse alors qu’il faisait beau toute la journée. Tout le monde tire la gueule, je me dis que c’est ça la vie, j’attends la quille. Et le week-end je m’embrouille aviné avec des gens que je crois être mes potes mais avec qui je traîne juste parce que j’étais dans la même école, la même fac, le même club de sport, la même merde. On me dit que j’ai de la chance de vivre dans ce pays. Je regarde les infos d’un œil distrait, les corps noirs que le ressac ra­mène sur les rives de mon beau pays. On m’a parlé des droits de l’homme, de la culture. J’ai feint de réagir devant les massacres et le néolibéralisme en votant pour un connard plus rouge que les autres. Le soir je suis trop crevé pour m’amuser, j’ai mal au dos et aux pieds. J’suis autonome, j’ai un patron et un loyer. Je bouffe des produits bio pour pas trop vite crever sans capter que j’suis déjà mort.

La vie, une grosse tartine de merde. Le triste quotidien d’un type qui voulait juste être normal. Une dégringolade de dé­ceptions en résignations. Est-ce que je vais prendre des antidé­presseurs à 25 berges ? La thérapie pour tous, prozac et mcdo. Un horizon de béton et du sang dans la télé. Rien d’autre à faire qu’enchaîner les joints pour anesthésier.

Matrix c’est de la science-fiction ou une allégorie du monde d’au­jourd’hui ? Tous dans des cercueils, à se faire sucer le ci­boulot. Mais c’est déjà le règne des machines, gros.

Qu’est-ce que j’me souviens de l’école à part les brimades et les tarpés fumés en cachette ? Qu’est-ce que j’me souviens du taf à part les collègues qui poukavent quand j’arrive 10 minutes en re­tard ? Qu’est-ce que j’me souviens du boulot à part la sueur de­vant le chef et les astuces pour truander les notes de frais ? La pointeuse, et le vol de ramettes de papier. Voler des miettes, ça m’a pas suffi. Tant mieux.

Alors maintenant j’attaque. Anarchiste ou nihiliste, je m’en tape tant qu’il y a des flammes et des caillasses. Et que j’aime trop le goût de tes lèvres quand on sent encore l’essence.

Ouais j’risque d’aller en taule. Et quoi ? Ça fait plus de vingt piges que j’y suis, en taule, alors autant défoncer les matons tant que j’ai les mains libres. Et bien sûr que je flippe. J’ai toujours flippé. Sauf que j’ai envie de danser, de virevolter, avec ma peur, pas de la regarder creuser ma tombe.

J’attaque parce que ce monde est pas sérieux, rempli de zom­bies et de banquiers. J’attaque parce que je veux sortir de ce cercueil douillet. J’attaque pour tuer l’ennui et ma lâcheté, pour ne plus regretter. J’attaque parce qu’y aura pas de révolution. Et que j’ai pas envie d’attendre pour m’amuser.

Parce que je veux plus que la fuite ça veuille dire beuverie, mauvaise foi et jeux vidéos. J’ai envie que ça veuille dire on court dans la nuit en se tenant la main.

J’attaque parce qu’ils croient que je suis mort, mais ils voient pas que j’bouge encore.

J’ai pété une case et c’est pas près de s’arranger.
france – juin 2017

avortez-moi

En juin dernier, la cour suprême des états-unis a abrogé le droit à l’avortement, laissant ainsi chaque état faire leur tambouille et décider si oui ou non les personnes enceintes pourraient encore avorter légalement. En octobre 2020, c’est la pologne qui restreint encore un peu plus les possibilités d’avortement (déjà mince), dorénavant autorisé uniquement pour protéger la « vie » ou la santé des personnes enceintes, ou quand la grossesse résulte d’un viol. Sachant comment la reconnaissance des viols est simple dans ce monde patriarcal, on imagine l’horreur de la situation pour les victimes. Toujours en octobre 2020, 35 états (dont les deux cités plus haut) ont signé la Déclaration de consensus de Genève sur la promotion de la santé de LA femme et le renforcement de LA famille. Rien que le nom ça fait rêver. Des états qui ne peuvent pas se piffrer sur le plan politique ont signé un texte en commun pour cracher sur l’existence d’un droit à l’avortement international et sur l’obligation des états à faciliter ou financer des avortements. Apparemment l’ingérence sur les corps des personnes sexisées ça met tout le monde d’accord.
En france, quand tu veux avorter et même si c’est «_légal_», les locaux sont les mêmes que pour les personnes sur le point d’accoucher, histoire de bien te faire sentir que tu es une erreur dans la matrice de la reproduction de la vie, un bug dans le modèle de la famille hétéro-patriarcale. La culpabilisation te tombe dessus alors qu’un ovule ça se féconde pas tout seul (ou si mais c’est désiré dans ce cas là) et que la charge contraceptive est toujours très largement portée par les assignées meuf. Les idées conservatrices pro-life sont toujours présentes dans le paysage français, portées notamment par les fanatiques catho et facho dans leurs églises et leurs écoles. On peut citer la fraternité pie X qui a près de 200 lieux de culte (la chapelle de l’Immaculée Conception à Poitiers, la collégiale de Thouars, un pensionnat pour filles à Romagne…), les Survivants, Sos tout petits, la Fondation Lejeune et par le biais de la Lejeune Académie qui s’est tenue au domaine de l’abbaye de Pontlevoy (41), iels commencent à enrôler de plus en plus tôt. Et tout ce beau monde se retrouvera le 16 janvier à la marche pour la vie à paris.
Tout ça pour dire que les conditions d’accès à l’avortement ne vont pas continuer de s’améliorer. Et il restera toujours des personnes qui n’auront pas accès à ce ‘droit’ car sans papier, sans sécu, mineure, pauvre, trans, ayant dépassé le délai légal des 12 semaines (délais légal en france), car malmenée, horrifié, influencé par le personnel médical, ou situé dans un désert médical aux délais de prise en charge trop long…
Nos corps sont entre les mains des institutions. Nous sommes dorénavant tributaires du bon vouloir de politicien·ne et des médecins pour gérer nos vies et nos envies ou non de reproduction. Une pratique légale un jour peut devenir illégale le lendemain, voilà les limites des droits et des lois.
La légalisation de l’avortement en france en 1975 a certes contribué à sauver la vie de personnes enceintes qui pratiquaient des avortements de manière risqué mais elle a aussi criminalisé toutes les pratiques sortant du cadre imposé par l’ordre médical institutionnel. Le MLAC (Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contrecaption) s’est battu ouvertement à partir de 73 pour la réappropriation des savoirs et pratiques médicales autour du corps des femmes et plus discrètement pour diffuser l’auto-avortement notamment avec la méthode Karman (par aspiration) simple et peu risquée. La répression est tombée sur certaine membre du MLAC et les groupes locaux se sont dissous dans les années 80. L’avortement par les plantes était également un savoir historique connu et transmis. Bien que les plantes soient de retour sur la scène de l’auto-médication, par le biais de bouquin, de brochures, faut se le sentir pour s’avorter sois-même et faire confiance aux gratte-papier qui peuvent être à peu près n’importe qui. Les savoirs directs transmis de personnes à personnes, avec une pratique et une expérience concrète sont rares, difficilement trouvable car toujours criminalisés, les initiatives collectives et autonome réduites à néant. En étant dépossédées des pratiques et des connaissances propres à nos corps nous sommes devenues dépendantes de ce système et dans l’impossibilité de pouvoir faire les choix qui nous conviennent.

Au états unis et sûrement ailleurs, il existe encore (mais pour combien de temps) des groupes pratiquants l’avortement auto-géré, le groupe Jane ou le groupe Boston Women’s Health Collective. Et il existe encore des personnes pour faire entendre leurs voix et porter leurs idées dans les actes.

Eglise Saint John XXIII de Fort Collins vitres détruites et tags – Entrée de l’organisation anti-avortement Oregon Right to Life à Keizer endomagée aux molotovs – Asso anti-avortement à Madison 2 vitres brisées et molotov lancé à l’interieur – Centre de grossesse anti-avortement Next Step Pregnancy Center à Lynnwood vitres détruites – Centre de grossesse anti-avortement Mountain Aera Pregnancy Services à West Ashville porte brisée – Centre de santé des anti-avortement CompassCare à Amherst incendié et tag « Jane was here » – Centre anti-avortement de l’organisation chrétienne fondamentaliste First Image de Gresham incendié – Centre de grossesse Hope de Philadelphie vitres bisées – Manif sauvage à Portland banque, commerces et centre anti-avortement aux vitrines détruites – Siège des députés et scénateurs du Vermont 7 fenêtres détruites et tag disant « si l’avortement est menacé, vous l’êtes aussi »…

Anonymat visuel

Pour faire face à la multiplication des systèmes de captation vidéos, il est de plus en plus nécessaire de ne pas être identifiable visuellement lors d’une action quel quelle soit.

Vêtements :
Le traditionnel vêtement noir ample (pour dissimuler les formes) et le passe-montage/cagoule demeurent des classiques incontournables. Mais il est possible d’utiliser d’autres vêtements communs dont on prendra soin de se débarrasser après l’action. Si on choisit de les garder, un bon lavage ne fait jamais de mal.
Notons que lors du procès visant les incendiaires de la voiture du flic du quai de valmy, la justice a reconnu comme valable l’identification d’une personne grâce au caleçon qu’elle portait.
Les chaussures, dont il est plus coûteux de se débarrasser, peuvent être emballées dans un sac poubelle. Les flics aimant bien prélever les empreintes de pas, il peut s’avérer judicieux de se débarrasser des godasses après une balade dans la boue. Si on souhaite les garder, un petit décrassage vaut le coup.

Signes particuliers :
Il est important de faire attention à cacher/retirer les signes distinctifs : piercings, boucles d’oreilles, tatouages, lunettes, cicatrices, coupes de cheveux particulières… C’est le genre d’information que la flicaille n’hésite pas à noter sur les fiches.

Visage :
Les yeux et la zone alentour sont souvent utilisé pour l’identification. L’utilisation de lunettes de soleil ou de masque foncé de ski est plutôt efficace. Il faut aussi éviter de regarder directement les caméras car cela leur offre une superbe vue de notre visage.
Se maquiller peut aussi servir à brouiller les pistes.